Une histoire de conservation du patrimoine – La protection du phare
 
            
            Photographie
Le phare de Métis aujourd’hui, 2018
Marjelaine Sylvestre
Le phare de Métis était dans un état pitoyable lorsque la Ville de Métis-sur-Mer l’a racheté du gouvernement du Canada en 2017. Des décennies de négligence avaient laissé leur trace à l’extérieur, où le toit rouge vif de la tour et de la maison du gardien s’était depuis longtemps décoloré et où le crépi de ciment présentait des fissures et des fentes.
Les phares de partout au pays étaient superflus pour la navigation depuis des décennies, mais il a fallu des années au gouvernement pour décider de leur sort. En 2015, la Loi sur la protection des phares patrimoniaux est entrée en vigueur, établissant les procédures pour leur vente et leur protection. De modestes subventions ont été offertes aux municipalités pour les aider à payer des décennies d’entretien différé et de négligence de la part du gouvernement.
Protéger un phare est un défi de taille. Exposée aux éléments, la tour subit de plein fouet les intempéries. Les surfaces peintes ne le restent pas longtemps. Le vent, les vagues, les embruns salins et les blizzards hivernaux ébranlent la base et l’extérieur de la tour, tel un interminable lave-auto climatologique. La restauration des bâtiments et la transformation de la propriété nécessiteront plusieurs années de travaux.
Métis a la chance d’avoir un phare qui est accessible par la route. Ceux qui sont situés sur des îles sont coûteux à réparer et difficiles d’accès. Pour payer le coût des rénovations, pendant la période estivale, la maison du gardien est offerte en location aux familles en vacances ou aux groupes scientifiques qui entreprennent des recherches sur le littoral. Ce modèle est utilisé par les phares du monde entier, avec des degrés de succès variables.