Bado : La Francophonie à grands coups de crayon (Documentaire)
Crédits Musique :
- Cotton Club Electric
- Dresden
- The Flamingo
Réalisation : Stunik Médias
Description : Un diaporama animé s’affiche à l’écran. Il présente des caricatures illustrées sur fond blanc. On y voit notamment un homme souriant portant un t-shirt franco-ontarien vert et blanc. Le logo du Muséoparc Vanier apparaît au centre.
[Texte à l’écran : Muséoparc Patrimoine]
Description : La page tourne, révélant une mise en page de style bande dessinée en noir et blanc, composée de plusieurs vignettes. Celles-ci présentent des caricatures passées, les noms de journaux auxquels Bado a collaboré, ainsi qu’une photo de l’artiste. Cette vignette laisse place à une vidéo où l’artiste est assis à son bureau dans une pièce lumineuse et s’adresse à la caméra.
Quand j’étais jeune c’était Tintin, je voulais faire de la bande dessinée, puis on a eu quand j’étais aux arts appliqués on avait un projet de perspectives jeunesse fait que j’ai j’avais travaillé j’avais fait un dessin animé et puis j’avais fait une bande dessinée, etc. La caricature c’est venu parce qu’il y avait, quand je suis revenu j’ai passé un an en Europe, je voulais je voulais vraiment voir Paris parce que, chez mes grands-parents y avait toujours le plan de Paris, il y avait toute sorte de choses, ils me racontaient toute sorte d’histoire et puis c’est en revenant de mon voyage en Europe que l’occasion s’est présentée de faire des caricatures à la Gazette j’allais avec la journaliste ou le journaliste à l’entrevue et puis je faisais des esquisses sur le vif de la personne interviewée.
Description : article du journal The Gazette avec un dessin de Bado.
[Texte à l’écran : Hedlund : content d’être de retour au Canada (traduction), The Gazette, 4 octobre 1972.]
Description : dessin de Bernard Lavigne.
[Texte à l’écran : Bernard Lavigne, remplie le fossé entre les écoles et l’industrie (traduction), The Gazette, 10 janvier 1973.]
Description : article du journal The Gazette avec un dessin de Bado.
[Texte à l’écran : Mahaffy : 35 ans dans les mines de sel (traduction), The Gazette, 18 octobre 1972.]
Description : caricature de Pierre-Eliott Trudeau devant le miroir de sa salle de bain entrain de se brosser les dents.
[Texte à l’écran : Trudeau va-t-il perdre ses partielles…? Journal Le Jour.]
Description : caricature de Justin Trudeau avec son garde-robe de costumes dans les bras.
[Texte à l’écran : ouf! J’ai sauvé les meubles! Le Droit 21 octobre 2019.]
Description : Retour à Bado assis dans son bureau.
La politique
Généralement, les politiciens sont contents quand la première fois qu’ils sont caricaturés. Quand ça revient trop souvent, ils aiment moins, mais souvent quand c’est la première fois les politiciens appellent.
Description : caricature de Claude Ryan tenant un journal où il est écrit Vive Desmarais et de Paul Desmarais tenant un journal où il est écrit Vive Ryan.
[Texte à l’écran : Ryan et Desmarais, Le Droit, 13 mai 1977.]
Description : caricature de Pierre-Eliott Trudeau et de Robert Bourassa au confessionnal.
[Texte à l’écran : Bourrassa et Trudeau; C’est pas encore clerc, Mon père je m’accuse d’avoir bavassé à St-Pierre, c’est correct mais ne lui parle pas d’Octobre, Le Droit, 28 octobre 1977.]
Description : Retour à Bado assis dans son bureau.
Fait que généralement c’est plus des réactions positives des fois tu en as pas et puis les seuls vraiment négatifs c’était John Baird, fait que dans le temps du gouvernement de Mike Harris. Faut dire que John Baird, ben je l’avais pas maganer en fait c’est un dessin positif. J’avais fait le cabinet conservateur à l’époque et puis c’était tous des membres KKK sauf John Baird qui avait un sac de papier sur la tête et puis la légende c’était ça pourrait être pire.
