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Toutes les connaissances acquises depuis des décennies et le virage plus scientifique que prend la culture fruitière doivent être partagés.
C’est sur la Côte-du-Sud, à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, dans les années 1850, que le noyau de connaissances sur les arbres fruitiers se concentre et qu’il s’organise sous différentes formes pour le partage des savoirs et des découvertes. Voyons ce qui a été fait.
Tout d’abord, en 1859, l’abbé François Pilote du Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière fonde la première école d’agriculture permanente au Canada.
Elle ouvre ses portes à Sainte-Anne-de-la-Pocatière. C’est une école d’apprentissage technique et pratique jusqu’en 1912 où il y a affiliation à l’Université Laval. Dès lors, on peut y obtenir le baccalauréat en sciences agricoles. En 1938, l’École est intégrée à la Faculté des sciences pour devenir deux ans plus tard, la Faculté d’agriculture de l’Université Laval qui forme des agronomes.
Une ferme école et un verger modèle sont au service des professeurs-chercheurs et des étudiants. Pour diffuser hors des murs de l’institution les nouvelles connaissances et conseiller les agriculteurs, un journal bimensuel est fondé en 1861. C’est La Gazette des campagnes, journal du cultivateur et du colon qui sera publiée jusqu’en 1895 par Firmin Proulx, éditeur et propriétaire du journal. L’imprimé reviendra chez les cultivateurs de 1941 à 1956, sous l’initiative de Louis de Gonzague Fortin, agronome et professeur. D’autres imprimés ont plus tard rendu accessibles à tous les avancés en agriculture, par exemple Le Journal d’agriculture et d’horticulture de la province de Québec (1898) et Le Bulletin des agriculteurs (1916).
La radio est aussi utilisée pour toucher les agriculteurs et les propriétaires d’arbres fruitiers. Des membres de la Société de science naturelle de La Pocatière enregistrent des causeries au poste CHGB de La Pocatière. On y parle souvent des vergers, comme le 10 février 1948, ou la pomme Calville Blanche est à l’honneur.
Curieux de nature les Sudcotois !
En 1910 le député de Kamouraska, Ernest Lapointe, le ministre provincial de l’agriculture Joseph-Édouard Caron et le directeur des fermes expérimentales J.-H. Grisdale viennent à Sainte-Anne-de-la-Pocatière à la demande de résidents du comté de L’Islet et du Kamouraska. On demande aux élus la création d’une station où se feraient des expériences agricoles.
À la suite de cette visite, la réponse est positive. En 1912, la première ferme expérimentale au Québec est inaugurée.

Vue des vergers et des jardins potagers de la Ferme expérimentale de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, 1920