Passer au contenu principal

Le bilinguisme en Ontario

Pour beaucoup de Franco-Ontariens, le bilinguisme officiel en Ontario est un rêve de longue date. Rappelons que la présence française dans la province remonte à plus de 400 ans. Champlain y avait voyagé en 1615 afin d’explorer le territoire et tisser des liens avec les communautés autochtones. Au fil du temps, lorsque les anglophones deviendront l’écrasante majorité, les élites canadiennes-anglaises mettront en place des politiques visant l’assimilation des francophones. La plus flagrante démonstration de cela est le Règlement 17, qui interdit l’enseignement en français dans les écoles de l’Ontario. Cette crise est un élément déclencheur pour la communauté qui, au cours du 20e siècle, mènera de nombreuses batailles afin de faire respecter les droits des francophones.

Titre : Bill Davis et le bilinguisme officiel en Ontario.  Illustration : Deux dessins, celui du haut montre Bill Davis au côté d’un Franco-Ontarien à genoux, le suppliant. Bill Davis dit : Je ne vois pas de quoi se plaignent les Franco-Ontariens. Ils demandent un pouce... Dans le dessin du bas, Bill Davis se retrouve derrière l’homme agenouillé et dit en levant le pied : Et on leur donne un pied !

Bill Davis, premier ministre de l’Ontario de 1971 à 1985 (conservateur). Favorable à l’idée d’une loi sur les services en français, il change d’avis et opte plutôt vers une augmentation des services plutôt qu’une loi sur le bilinguisme.

 

Titre : Bilinguisme en Ontario… Illustration : Bill Davis avec une pipe dans la bouche et une banane dans l’oreille droite, disant : What?

Bill Davis, premier ministre de l’Ontario de 1971 à 1985 (conservateur), fait la sourde oreille face aux revendications des Franco-Ontariens.

 

C’est également dans la foulée de la crise du Règlement 17 que vont naître des institutions phares pour la défense des droits francophones, comme le journal Le Droit ou l’Ordre de Jacques Cartier. Ces institutions, créées en Ontario, revendiqueront de plus en plus de droits pour les francophones de la province et du reste du pays.

Titre : Bilinguisme en Ontario. Match nul. Illustration : les trois chefs de partis politiques de l’élection provinciale de 1987. Le chiffre 0 est inscrit au-dessus de Larry Grossman (du Parti conservateur). Le chiffre 1 est inscrit au-dessus de David Peterson (Parti libéral) et de Bob Rae (Nouveau parti démocratique).

Élections en Ontario – les trois partis s’affrontent sur des sujets touchants les Franco-Ontariens : Larry Grossman (Parti conservateur), David Peterson (Parti libéral) et Bob Rae (Nouveau parti démocratique).

 

Titre : Le député conservateur Don Cousens fait des reproches à Jean Poirier :  Trop de français à Queen’s Park?  Illustration : le député Don Cousens a un seau sur la tête et crie : Speak white!

Le député conservateur Don Cousens se lève en chambre pour contester l’utilisation du français par Jean Poirier, vice-président de l’Assemblée législative de l’Ontario.

Dans les années 1960, la Commission royale d’enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme (1963-1969) recommande le bilinguisme officiel de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick. Malheureusement, cette recommandation ne sera adoptée que par le Nouveau-Brunswick. En 1969, elle devient la première (et la seule) province officiellement bilingue au Canada. Lors de la Conférence de Victoria en 1971, on jongle encore avec l’idée de bilinguisme officiel en Ontario.

Illustration : Sur une enseigne annonçant la ville de Sault-Sainte-Marie, le mot Sault est barré et est remplacé par le mot Sots (au pluriel).

Le 29 janvier 1990, une résolution du conseil municipal de Sault-Sainte-Marie en fait une ville unilingue anglophone.

 

Titre : Sault-Ste-Marie et Thunder Bay : une majorité d’Ontariens appuie la déclaration d’unilinguisme.  Illustration : une personne est assise dans son fauteuil, lisant un journal et pensant : Je sens qu’on va bientôt parler de bi-unilinguisme parallèle...!

