Amable Morin, le précurseur
Les marchands de la Côte-du-Sud ont suivi l’exemple d’Amable Morin (1793-1877) qui est né et a vécu à Saint-Roch-des-Aulnaies. Il faut vraiment parler de cet homme qui était fils de cultivateur et qui devient notaire à l’âge de 21 ans et marchand général. Il épouse Marie-Reine Gauvreau de Québec en 1817. Ils n’auront pas d’enfant.
La maison-magasin du notaire Amable Morin, construite à sa demande à Saint-Roch-des-Aulnaies en 1830
En 1830, Morin fait construire son imposante maison et il entreprend aussi la plantation d’un grand verger qui se réalisera sur plus d’une année. C’est peut-être le verger commercial connu le plus vieux de la région.
Le hangar-entrepôt d’Amable Morin à Saint-Roch-des-Aulnaies, dans les années 1960
Amable Morin a des atouts : il connaît l’agriculture et il fait confiance à la science. Il cultive au moins une douzaine de pommes différentes, deux sortes de prunes et naturellement des cerises. Les pommes qui se conservent bien sont mises en baril et entreposées dans un immense hangar devant la maison près du fleuve. Le tout est embarqué sur des goélettes au quai de Saint-Roch-des-Aulnaies pour livraison vers les villes. Les autres fruits récoltés sont vendus plus rapidement.
Sans enfant, le notaire Morin lègue ses biens à son neveu Éleuthère Pelletier, en 1876. Le verger est cultivé pendant plusieurs générations. Malheureusement, il perd de son attrait lors de la baisse d’intérêt des consommateurs pour les fruits traditionnels.
D’autres générations au verger d’Amable Morin : le tri des pommes avant de les mettre dans des barils pour le transport ou la conservation, famille Pelletier descendante d’Éleuthère Pelletier, vers 1935
Le dernier mot n’était pas dit. Alain Pelletier, qui a habité la maison jusqu’au début des années 2000, a reconstitué un petit verger patrimonial composé d’arbres des mêmes variétés qu’Amable Morin cultivait. Il y a, entre autres, la Fameuse ou Pomme de neige, la Calville et la Germain Saint-Pierre.
La maison d’Amable Morin en 2023, elle a une jumelle presque identique. Saurez-vous la trouver dans l’exposition ?
Le verger recréé par Alain Pelletier, photo Jean-François Caron