Les baleines – Autrefois chassées, maintenant adorées
 
            
            Journal
Le Progrès du Golfe, 1934
Inconnu
Collection Les Amis des Jardins de Métis
Les baleines suscitent une grande excitation chaque fois qu’on les aperçoit à Métis. Ces créatures géantes sont le plus souvent furtives et leur apparition est occasionnelle, mais il y a peu de choses qui égalent le plaisir de voir une baleine sauter au large.
La chasse aux baleines était l’un des privilèges réservés au seigneur, mais John Macnider leur accordait peu d’attention. Il avait plus de succès avec le saumon et le hareng. Les baleines furent cependant blâmées en 1832 pour la fermeture de la pêcherie de Macnider.
Le poisson dans cette partie du fleuve Saint-Laurent s’est avéré capricieux dans ses habitudes; peut-être ennuyé par les petites baleines et les marsouins qui abondent.
Le béluga était souvent chassé non pas pour sa valeur commerciale, mais simplement pour débarrasser le Saint-Laurent de ce que les pêcheurs commerciaux considéraient comme un prédateur nuisible. Une prime était versée aux pêcheurs de morue pour les éliminer du fleuve. Ils ont presque réussi. Les pêcheurs locaux ont participé à ce massacre inutile. Un article paru en 1934 dans Le Progrès du Golfe célébrait la prise de 24 baleines à Métis, abattues à coups de fusil en seulement deux jours de chasse.
Ce n’est qu’en 1939 que la prime a été abandonnée lorsque la première étude scientifique sur le béluga a révélé que ces petites baleines se nourrissaient surtout de petits poissons, comme le capelan et le lançon d’Amérique, qui ont peu ou pas de valeur commerciale. Aujourd’hui, les bélugas du Saint-Laurent sont au bord de l’extinction, leur nombre décroissant étant à peine suffisant pour maintenir la diversité génétique de la population.