Les gens de Métis
Le peuplement de Métis a commencé sérieusement en 1818 avec les colons qui sont arrivés à bord du Rebecca, le navire construit à Québec que John Macnider avait nolisé pour amener des colons d’Écosse à sa seigneurie.
Qui s’était installé à Métis avant 1818? Les données de recensement au Québec ne remontent qu’à 1825, lorsque le gouvernement du Bas-Canada a commencé à recueillir des renseignements sur les habitants afin de déterminer le nombre de sièges pour la représentation parlementaire. Métis ne comptait alors que 87 habitants. Seuls les hommes de chaque foyer étaient identifiés, leurs épouses et leurs enfants étant dénombrés, mais sans indiquer leurs noms. Tous les noms sont d’origine écossaise, sauf celui de Charles Brand, un vétéran de la guerre de 1812, né en Angleterre.

Une seule photographie datant des années 1890 identifie une femme autochtone, “Annie St-Denis”, membre du peuple Mi’gmaq, qui s’installait à Métis durant l’été pour vendre des paniers aux visiteurs.
Aucun autochtone ne figure sur la liste. Les peuples autochtones étaient pour la plupart nomades. Ils traversaient régulièrement le territoire, leurs traditions séculaires les amenant à descendre et à remonter les cours d’eau de la région. L’embouchure de la rivière Métis était un lieu de campement estival très fréquenté, comme en témoignent les moules et les palourdes trouvées dans les fosses à feu par des archéologues datant de plusieurs milliers d’années. Une poignée de Malécites semblent s’être établis près de l’Anse-des-Morts à la Pointe Leggatt dans les années 1870, après avoir été expulsés de leurs terres à Cacouna.
Bien que « métisser » soit un verbe utilisé pour décrire le mélange de deux peuples, il n’y a aucune preuve que les peuples autochtones se soient beaucoup mélangés avec les habitants de Métis. Ils partageaient un même paysage, mais vivaient autrement presque entièrement séparément.

