Extraits du film « 1837 »
Équipe des Fêtes du Vieux Saint-Eustache, 1976.
Durée de l’extrait: 2 minutes, 27 secondes. Collection de Patrimoine culturel Vieux-Saint-Eustache.
Images : Christian Giraldeau, Serge Gagnon, Yves Pariseau
Animation : Bernard Landry
Son : Louis Bricault
Montage : Monique Villeneuve
Animateur de projet : Gilbert Gardner
Secrétaire de production : Ghislaine Renaud
Scénario et réalisation : Louis Bricault, Christian Giraldeau
Montage d’extraits du film 1837 réalisé dans le cadre des Fêtes du Vieux Saint-Eustache. Produit en 1976, ce film avait pour but de faire découvrir au public l’histoire des Canadiens français au Québec et plus particulièrement l’épisode de la rébellion des patriotes. Dans la première scène, deux personnages, fils de cultivateurs et bûcherons, parlent de la réalité des Canadiens français. La deuxième scène illustre une bataille de rue qui a mené à accuser faussement les Patriotes tandis que la troisième scène montre une grange incendiée par le pouvoir britannique. Voici la transcription des trois scènes :
Première scène :
[Scène tournée en noir et blanc. Un jeune homme portant une tuque de patriote et un manteau de laine est dehors en hiver.
On entend quelques notes d’une complainte.]
Homme 1 (H1) : Parle-moi en pas des maudits Anglais ! As-tu vu ce qu’ils nous font ? Entassez-vous icitte pis arrangez-vous avec ça! À côté, c’est à nous autres ça, badrez-nous pas. On est cinq garçons dans la famille icitte, trois qui bûchent pis nous autres, on fend le bois.
[La caméra se déplace sur un autre jeune homme accoté à un arbre qui porte manteau, tuque et écharpe et regarde droit devant lui, puis revient sur le premier homme. Elle se déplace d’un à l’autre pour la suite de la scène.]
Cet été, on va aller bûcher nous autres ! On va aller draver après. C’est tout ce qu’il y a à faire.
Homme 2 (H2) : Pis c’qu’ils ont peur les Anglais, c’est qu’on soit trop forts. Ça, ils sont pas capable de le supporter.
H1 : Ça les arrangerait pas en tout cas.
H2 : [il gesticule légèrement en parlant] Ben non sacrament. Moi j’étais supposé de me marier, l’été passé. Avec la fille à Rose-Aimé, jamais été capable. On est obligé de s’en aller. S’en aller bûcher pis draver. Au profit d’eux autres. Rien à faire icitte.
H1 : [il gesticule en parlant] On doit toujours s’en aller plus loin. Va-t’en pas plus loin, les terres sont réservées! Réservées pour qui, ça on le sait pas. Mais on s’en doute, par exemple !
H2 : En tout cas, j’ai ben hâte de savoir ce qu’ils vont advenir eux autres. On est en forme, pis on n’a pas dit notre dernier mot !
[Un homme portant du bois marche dans un champ enneigé vers une petite maison canadienne.]
H1 [hors-champ] : Ils vont tu finir par comprendre que ces terres-là, c’est à nous autres pis qu’ils ont pu d’affaire icitte! On accepte déjà d’aller bûcher pour eux autres, pis draver pour eux autres, l’hiver pis l’été. La moitié de l’année, on la passe pour eux autres, mais qu’ils nous laissent nos terres.
Deuxième scène :
[Un patriote marche dans la rue et passe devant plusieurs bâtiments de pierres. Des hommes vêtus de cape et de chapeau haute-forme l’attaque à coups de bâton. Un groupe de patriotes passe à côté de la bagarre en courant. On entend une musique inquiétante.]
Narratrice : Le premier novembre, le plan était facile à imaginer. En provoquant une rencontre, une bataille de rue, une rixe quelconque, on forcerait les troupes à sortir.
[La musique devient très percussive et rythmée.]
Le Doric club et les Fils de la liberté constituaient le moyen tout indiqué.
[Trois patriotes courent dans la rue. Ils sont poursuivis par cinq hommes portant cape et chapeau haute-forme armés de bâton.]
Il suffisait d’opérer de façon à laisser croire que les Patriotes étaient les agresseurs.
[Plan rapproché d’un jeune homme armé d’un bâton, puis retour à la poursuite qui devient une attaque.]
Alors, on obtiendrait facilement des déclarations contre les chefs patriotes et des mandats d’arrestation. Avec une justice partisane, il serait facile de reconnaître leur culpabilité et les Patriotes seraient perdus d’honneur et d’influence.
[Plan rapproché d’un des attaquants à l’air sévère qui regarde droit devant lui et tient un bâton.]
Troisième scène :
[Une maison de bois brûle lors d’une soirée d’hiver. De grandes flammes sortent du toit de la bâtisse. On entend le crépitement des flammes. On voit les silhouettes d’individus qui se battent devant les flammes. Un homme semble en tuer un autre. La caméra s’arrête ensuite sur de grosses flammes et de la fumée qui s’échappe de la maison.]