Rabbin Adam Scheier, dvar du jour, 18 mars 2020
Congrégation Shaar Hashomayim, Musée et archives.
Transcription
Bonjour à tous, voici votre dvar du jour pour le mercredi 18 mars, le chai de mars, le 22e jour d’Adar de l’année 5780.
Dans le judaïsme, il existe un principe selon lequel, lorsque nous ne pouvons pas faire quelque chose, lorsque nous n’avons pas la possibilité d’accomplir physiquement un commandement particulier, nous en parlons et nous l’incluons peut-être même dans nos prières comme un moyen de l’accomplir. Les mots de notre liturgie sont k’ilu, le mot hébreu k’ilu, (comme si) : que ces mots soient comme si j’avais réellement accompli l’action. L’une des actions qui a immensément peiné notre communauté, car elle n’a pu être accomplie est celle du Kaddish, en particulier le Kaddish des personnes en deuil. Il est très difficile de ne pas réciter le Kaddish des pleureuses lorsque l’on a l’obligation de le faire, une obligation non seulement envers soi-même, dans les prières, mais aussi envers le défunt. Et donc, nous allons parler quelques instants de ce Kaddish comme d’une manière de faire appel au k’ilu, en quelque sorte, d’accomplir le Kaddish. L’une des sources du Kaddish vient du Talmud dans le traité Brachot, qui raconte l’histoire du rabbin Yossi et de sa marche lors de laquelle il est tombé sur une des ruines de Jérusalem ou a rencontré Élie le prophète. C’est une histoire fascinante, mais il a demandé à Élie, il a insisté auprès d’Élie, pour apprendre des leçons de cette rencontre. L’une des leçons d’Elie est que lorsqu’Israël entre, lorsque le peuple d’Israël entre dans une salle d’étude ou une synagogue et prononce les mots y’hey shmei hagadol m’vurach, que le grand nom de Dieu soit béni, comme nous le disons dans le Kaddish, Dieu, pour ainsi dire, k’ilu k’vyachol. Dieu, pour ainsi dire, on hoche de la tête et dit : « Un roi dont les sujets louent le roi dans sa maison est digne d’éloges ».
Et l’Aruch HaShulchan de la Lituanie du XIXe siècle, Rabbi Yechiel Michel Epstein, a noté que la prière du Kaddish a été instituée comme faisant partie de nos prières quotidiennes, ou de notre cycle de prières, à l’époque des dirigeants de la grande assemblée — anshei knesset hagedolah — à la suite de la destruction du premier temple, ce qui signifie qu’à une époque où ils n’avaient plus la maison de Dieu, ils avaient besoin d’un moyen au moins de louer Dieu comme ils le faisaient autrefois lorsque la maison de Dieu était encore debout.
C’est peut-être pour cette raison que la prière est si étroitement associée aux personnes en deuil, à celles qui ont perdu quelque chose ou quelqu’un d’important pour elles. Nous essayons de rétablir la présence sans être physiquement présents auprès de quelqu’un, mais au moins en nous connectant d’une manière ou d’une autre, comme la prière est connectée à la présence du temple, de même que nos prières sont connectées à la présence de ceux que nous aimons. Bien entendu, cette prière est profondément liée au concept de minyan, du quorum pour la prière, et le Kaddish y est lié. On discute beaucoup actuellement des possibilités de réciter le Kaddish de manière virtuelle ou d’une autre manière, et nous en discuterons dans notre dvar du jour demain. Passez une bonne journée, soyez prudent, portez-vous bien et priorisez votre santé.