Description : caricature de John Baird, avec un sac sur la tête, assis à la table des ministres entre deux membres du KKK.
[Texte à l’écran : ministre des Affaires francophones. Ça pourrait être pire! Le Droit 8 décembre 1999.]
Description : Retour à Bado assis dans son bureau.
Ça pourrait être pire dans le sens qu’il y aurait plus être membre du KKK lui aussi et puis c’était marqué ministre des Affaires francophones. Je pense que la seule raison qui avait été nommé ministre des Affaires francophones c’est que c’était le seul qui parlait français et fait que tu dis bon mais généralement d’habitude si un ministre anglophone qui parlent français c’est que c’est un anglophile, euh c’est un francophile mais on a vu avec Montfort que c’était pas le cas parce qu’il défendait pas vraiment, il n’a pas défendu les francophones.
Description : caricature de Gisèle Lalonde, tenant un drapeau franco-ontarien, guide la voie de la révolution franco-ontarienne. Pastiche d’un tableau de la Révolution française.
[Texte à l’écran : Le Droit, 30 juillet 1998.]
Description : Bado tourne une à une des caricatures qui forme une pile.
Description : Retour à Bado assis dans son bureau.
L’art de la caricature
Ce qu’on cherche c’est que dans la physionomie des visages y a toujours des points de repère. Le coin de la bouche c’est le milieu de l’œil, la largeur de la tête c’est comme 5 yeux. Un œil 2 3 4 5, c’est la largeur, la longueur du nez, en tout cas y a toujours des points de repère comme ça. Je pense qu’il y a beaucoup d’éléments dans une bonne caricature.
Description : caricature de la Saguine entrain de laver un plancher.
[Texte à l’écran : Réciprocité, Saccordjé! J’croyons qu’on pourrait ben s’parler entre nous… Le Jour Hebdo, 5 août 1977.]
Description : caricature de Robert Bourassa.
[Texte à l’écran : Bourassa clarifie sa position. Le Droit, 25 novembre 1991.]
Description : caricature de deux schtroumpfs qui se disputent devant un panneau d’arrêt où il est écrit schtroumpf.
[Texte à l’écran : Le Devoir, 1er février 1979.]
Description : Retour à Bado assis dans son bureau.
Premièrement, il y a le dessin, la ressemblance, il y a le propos, la pertinence, si le dessin touche vraiment et puis il y a l’humour aussi, si ça fait rire. Chaque dessinateur a ces trois qualités-là, comme la ressemblance, la justesse du propos puis l’ironie mais en quantité variable.
Description : caricature des personnages Mix et Remix, deux silhouettes simples représentant un interrogatoire de police.
[Texte à l’écran : Où étiez-vous le… Sur Facebook!]
Description : caricature des personnages Mix et Remix, deux silhouettes simples discutent à une table.
[Texte à l’écran : Les USA nous espionnent… Obama, lui au moins il m’écoute…]
Description : caricature des personnages Mix et Remix, deux silhouettes simples sortent d’une réunion de travail pour entrer dans une salle de thérapie de groupe.
[Texte à l’écran : Réunion de travail, thérapie de groupe]
Description : Retour à Bado assis dans son bureau.
Y a un dessinateur qui s’appelle Mix et Remix, c’est seulement des ronds et des bâtons pour les bras, tu te dis il sait pas dessiner, ça pas d’allure mais sauf qu’il est tellement pissant, c’est drôle, c’est drôle. Mon premier public c’est moi, il faut que je sois content de mon dessin pour pouvoir premièrement le défendre et puis le proposer à la rédaction.
Description : caricature d’une autochtone avec son bébé devant une forêt victime d’une coupe à blanc.
[Texte à l’écran : Un jour mon fils, tout ceci sera à toi! 22 septembre 1988]
Description : caricature de la Terre à l’image d’un cœur de pomme.
