Grey Owl – Pionnier de la conservation et imposteur
 
            
            Photographie
Grey Owl (1888-1938), 1936
Archibald Stansfeld Belaney
Bibliothèque et Archives Canada
Le visiteur le plus célèbre à Métis fut probablement Grey Owl, bien que sa renommée soit encore à venir. Métis a d’ailleurs grandement contribué à le propulser vers son statut de vedette.
Le grand homme aux traits aquilins et à la queue de cheval se démarquait partout où il passait. Mais à son arrivée à Métis, il était encore pratiquement inconnu. Vivant dans les bois près de Cabano avec sa femme autochtone, Anahareo (Gertrude Philomen Bernard), Archie Belaney avait mené une existence de trappeur et de collaborateur occasionnel à la rédaction d’articles pour le magazine anglais Country Life, sous son alter ego littéraire, « Grey Owl ». Sa véritable identité ne serait dévoilée qu’après sa mort en 1938. Il était né et avait grandi à Hastings, en Angleterre. Bien qu’il ait toujours eu une grande admiration et un grand amour pour les coutumes autochtones, il n’avait lui-même aucune ascendance autochtone.
Aujourd’hui, Grey Owl est vu avec un mélange d’admiration et de dégoût. Il a milité pour la cause de la conservation et ses livres font de lui l’un des premiers à articuler la nécessité de protéger les habitats et les écosystèmes des animaux. Mais son appropriation d’un personnage autochtone est considérée comme l’exemple le plus scandaleux d’un homme blanc qui s’approprie les coutumes d’un membre des Premières Nations pour son profit personnel.
La carrière de M. Belaney en tant que conférencier a débuté à Métis lorsque la résidente d’été Alice Peck l’a convaincu de donner sa première allocution en 1929. Une salle comble était à l’écoute de chaque mot qu’il prononçait, tandis qu’Anahareo caressait leur animal de compagnie, le castor « Jelly Roll ». Ce fut le début d’une carrière de conférencier qui allait le mener du Massey Hall de Toronto au Albert Hall de Londres.