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Les politiciens et la question du bilinguisme de la Ville d’Ottawa

Depuis l’arrivée de Bado au journal Le Droit à l’aube des années 1980, de nombreux politiciens de divers paliers de gouvernement se sont exprimés sur le statut du bilinguisme officiel de la capitale fédérale. Historiquement, les maires d’Ottawa se sont, au mieux, contentés du simple minimum ou, au pire, farouchement opposés à l’idée. Chez les maires qui se sont affichés comme nettement anti-francophone, il est difficile de faire pire que Charlotte Whitton. Elle qui, redevenue simple conseillère, quitta bruyamment une séance du conseil lors de l’adoption d’une simple politique de bilinguisme dans les années 1970.

Titre : Bilinguisme à Ottawa  Illustration : Dessin dédoublé de Dalton McGuinty, un peu trouble.

Dalton McGuinty, alors chef de l’opposition à Queen’s Park, avait promis le bilinguisme officiel de la Ville d’Ottawa. Une fois élu premier ministre de l’Ontario, il ne fait que reconnaître la politique de bilinguisme de la Ville.

 

Illustration : Dessin de John Baird horrifié par le projet de loi du gouvernement libéral de l’Ontario sur le bilinguisme de la Ville d’Ottawa.

John Baird, critique conservateur aux Affaires francophones, critique le projet de loi du gouvernement libéral de l’Ontario sur le bilinguisme de la Ville d’Ottawa; lui qui n’est pas reconnu comme un allié des Franco-Ontariens.

 

On peut aussi penser à Larry O’Brien (2006-2010) qui, venant du monde des affaires, gagne les élections grâce à une vision très entrepreneuriale de la politique municipale. Peu ouvert face aux revendications des francophones, M. O’Brien brille souvent par son absence aux évènements importants de la francophonie ottavienne. De plus, il arrive souvent que dans l’embauche des hauts fonctionnaires municipaux, le critère du bilinguisme du candidat retenu semble être fréquemment écarté de l’évaluation.

Illustration : Dessin de John Baird horrifié par le projet de loi du gouvernement libéral de l’Ontario sur le bilinguisme de la Ville d’Ottawa.

Malgré la politique de bilinguisme de la Ville d’Ottawa, on engage un chef du service des incendies unilingue anglophone sans l’accord du conseil municipal.

 

Titre : Larry O’Brien défait à la mairie d’Ottawa Illustration : Dessin de Larry O’Brien qui botte une conserve vide en disant :  – Par contre, pus obligé d’apprendre le Français!

Larry O’Brien, maire d’Ottawa anti-francophones, est défait aux élections municipales après seulement un mandat.

 

D’autres élus ont fait progresser les causes francophones, ou du moins opté pour le statu quo. Marion Dewar, en poste à l’arrivée de Bado au journal Le Droit, croyait aux vertus du bilinguisme et avait mis en place une politique pour les services en français. Après elle, plusieurs maires ouverts à la cause des francophones se succèderont à la mairie d’Ottawa sans toutefois que le dossier du bilinguisme officiel se règle. Dans les dernières années, le maire Jim Watson (2010-2022), quoique généralement favorable aux francophones d’Ottawa, a toujours considéré que les politiques de bilinguisme en place étaient largement suffisantes et a toujours refusé de porter plus loin le dossier.

Titre : Tim Hudak va se mettre au français… Illustration : Dessin de Tim Hudak disant:  – Larry O’Brien m’a recommandé un bon prof!

Tim Hudak (conservateur), chef de l’opposition au parlement ontarien de 2009 à 2014, affirme qu’apprendre le français n’est pas une priorité pour lui.

 

Titre : Bilinguisme à Ottawa Illustration : Dessin de Jim Watson avec une enseigne qui lui passe d’une oreille à l’autre, où il est écrit Bytown, l’ancien nom de la Ville d’Ottawa.

Le maire d’Ottawa, Jim Watson, ne change toujours pas d’idée sur la désignation officielle d’Ottawa comme ville bilingue.

 

Du côté provincial, les Libéraux ont historiquement été plus ouverts aux revendications des francophones. Ces derniers le leur rendent bien, puisque les candidats libéraux font souvent le plein de votes chez les Franco-Ontariens. L’arrivée au pouvoir de gouvernements conservateurs est souvent un signe de crise. À titre d’exemple, nous pouvons facilement mettre de l’avant la saga pour la sauvegarde de l’Hôpital Montfort ou le financement pour l’Université de l’Ontario français. Au fédéral, le prétexte du champ de juridiction municipale est souvent invoqué pour éviter de se prononcer et de prendre parti sur le sujet. Il n’est pas rare d’entendre les politiciens fédéraux déclarer qu’il revient à la Ville de décider de son statut de bilinguisme officiel.

Titre : Bilinguisme à Ottawa  Illustration : Dessin de Justin Trudeau, dans une voiture sans roue, montée sur des blocs de béton, disant :  –  En route pour Gatineau!

Commentant l’absence de bilinguisme officiel de la Ville d’Ottawa, le premier ministre Justin Trudeau affirme que Gatineau, de son côté, n’est pas bilingue, oubliant ainsi le fait que la Ville de Gatineau n’est pas la capitale d’un pays officiellement bilingue.

 

Titre : Ottawa officiellement bilingue Illustration : Dessin de Jim Watson dans un lit d'hôpital qui dit :  – J’aurais tellement voulu être là!

Jim Watson, maire d’Ottawa, absent des cérémonies sur le bilinguisme de la Ville à cause d’un accident de motoneige.