Les effets d’un microclimat

Des mannes de prunes Damas bleues et Damas jaunes cueillies à La Maison de la prune
Lieu : Saint-André-de-Kamouraska (Québec)
Photo : La Maison de la prune
Le propriétaire de La Maison de la prune, Paul-Louis Martin qui est aussi historien, explique les effets du microclimat créé par le Saint-Laurent sur les arbres de sa prunelaie à Saint-André, au Kamouraska. Ces effets sont les mêmes qu’ont connus les arbres fruitiers, dont les pruniers, plantés il y a de cela plus de 400 ans. Oui, 400 ans, car la prune bleue de Damas a été introduite par Champlain et les pères récollets dans les années 1620.
Le prunier de Damas bleue se réveille très, très lentement au printemps et se met en hibernation très lentement à l’automne. Alors, le fleuve et la température de ses eaux qui viennent tempérer le littoral ont fait en sorte que la prune de Damas bleue et aussi la Damas jaune se sont très bien adaptées sur le littoral. Par exemple, à l’intérieur du littoral, à deux ou trois kilomètres du fleuve, les gelées printanières peuvent risquer de faire geler les bourgeons et les fleurs des arbres fruitiers. Au bord du fleuve comme les eaux sont encore très froides, les arbres ne sont pas encore réveillés. Les bourgeons s’ouvrent beaucoup plus tardivement qu’à l’intérieur du continent. J’en témoignage : en 30 ans je n’ai pratiquement jamais connu de gèle des fleurs ou de gèle des bourgeons au bord du fleuve. L’inverse, à l’automne, les eaux sont plus chaudes alors qu’à l’intérieur du littoral il va y avoir des gelées hâtives en septembre. Dans les terres et au bord du fleuve, il n’y aura pas de gelée avant le début d’octobre.
Témoignage Paul-Louis Martin
Collection Musée de la mémoire, no 2021-0049