« La tragédie juive »

Congrégation Shaar Hashomayim, Musée et archives.
La première page d’un sermon du rabbin Herman Abramowitz intitulée « La tragédie juive », donné lors du Yom Kippour en 1941.
Transcription (traduite de l’anglais):
Mes amis, ce jour semble être un bon moment pour examiner notre position en tant que Juifs dans le monde. Yom Kippour est le moment de l’année où tous les Juifs ressentent un lien de parenté étroit les uns avec les autres, et où ils devraient être dans de meilleures dispositions pour envisager leur avenir et leur destin communs.
Il serait banal de déclarer qu’en tant que Juifs, nous sommes confrontés à une situation tragique. Dans le monde actuel, qui est rempli de tragédies affectant des individus et des nations entières, il serait insensé de croire que notre condition puisse être meilleure. En fait, nous en sommes avertis depuis longtemps : si les conditions de vie sont en général mauvaises, nous devons nous attendre à ce que les nôtres soient bien pires. Selon le Talmud, « quelles que soient les calamités qui s’abattent sur le monde, Israël est toujours sûr d’en recevoir une double part ». L’histoire et l’expérience ont amplement démontré la véracité de cette affirmation.
Lorsqu’une dépression frappe le monde, la situation économique du Juif est affectée exactement de la même manière que celle de son voisin. Lorsqu’une guerre éclate, le Juif fait les mêmes sacrifices patriotiques, mais les bombes et les éclats d’obus de l’ennemi ne le distinguent pas des autres. Mais s’il partage ainsi les malheurs de son pays, il souffre de malheurs supplémentaires que ses compatriotes lui imposent de surcroît. En effet, en période d’épreuves et de troubles, les masses ont besoin d’un bouc émissaire sur lequel rejeter la responsabilité de leurs problèmes et les démagogues sont toujours présents pour leur proposer le Juif comme bouc émissaire. Dans les périodes de dépression, elles envient le Juif et lui reprochent le peu qu’il possède. En période de…..