Partie 9 : Le rôle croissant des femmes dans la synagogue, 1960-1980
Les « sisterhoods » (« organisation sororale ») étaient, et demeurent aujourd’hui, un élément incontournable des synagogues nord-américaines, généralement formées pour collecter des fonds et organiser des activités éducatives et sociales réservées aux femmes. Vers la fin des années 1950, les auxiliaires féminines de la Shaar, l’un des groupes les plus actifs et les plus engagés de la synagogue depuis longtemps, sont devenues une « sisterhood » en s’alignant sur ce grand mouvement.
En 1959, la « sisterhood » de la Shaar comptait 1 000 membres. Alors que la congrégation évoluait vers les années 1960, celle-ci joue un rôle croissant, en améliorant la vie de la synagogue sur tous les plans. Elle organise des productions théâtrales, des tournois de bridge, des collectes de fonds et des défilés de mode, des déjeuners pour les donateurs, les nouveaux membres et les nouvelles mariées, ainsi que des programmes religieux spéciaux, dont le premier shabbat de la « sisterhood », qui a lieu le 18 janvier 1964 à l’initiative de Fanny Aronoff. Cet événement annuel est toujours d’actualité.
Au début des années 1970, sous la présidence de Naomi Kassie, la « sisterhood » fonde l’un de ses premiers programmes : Meals-on-Wheels (les « repas sur roues »). Son objectif consiste à fournir des repas cachères aux membres vulnérables de la communauté juive deux fois par semaine.
Une autre grande réalisation de la « sisterhood » est la réalisation de deux tapisseries conçues par l’artiste juif canadien Yehouda Chaki (1938-2023) et cousues par ses membres.
La première tapisserie de Chaki (In the Beginning ou « Au commencement ») est dévoilée par la « sisterhood » en 1982 à l’occasion de son 60e anniversaire, après avoir exigé deux ans de travail. Dans le cadre du Festival des arts de Westmount, la « sisterhood » parraine un vernissage de la tapisserie et celle-ci est dévoilée lors d’une réception précédant les services de seliḥot.
En 1992, à l’occasion du 145e anniversaire de la congrégation, la « sisterhood » dévoile sa deuxième tapisserie à l’aiguille (Let There Be Light ou « Que la lumière soit »). Il s’agit d’un autre grand projet réalisé par les membres de la « sisterhood », pour lequel chaque femme a conçu des carrés de la tapisserie. Le comité responsable de ce projet est présidé par Mildred (Milly) B. Lande, C. M. et Carol Koffler.
Au fil des ans, le leadership féminin dans la synagogue se développe, ouvrant des possibilités dans la « sisterhood » et à l’extérieur de celle-ci. En 1984, Milly Lande est élue présidente de la synagogue; elle devient la première femme à occuper ce poste.
Écoutez les anciennes présidentes de la « sisterhood » réfléchir au rôle et à l’importance de la « sisterhood » à la Shaar.