[Texte à l’écran : 4 juillet 1988]
Description : Retour à Bado assis dans son bureau.
Si j’aime le dessin il y a des chances que d’autres personnes qu’il aime. Pis faut dire qu’avec le temps au début quand je commençais je pouvais faire des références littéraires. Je pouvais faire Alice au pays des merveilles, tu fais les deux personnages. Le nœud gordien, essais de faire passer le nœud gordien aujourd’hui, y a personne qui sait de quoi tu parles. Y a les légendes romaines, la mythologie, tu pouvais faire des choses avec ça, le chemin de Damas, je pense qu’aujourd’hui le chemin de Damas, y a pas grand monde qui comprendrait. Y a eu un déplacement vers le cinéma à un moment donné tout le monde fait des références à un film qui passe. Moi je me rappelle j’avais été au salon de la caricature à Montréal, une année tous les dessins sur les murs c’était Jaws, c’était des variations sur Jaws avec des personnages ou peu importe. Mais le problème de ça c’est que maintenant il y a tellement d’offres cinématographiques ou les séries de télévision tu peux pas présumer que tout le public a vu, tu peux faire des références à Unité 9, District 31 ou des choses comme ça mais dès que tu arrives dans les chaînes spécialisées pis les séries sur Netflix, etc., tu peux perdre une grande partie de tes lecteurs. Y a moins de référence commune, c’est pour ça que j’essaie d’éviter les choses de mode comme ça.
Description : deux caricatures superposées de deux accidents d’autobus.
[Texte à l’écran : Les Broncos de Swift Current, 1986. Les Broncos de Humboldt, 2018. Je ne comprends vraiment pas. Ark, de mauvais goût. Pas cool du tout. Wow. Emoji fâché]
Description : Retour à Bado assis dans son bureau.
Le scandale
Ah l’autobus, le fameux autobus, ah my god, ça c’était effrayant. Je mettais rappeler que lors du Bataclan, il y avait des gens qui témoignait, je pense que c’est un policier qui disait bon ben on est rentré dans le Bataclan et puis la bon y a les corps partout, mais on attendait les cellulaires de tout le monde qui sonnaient, parce que les gens savaient que c’est leur épouse, leur enfant avait été au Bataclan ce soir-là, puis ils répondaient pas au téléphone. Tu essayais de savoir s’ils étaient échappés, je pense qui a eu beaucoup de morts. La policière raconte-ça, les téléphones cellulaires sonnaient. Faque je pense que c’était, je me rappelle plus du nom de l’événement, c’est l’équipe de hockey… les Broncos, donc c’est un autobus qui fait rentrer dedans par un camion puis là on voit, je pense que je sais pas combien de morts il y a eu mais il y a eu plein, une trentaine, je sais pas. Toute l’équipe a été décimée, faque-là j’ai pensé à mon affaire du Bataclan avec tous les cellulaires qui sonnaient. Il s’avérait que l’équipe, y avait eu un autre accident y a 20 ans, et puis c’était encore une équipe qui s’appelait les Broncos, mais là il y avait eu moins de morts. Faque-là j’avais pris une photo d’époque et puis j’avais dessiné, j’avais repris la photo de l’accident et puis c’était la différence entre les deux, pour montrer qu’à l’époque il y avait pas de téléphone cellulaire, il y rien qui sonnait.
Description : une caricature d’un accident d’autobus.
[Texte à l’écran : Les Broncos de Swift Current, 1986.]
Description : une caricature d’un accident d’autobus.
[Texte à l’écran : Les Broncos de Humboldt, 2018. Une multitude de bip et de dring. Francopresse, 11 avril 2018.]
Description : Retour à Bado assis dans son bureau.
