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La pépinière d’Auguste Dupuis

Les deux grands marchands et producteurs fruitiers, Amable Morin et Sifroy Guéret dit Dumont, ne pouvaient pas se procurer leurs premiers arbres sur la Côte-du-Sud. Il n’y avait aucun pépiniériste lors de la création de leur verger en 1830 et 1840. Cela n’allait pas tarder.

Un homme assis tenant un livre de compte dans lequel il écrit

Auguste Dupuis (1839-1922)

À Saint-Roch-des-Aulnaies, Auguste Dupuis (1839-1922) a étudié l’horticulture et en est passionné. Il expérimente l’adaptation de pruniers importés de France et des États-Unis au climat de la région. Riche de ses connaissances horticoles et commerciales acquises au magasin général familial, Auguste Dupuis fonde en 1860 une pépinière qui porte son nom. C’est la toute première à l’est de Québec et sera longtemps la plus importante de l’Est-du-Québec.

Un adulte et un enfant devant une maison recouverte de vigne près d'un annexe et d'une remise

Auguste Dupuis près de sa maison et de son magasin avec son neveu, Albert Dupuis Verreault, vers 1875

 

Son approche est scientifique et il introduit au pays plusieurs variétés d’arbres fruitiers qui viennent d’Europe et des États-Unis. Le transport est fait par bateau jusqu’au port de New York. Tout est réacheminé au quai de Saint-Roch-des-Aulnaies par train ou par bateau.

Auguste Dupuis est rapidement reconnu comme grand promoteur de la culture fruitière sur la Côte-du-Sud et au Québec. Sa pépinière est visitée par les plus grands spécialistes canadiens et américains. M. Dupuis les accueille toujours avec beaucoup de bienveillance. Voyez ce qui a été préparé pour la visite de William Tyrrell Macoun, qui est le premier horticulteur du Dominion.

Photo prise en 1903 à la Pépinière Dupuis, lors de la visite de William Tyrrell Macoun (1869-1933) publiée dans The Canadian Horticulturist

 

Il est totalement voué à sa cause : favoriser la création de vergers, la plantation forestière et l’aménagement paysager. Il préfère vendre de plus jeunes arbres à un prix plus bas qu’un arbre de grande taille. Il explique à George Moore qui le visite en juillet 1891 à la demande d’Henri-Gustave Joly de Lotbinière :

Les pépiniéristes ne tiennent pas à vendre les greffes sur racines, parce ce qu’ils perdent le profit de la culture des arbres, mais je pousse la vente des racines greffées afin d’amener le public à planter des vergers.

Un homme et son chien dans un sentier au travers des arbres matures

Auguste Dupuis et son chien dans la pépinière, vers 1900

Monsieur Dupuis veut que les propriétaires de vergers petits ou grands soient toujours bien informés au sujet de la culture de leurs arbres et des nouvelles variétés. Il croit aux échanges d’idées et regroupe des gens qui partagent le même intérêt pour l’horticulture et l’arboriculture. Il est membre fondateur de plusieurs associations et sociétés de la province, dont la Société d’horticulture du comté de L’Islet. Des expositions de produits de l’agriculture et des concours sont organisés. Auguste Dupuis donne toujours des prix sous forme d’arbustes et d’arbres fruitiers.

Annonce d'une exposition de fruits, fleurs et légumes de la Société d'Horticulture du comté de L'Islet, 24-09-1896

Auguste Dupuis acquiert une solide réputation. Il est nommé directeur du réseau des Stations expérimentales fruitières. Il est commissaire pour le gouvernement fédéral à l’Exposition de la Jamaïque en 1890 et est secrétaire de la Commission canadienne à l’exposition universelle de Paris en 1900. Comme si les déplacements étaient faciles à cette époque, il se rend aussi au Missouri où il est attaché au Service de l’horticulture à l’Exposition de Saint-Louis, en 1904.