Les vieilles routes – La trame des routes et des chemins
 
            
            Photographie
Baie Turriff, Métis, vers 1870
Alexander Henderson
Musée McCord Stewart
Métis a un riche réseau de routes, anciennes et nouvelles. Les premières routes suivaient la plage, juste assez haut par rapport au rivage pour éviter les débris rejetés par la mer. Mais lorsque les voyageurs arrivaient à la rivière Métis, ils se retrouvaient devant un défi presque insurmontable. Ils devaient soit traverser à gué la rivière, ou attendre un habitant avec un bateau pour les faire traverser.
L’une des passions particulières du seigneur John Macnider était la construction de routes. Son investissement dans les routes de sa seigneurie a contribué à convaincre le gouvernement d’améliorer le réseau de transport dans toute la région. C’est ce qui a finalement mené à la construction du chemin Kempt reliant le Saint-Laurent à la Baie-des-Chaleurs. Son point de départ était l’embouchure de la rivière Métis.
La nécessité de construire des routes a conduit à la création de municipalités. Seul le gouvernement local pouvait rassembler le soutien et imposer les taxes nécessaires pour financer des routes. Il fallut quand même passer par des décennies de débats. Le pont traversant la rivière Métis ne fut construit que dans les années 1850, au terme de longues négociations entre deux municipalités qui n’étaient pas convaincues de la valeur d’une infrastructure aussi coûteuse ou de qui devait en payer le prix.
Près d’un siècle plus tard, il fallut encore des décennies de pétitions pour convaincre le gouvernement provincial de construire une bretelle contournant Métis. Elle fut finalement achevée en 1960, mais seulement après que la Ville de Matane eut exercé des pressions politiques. Les pentes abruptes et les courbes tortueuses de Les Boules et Métis mettaient en péril tant les piétons que les automobilistes. Le régime quotidien de contraventions pour excès de vitesse distribuées aux camionneurs était une nuisance coûteuse.
Le contournement routier est l’un des facteurs qui a permis à Métis de conserver son caractère unique. La rue Beach est aujourd’hui flanquée de murs de pierre historiques et de hautes haies uniquement parce que la circulation dense file sur la Route 132.