Médaille pour bravoure – Arthur Mathewson à la rescousse
 
            
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Attestation officielle d’acte de bravoure: Héroïsme apprécié, La Presse, 15 novembre 1946
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
La navigation sur le Saint-Laurent a toujours exigé une combinaison d’habileté et d’audace. L’eau est d’une froideur impardonnable. Naviguer entre les hauts-fonds et les bancs de sable représente tout un défi. L’hypothermie peut survenir dans les minutes qui suivent une chute dans les eaux glaciales.
William Cream était un bon navigateur et Hugh Savage un excellent nageur. Mais lorsque leur voilier a chaviré en septembre 1946, William a perdu connaissance. Hugh Savage se cramponna au bateau pour survivre. Arthur Mathewson, un résident de Métis, a vu leur bateau chavirer depuis sa maison sur le rivage. Il s’est rendu en voiture jusqu’à la plage où se trouvait son dinghy. Aidé de M. Turcot, ils ont ramé jusqu’aux deux hommes qu’ils ont sauvés en les sortant de l’eau froide.
Arthur Mathewson était un marin de longue date. Ayant grandi à Métis, il connaissait bien les eaux et était lui-même un excellent navigateur. Avocat, politicien et vétéran de la Première Guerre mondiale, il avait échoué dans sa tentative pour devenir maire de Montréal. Élu à l’Assemblée législative comme député de Notre-Dame-de-Grâce en 1939, il a été trésorier provincial dans le gouvernement d’Adélard Godbout jusqu’en 1944.
Lorsque la nouvelle du sauvetage d’Arthur Mathewson a fait surface, il a été acclamé comme un héros. Les journaux ont laissé entendre que William Cream aurait assurément péri sans le courageux altruisme d’Arthur. Il a reçu une médaille de bravoure en 1946. Il a minimisé l’affaire, acceptant humblement la médaille pour avoir simplement fait ce qui lui venait naturellement.