Marche divine – Le périple de l’archidiacre Mountain vers Métis en 1822
 
            
            Photographie
Monseigneur l’évêque Mountain, 1863
William Notman
Musée McCord Stewart
Lorsque George Jehoshaphat Mountain est arrivé à Métis en 1822, il était à peine présentable. Fils de l’évêque anglican de Québec, l’archidiacre Mountain avait entrepris une tournée paroissiale en tant que jeune archidiacre. Il s’est aventuré en Gaspésie à bord d’un bateau et a ensuite visité la poignée de paroissiens à cheval et en buggy, en canot et finalement à pied.
Deux autochtones le guidèrent pendant la majeure partie du voyage. Pour la dernière étape qui descendait le long de la rivière Tartigou jusqu’au Saint-Laurent, il était seul, marchant à l’aide d’un « long bâton fait d’une vieille pagaie de canot ». La route étant trop accidentée pour les chevaux, la marche était le moyen de transport le plus efficace. Dans son journal de voyage, il décrit son apparence à son arrivée.
Boiteux et ébréché, […] les égratignures de ma peau visibles à travers les trous de mes pantalons et bas, sans étoffe pour le cou, mes vêtements souillés par la marche, mes chaussures liées par de la ficelle, et mes pantalons confinés à la cheville pour les empêcher de s’accrocher aux branches, avec des épingles et des bandes d’écorce de cèdre […] un mouchoir coloré autour du genou pour prévenir l’expansion d’une grave solution de continuité à laquelle des épingles avaient été appliquées à répétition avec peu d’effet.
C’est le langage de l’époque pour « mes pantalons tombent en lambeaux »!
L’archidiacre Mountain n’avait peut-être pas l’apparence d’un homme du clergé en visite, mais il se mit rapidement à l’œuvre. Il baptisa plusieurs enfants et célébra le premier service dominical pour les colons depuis leur arrivée en 1818. Il reprit toutefois la route avant d’avoir pu célébrer le mariage de plusieurs couples impatients de rendre leur union légale. L’archidiacre Mountain ne retourna à Métis qu’une seule fois, en 1850, les souvenirs de sa première expédition lui remontant à l’esprit.