Extrait d’une entrevue avec Donat Légaré : Fêter le jour de l’an au début du XXe siècle

Image: Photographe inconnu, vers 1975.
Collection de Patrimoine culturel Vieux-Saint-Eustache.
Extrait audio: Entrevue avec Donat Légaré, meunier de Saint-Eustache par [personne inconnue], sans date.
Durée de l’extrait: 2 minutes, 1 seconde. Collection de Patrimoine culturel Vieux-Saint-Eustache.
Donat Légaré [1900-1980] (à gauche sur la photo) a été meunier, copropriétaire du moulin de Saint-Eustache et résident de la ville pendant de nombreuses années, tout comme son frère, Philippe (à droite sur la photo). Dans cet extrait d’entrevue, il relate le déroulement de la fête du jour de l’an dans sa famille. En voici la transcription :
Donat Légaré : Tout l’avant-midi, fallait aller à la messe. Môman nous préparait, les plus jeunes. Elle nous aidait à nous habiller, fallait suivre. Aller à la messe avec les parents. Après ça, revenus, quand on revenait de la messe, c’était la fête le midi. Les gens de la ville arrivaient par le train, dans l’avant-midi. Ils arrivaient en famille : le père, la mère, il y en a qui avait cinq enfants, d’autres en avaient quatre, d’autres en avaient deux… Il y en a un qui en avait six.
Et puis, une partie s’en allait chez mon oncle pour le dîner, mon oncle Émile, qui demeurait sur la rue Saint-Nicolas. Et puis là, c’était le dîner dans les deux maisons. Dans l’après-midi, vers les cinq heures, les gens d’en bas montaient le village, pour venir souper chez nous. Pis les gens qui avaient dîné chez nous descendaient pour souper chez mon oncle Émile. Ça changeait de maison. Après le souper, les gens d’en bas s’habillaient pis criaient… Le premier qui se levait criait : « Ben on s’en va chez Magloire ! ». Là, ça montait tout chez nous pour venir passer la veillée à danser dans le salon, à chanter, à jouer aux cartes dans la salle à dîner.
Un oncle, Edmond, ramassait les enfants dans un coin et nous faisait chanter. Il se déclarait maître chantre. Deux oncles jouaient de la musique à bouche. Émile et Edmond Légaré. Plusieurs des oncles venaient de Montréal, mon oncle Dévilaire, un chanteur, un danseur, il dansait le petit bonhomme. Il n’était pas grand, mais il en avait dedans ! Un bouffon, quoi ! Il inventait des chansons sur tout le monde.