Quai et port de Métis
 
            
            Carte postale
Boule Rock Hotel, Petit-Metis, vers 1910
J. P. Garneau
Collection Les Amis des Jardins de Métis
Pendant des décennies, les politiciens locaux et quelques estivants ont fait pression pour obtenir un quai adéquat à Métis. Les quais et les ports étaient octroyés par le gouvernement fédéral. Leur distribution était truffée de favoritisme et leur construction était souvent le résultat d’années de lobbying par les dirigeants locaux, les hommes d’affaires et le clergé. La plupart du temps, les politiciens en faisaient une promesse clé de leur campagne électorale.
Métis a mené un combat pour obtenir un quai dans les années 1870 et de nouveau dans les années 1890. Dans les deux cas, les efforts de lobbying se sont avérés insuffisants. Métis n’a jamais eu de représentation politique ni à Québec ni à Ottawa. Les villes voisines de Rimouski et de Matane étaient plus grandes et avaient plus de poids politique.
À dire vrai, Métis n’était pas non plus un endroit facile pour un ancrage. Si des épaves arrivaient régulièrement sur les affleurements rocheux ou dans la baie, c’était parce que Métis n’offrait pas des conditions optimales pour l’amarrage des navires. Le phare mettait les navires en garde précisément parce que la longue pointe de rochers était dangereuse et surtout invisible à marée haute. Le quai de Grand-Métis n’était pas beaucoup mieux. Lui aussi ne pouvait être atteint qu’à marée haute et le chenal de navigation s’envasait régulièrement sous les sédiments.
Finalement, c’est Pointe-au-Père qui a remporté la victoire. Un quai y fut construit pour accommoder le bateau qui amenait le pilote aux navires qui remontaient le fleuve. La proximité du quai avec la voie ferrée permettait également de transférer sans délai les sacs postaux dans un train en attente pour leur livraison rapide à Montréal.
Métis n’a jamais eu son quai. Un échec de leadership politique, un manque d’efforts ou simplement une question de géographie?