Déplacements par la route – Première escale sur le Tour de la Gaspésie
 
            
            Carte postale
Vue de la route à l’extrémité est de Métis, vers 1930
Inconnu
Collection Les Amis des Jardins de Métis
L’autoroute se terminait à Métis. La route vers Matane était mauvaise et les routes passées Sainte-Anne-des-Monts n’existaient pas encore. Cette situation a commencé à changer en 1928 lorsque le gouvernement du Québec a investi massivement dans l’achèvement du « chemin de ceinture », une nouvelle autoroute autour de la péninsule gaspésienne. Inspiré par le « mouvement des bonnes routes », le gouvernement voyait dans la construction de routes un moyen de mettre fin à l’isolement des villages de la rive nord de la péninsule et une occasion de développement économique.
Inaugurée en grande pompe par le premier ministre Taschereau en juillet 1929, la nouvelle autoroute fut baptisée « Boulevard Perron » en l’honneur de J.L. Perron, le ministre des Transports qui s’était fait le champion de ce projet. Le tour de la Gaspésie est rapidement devenu l’un des plus importants circuits routiers du continent, offrant au total 550 milles de plaisir au volant. Métis, déjà populaire auprès des voyageurs, est devenue une escale obligatoire pour les visiteurs entreprenant la grande tournée de la région.
Wilfred Bovey, un résident de Métis, décrivait ainsi la transformation :
[Traduction libre] Il y a quelques années, Québec se distinguait par ses routes principales moyenâgeuses; si nombreuses fut-elles, quelques heures de pluie ne manquaient pas de les transformer en rubans de boue glissants, couverts de flaques brunes d’une profondeur inconnue. La conduite automobile était une véritable entreprise et non un plaisir; même par beau temps, le risque de rupture des ressorts était toujours considérable. Quant aux routes secondaires, aucune voiture ne s’y aventurait; il n’y avait aucune voiture à conduire […] Le premier à avoir une vision claire des possibilités d’amélioration fut J.L. Perron. […] Il réalisait que le mouvement des bonnes routes serait bénéfique pour les gens de la campagne, et serait très populaire parmi eux, donc une bonne affaire politique.