Plusieurs villes ontariennes, dont Sault-Sainte-Marie et Thunder Bay, se déclarent unilingue anglophone. Des gestes appuyés par beaucoup d’Ontariens.

 

Lors des discussions pour l’adoption de la Charte de Victoria en 1971, une certaine volonté émane du gouvernement ontarien pour l’idée du bilinguisme, ce qui aurait grandement facilité les pourparlers avec le Québec. Cependant, le retrait de Robert Bourassa, premier ministre du Québec, à cette tentative d’accord constitutionnel vient mettre du plomb dans l’aile au bilinguisme ontarien. L’idée est abandonnée par la suite.

Titre : Affichage bilingue à Russell. Illustration : un homme lit des graffitis sur un mur. Sur le graffiti de gauche, il est écrit Fuck you frogs! Sur celui de droite est inscrit Mange d’la marde Galganov! Un homme regardant ces graffitis se dit : La traduction laisse à désirer.

Le 16 juin 2008, le canton de Russell, dans l’Est ontarien, adopte un règlement qui oblige l’affichage bilingue sur son territoire. Ce qui soulève les rivalités linguistiques attisées par le militant francophobe Howard Galganov.

 

Titre : Tim Hudak, l’ami des Franco-Ontariens.  Illustration : Tim Hudak tient des ciseaux gigantesques sur son épaule, un gros sourire au visage, disant : Qui aime bien… châtie bien!

Tim Hudak, chef du parti conservateur ontarien lors de l’élection provinciale de 2014, promet de couper dans les emplois du secteur public.

 

Créée en 1975, la Fédération des francophones hors Québec (qui deviendra la Fédération des communautés francophones et acadiennes du Canada) réclame le bilinguisme en Ontario et au Manitoba. Elle réclame aussi d’autres revendications, comme un Sénat paritaire entre francophones et anglophones et la reconnaissance de la dualité culturelle.

Illustration : un Franco-Ontarien, visiblement en lendemain de veille, bouillotte sur la tête, et prenant des cachets contre le mal de tête. Il dit : C’est bien beau la bière à 1 $, mais c’est nous qui avons la gueule de bois!

Le réveil de la communauté franco-ontarienne après l’énoncé économique du gouvernement de Doug Ford, qui met fin à l’Université de l’Ontario français et au poste de commissaire aux services en français. Rappelons que l’une des promesses de Ford lors de l’élection était la bière à un dollar.

 

Titre : Le premier ministre à l’écoute des Franco-Ontariens.  Illustration : Doug Ford est illustré avec une banane insérée d’une oreille à l’autre qui dit : Il faudrait que vous parliez plus Ford!

Doug Ford fait la sourde-oreille aux protestations de la communauté franco-ontarienne.

 

Le rapatriement de la constitution canadienne en 1982 viendra définitivement clore le débat sur le bilinguisme de l’Ontario. Et ce, même si elle donne une certaine protection aux minorités linguistiques en matière d’éducation. Dans l’ensemble, les historiens s’entendent pour dire qu’il aurait été assez difficile d’officialiser le bilinguisme dans une province où les francophones n’ont jamais représenté plus de 8 % de la population ontarienne.

Titre : La résistance s’organise malgré le repli de Ford. Illustration : Bernard Grandmaître et Gisèle Lalonde portent des boîtes contenant différents objets de leurs luttes pour les Franco-Ontariens. Bernard Grandmaître dit : Il nous restait du matériel!

La communauté franco-ontarienne se prépare à protester face aux compressions du gouvernement Ford. Les figures de proue des grandes luttes franco-ontariennes, Bernard Grandmaître et Gisèle Lalonde, ressortent leur attirail de combat.

 

Titre : L’Ontario français sous Ford. Illustration : Amanda Simard, est ficelée des épaules aux genoux, et étendue sur le sol comme si un gros camion Ford lui a passé sur le corps.

La députée démissionnaire Amanda Simard, victime des compressions du gouvernement Ford en francophonie.