Vidéo : Opéra chinois
Sources : Interviewer : Ed Nicholson Photos : Ladysmith Archives. Enregistrement musical gracieusement offert par Shirley Savard. Vidéo produite par TAKE 5 Print & Digital Media
Date : 2018
Dickie Tong et Shirley Savard sont interviewés par Ed Nicholson sur des souvenirs de musique et de la communauté chinoise de Ladysmith.
[Deux hommes et une femme sont assis autour d’une table de cuisine et regardent des photos].
[La musique joue de l’opéra chinois]
[Ed Nicholson] L’impression que j’ai, c’est que comme il n’y avait pas de véritable communauté chinoise, vous êtes en quelque sorte devenus membres de la communauté de Ladysmith. Et c’est la même chose pour les professeurs. Est-ce qu’ils vous considéraient de la même façon ? Vous n’avez jamais eu l’impression d’être traités différemment ou
[Dickie Tong] Non ?
[E.N.] Parfois, l’un des moyens de se rappeler notre enfance, c’est à travers des chansons ou des histoires. J’aimerais que vous vous demandiez tous les deux si votre mère ou votre père chantait des chansons ? Des berceuses, comme nous les appelons en Occident. Ou vous ont-ils raconté des histoires ou des légendes chinoises ? Les quatre dragons, par exemple.
[D.T.] Tu te souviens qu’il avait un vieux gramophone à l’étage ? Un gramophone à manivelle ? Il faisait jouer de vieux disques, je suppose, qui venaient de Chine ; de quelqu’un.
[Shirley Savard] Oh, papa,
[D.T.] Il monte à l’étage, quelque chose.
[S.S.] C’est quelque chose de chinois. Et j’ai encore ces disques, des disques d’opéra chinois.
[E.N.] Oh mon Dieu. L’opéra cantonais.
[S.S.] Oh oui. Si vous les voulez, je ne sais pas quoi en faire, mais mon père s’asseyait et les écoutait.
[E.N.] Oui. Ça aurait été son environnement. N’est-ce pas ?
[S.S.] Oui. Si on était sortis et qu’il n’y avait personne à la maison, ou même s’il n’y avait que nous et que ma mère était partie à Vancouver pour rendre visite à des parents ou autre, il s’asseyait là et faisait jouer ce phonographe, fermait les yeux et écoutait la musique chinoise.
EN : Vous la comprenez ?
[S.S.] Non, pas du tout.
[S.S.] Pour moi, ça sonnait comme un tas de grincements.
[D.T.] Te souviens-tu, il avait l’habitude de remonter la manivelle et de s’asseoir là et d’écouter. Et moi, j’avais l’habitude de, oh, j’avais l’habitude de décoller.
[S.S.] Oui. Et d’après mes souvenirs, il jouait de la musique sur des phonographes. On avait ce truc. On mettait l’aiguille sur le disque et
[La musique joue un opéra chinois]
[Diaporama d’images des débuts de la communauté chinoise]
[D.T.] Et dans le quartier chinois, je suppose qu’il y avait un club et, et un magasin d’environ trois étages, certains avaient peut-être le deuxième ou le troisième étage où on pouvait entendre les Chinois faire leurs trucs. Comme pour un concert ou quelque chose du genre. Ils pratiquaient quelque chose là-haut. Et certains d’entre eux avaient généralement une histoire à raconter, ils mettaient généralement un système de sonorisation dans la rue et en parlaient dans leur musique ou quelque chose comme ça. Beaucoup de personnes âgées se rendaient dans le quartier chinois juste pour écouter un vieil opéra, chanté par un système de sonorisation.
[La musique joue un opéra cantonais.]