À pleine vapeur vers Métis – Service de la Compagnie des vapeurs de Québec et des ports du golfe vers Métis
 
            
            Photographie
Bateau à vapeur à roues latérales au quai de la Plant Line, Charlottetown, Île-du-Prince-Édouard, 1893
H. B. Sterling
Bureau des archives et des documents publics de l’Île-du-Prince-Édouard
Dans les années 1860 et 1870, des bateaux à vapeur amenaient des passagers à Métis de façon intermittente dans ce qu’on annonçait comme des voyages en eaux salées.
L’arrivée d’un service régulier de navires à vapeur en 1878 fut l’équivalent métissien d’une ruée vers l’or. Le Journal de Québec, reprenant l’article publié en anglais dans le Morning Chronicle Herald de Québec, décrivait en ses mots le lancement de la Compagnie des vapeurs de Québec et des ports du golfe : « Le touriste qui part […] de Québec un mardi à 2 heures de l’après-midi débarquera à Métis le lendemain, à 9 heures du matin, et se rendra à terre dans une solide chaloupe, conduite par M. Ferguson, l’agent de la compagnie [qui part de la Pointe Ferguson pour aller à la rencontre du bateau-vapeur]. En mettant le pied sur le rivage rocailleux, il trouve des voitures en grand nombre pour le transporter partout où il veut. »
J.C. Grant construisit un hôtel sur la Pointe, désireux de rentabiliser les touristes qui se présentaient à sa porte. Mais l’absence d’un quai vouait l’initiative à l’échec. Lorsque James Morgan Jr fut laissé en plan sur la Pointe avec sa famille en 1883, il fut l’un des nombreux Montréalais mécontents qui intentèrent des poursuites judiciaires contre la compagnie maritime. Le capitaine avait choisi de ne pas s’approcher des hauts-fonds de la Pointe du Phare lors du voyage de retour vers Montréal, craignant de mettre en danger la vie des passagers déjà à bord. La société obtint un règlement à l’amiable. Le service fut suspendu et ne reprit jamais. À compter de ce jour, les bateaux à vapeur passèrent devant Métis à pleine vitesse sans s’arrêter pour y laisser ou y prendre des passagers.