La villa Estevan – La vie des gens riches et célèbres
 
            
            Photographie
La villa Estevan, tel que conçue par l’architecte William Tutin Thomas, vers 1910
Robert W. Reford
Collection Les Amis des Jardins de Métis
Quand il a construit la villa Estevan, George Stephen était à la fois riche et célèbre. Son sens aigu des affaires avait fait de lui l’homme le plus riche du Canada et l’un des principaux financiers de l’Empire britannique.
Sir George (nommé baronnet en 1886) a utilisé la villa Estevan pour la première fois en juin 1887. Parmi ses premiers invités se trouvaient son cousin Donald Smith (plus tard Lord Strathcona) et le gouverneur général, Lord Lansdowne. En juillet, il a accueilli le plus illustre citoyen du pays, Sir John A. Macdonald et son épouse, Lady Macdonald.
L’arrivée de George Stephen à Métis changea l’ordre social et l’économie locale. En moins d’un an, il avait construit une grande maison, embauché des hommes pour entretenir son camp de pêche et recruté des guides gaspésiens pour garder la rivière. Sa contribution de 50 $ à la quête de l’église presbytérienne de la Pointe Leggatt fut la plus importante de l’année. Son épouse appuya la création d’une école du dimanche et finança l’école locale. Mais ces dons n’étaient rien à côté de ce que George Stephen dépensa pour construire la villa Estevan et acquérir des terres et des droits de pêche sur la rivière Métis : plus de 38 000 $!
La transformation de la rivière en réserve de pêche privée ne fut pas accueillie avec enthousiasme par tous les résidents locaux. Si beaucoup d’entre eux furent employés à la construction de la villa, d’autres se retrouvèrent sans emploi suite à la fermeture de la scierie à l’embouchure de la rivière. Face aux protestations des agriculteurs locaux et aux pressions du curé de Saint-Octave, George Stephen acheta des semences pour aider les agriculteurs à semer leurs champs l’année suivante.
George Stephen avait ainsi établi une tradition de générosité et d’hospitalité qui fut perpétuée par sa nièce, Elsie Reford, à qui il fit don de la propriété en 1918.