Fusion forcée – Créer une communauté là où il y en avait deux auparavant
 
            
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Le village de Les Boules
Inconnu
Métis-sur-Mer est l’une des quelques municipalités auxquelles le gouvernement du Québec a imposée la fusion en 2002, la forçant alors à se joindre à la municipalité voisine de Les Boules. Cette dernière n’a émis que peu d’objections. Des décennies de moquerie à l’égard du nom suggestif du village de (Les Boules) et le coût élevé du système de traitement des eaux usées du village ont fait en sorte que la fusion semblait attrayante. Les résidents de Métis-sur-Mer étaient moins enthousiastes. Leur municipalité était sans dette et le conseil municipal voulait préserver le statut bilingue qu’il avait obtenu des décennies plus tôt.
Pour les gens de l’extérieur, la résistance semblait futile, voire raciste. Dans son roman Métis Beach, l’auteure Claudine Bourbonnais fait décrire à son personnage fictif, Romain Carrier, la réaction à l’extinction du nom du village :
Le choc était si dur à encaisser. On ne disait plus Métis Beach, on disait Métis-sur-Mer. Les Anglais et notre village réunis sous la même appellation francisée, partageant désormais les mêmes services, les mêmes frontières. Le temps avait aplani les différences, délavé les couleurs. Oh, il y eut bien quelques protestations du côté de Métis Beach, de petites lâchetés, de vieilles haines déterrées. Une crise éclata lorsque certains d’entre eux, Harry Fluke à leur tête, refusèrent, en vain, que le camion de pompiers payé de leurs poches serve à toute la population. « Tout ce qu’ils ont pu dire sur les francophones! dit John. On se serait cru cinquante ans en arrière! »
La fusion de 2002 a créé une seule ville là où il y en avait deux et a réuni les communautés pour la première fois depuis les premiers jours de la seigneurie de Métis.