Et puis-là le deuxième c’était… Mais je pense qu’il y a quelqu’un qui a mal interprété ça en disant que je me moquais des jeunes. Je vois pas en quoi je me moquais des jeunes. Il aurait fallu que je raconte que les cellulaires, je sais pas. Mais toujours est-il que c’était seulement un commentaire sur l’époque de dire que les téléphones sonnaient, et puis j’ai fait le nombre exact de victimes.
Description : une caricature du pape Jean-Paul II déguisé en chef autochtone.
[Texte à l’écran : Visite du pape au Canada… Ça va fumer, 1984, Éditions Croc. Caricature censurée par Le Droit]
Description : Retour à Bado assis dans son bureau.
La censure
Un autre évènement c’est que on a annoncé que le pape s’en venait à Ottawa, ça c’est en 1980, dans les années 80. Toujours est-il que l’on annonce le pape vient à Ottawa, et puis à tous les pays où il y allait, au Mexique il avait chapeau mexicain, y avait toujours quelque chose. Faque moi je me suis dit bon ben il vient au Canada, je vais lui mettre un affaire d’indien, les plumes, y avait une ceinture fléchée, et puis y avait la crosse, mais la crosse j’avais mis du tape noir comme pour le hockey. Sauf que y a quelqu’un qui a vu ça, faque je me promène dans la salle des nouvelles, voici mon dessin, tout le monde rit, tout le monde trouve ça drôle, ça va être bien dans le journal demain. Sauf que là, la secrétaire de la rédaction c’est une ancienne religieuse et puis elle a été offusquée par ça et elle a appelé le grand patron pour dire que c’était effrayant, que le public… que Le Droit publie un dessin irrévérencieux comme ça, que ça avait pas d’allure. Faque-là mon patron est venu me voir, il me dit ahhh Bado, le dessin qu’on avait prévu demain y passera pas. J’ai dit comment ça il passe pas, il dit le grand boss a mis un X sur ça. Là je me présente à son bureau, je le nommerais pas le grand patron, mais je rentre dans son bureau là j’y dit c’est quoi qui se passe. Je pense que ça faisait pas un an que j’étais au Droit à ce moment là. Fait que j’ai dit c’est quoi le problème, y dit Monsieur Bado, au journal Le Droit on ne publie pas de caricature du pape en sauvage. Oh, la je veux dire, j’ai eu comme un grand… C’est comme si le sol allait s’écrouler sous moi. J’ai dit oh my god, comment c’est… par quel bout tu prend ça, autochtone, en tout cas. J’ai dit bon ok, donc j’ai j’ai fait comme.. en tout cas, j’ai pris ma pilule. Parce que là il me dit si vous êtes pas content vous avez rien qu’à démissionner. Moi ça faisait un an que j’étais là, j’avais déménagé, ça me tentait pas de démissionner pour un dessin Toujours est-il que mon patron qui avait accepté, il dit bon ben on va marquer le coup, c’est qu’il y aura pas de caricature. Fait qu’ils ont mis un éditorial de plus pis y avait pas de dessin. Pis là ben si y a des gens qui m’appelle je leur expliquerais pourquoi tout l’affaire. Quelques mois plus tard, je pense que c’est un an plus tard parce qu’ils annoncent ça longtemps à l’avance. Moi j’ai dit si il veulent pas que je dessine le pape, je vais prendre mes vacances pendant qu’il est là. Faque je suis parti en vacances en 84. J’ai tout manqué le pape, j’étais pas là. Sauf que j’étais à Rome, j’ai été dans la boutique au Vatican, pis-là j’ai acheté une carte postale, je suis à Rome, avoir su le pape n’est pas là, avoir su.
Musique : Générique de fin
Description : on voit Bado au bureau du Journal Le Droit, à sa table à dessin, à l’ordinateur, à la salle de courrier et à la sortie des bureaux du journal.
[Texte à l’écran : Remerciements, Guy Badeaux, Aurélie Marié, Yanick Labossière, Sophia Conradie. Musique, Cotton Club Electric, Dresden, The Flamingo. Réalisation : Stunik Médias. Muséoparc Patrimoine]