Du sublime au ridicule – Cabanes en bois rond sur la rivière Tartigou
 
            
            Photographie
Cabane en bois rond, rivière Tartigou, près de Métis, 1871-72
Alexander Henderson
Musée McCord Stewart
À quoi ressemblaient les maisons des premiers colons? On peut imaginer qu’elles étaient plutôt rudimentaires, érigées à la hâte avec le bois disponible pour fournir un abri et de la chaleur pour protéger les colons durant leur premier hiver à Métis. Elles auraient été améliorées ou reconstruites au fur et à mesure que les agriculteurs devenaient plus prospères.
Cette même façon de construire à la hâte fut répétée lors de la construction du chemin de fer Intercolonial en 1871, alors que des centaines de terrassiers avaient besoin d’un toit au-dessus de leur tête. Beaucoup vivaient sur des baraquements le long de la ligne. D’autres se construisirent des habitations un peu plus confortables, comme cette cabane rustique en bois rond près de la rivière Tartigou.
Le révérend presbytérien Thomas Fenwick se rendait parfois dans les camps de travail pour guider les hommes dans la prière et le service religieux. Il s’y rendait également pour éradiquer le désordre public, notamment la danse et la boisson qui étaient venues avec les équipes de construction. Les salaires étaient maigres, soit à peine un dollar par jour pour le dur labeur de déplacer les ballasts au moyen d’une brouette, mais les travailleurs avaient peu de possibilités pour dépenser leur argent. Deux hôtels sans permis fournissaient de l’alcool aux hommes avides de divertissements.
Le photographe Alexander Henderson a immortalisé la vie sur la ligne lorsqu’il a été mandaté par l’Intercolonial pour documenter les progrès de la construction du chemin de fer. Ses images de baraques en bois rond et d’ouvriers souillés font contraste avec les images de maisons riveraines douillettes et d’atours d’été qui étaient monnaie courante sur les cartes postales et les documents publicitaires dans les décennies qui suivirent.