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Un martyr pour la cause

Un an après son déclenchement en juin 1912, la grève des mineurs de charbon de l’île de Vancouver se prolongeait, et les mineurs n’avaient que peu à montrer pour leurs souffrances. Les compagnies charbonnières refusaient toujours de répondre aux revendications des mineurs concernant des salaires plus élevés, de meilleures conditions de travail et le droit de se syndiquer.

Le 13 août 1913, les mineurs de Ladysmith et d’Extension, exaspérés par le recours à des briseurs de grève pour rouvrir les mines, se livrèrent à des actes de vandalisme en détruisant des biens et en s’en prenant aux briseurs de grève. Le gouvernement fit appel à la milice pour maintenir l’ordre. Plus de 200 grévistes furent arrêtés et accusés d’émeute et d’autres délits connexes.

Joseph Mairs

Photo en noir et blanc montrant un jeune homme à côté d'une bicyclette de course du début des années 1900.

Carte postale destinée à collecter des fonds à la mémoire de Joseph Mairs, 1914.

Joseph Mairs

Joseph Mairs, âgé de 21 ans, faisait partie des personnes arrêtées. Il opta pour un procès rapide devant un juge et plaida coupable dans l’espoir d’obtenir une courte peine de prison. Cependant, il écopa de 16 mois et fut transféré à la ferme pénitentiaire d’Oakalla, près de Vancouver, où il fut affecté à des travaux de défrichement. En janvier 1914, Mairs, un « bon prisonnier calme » ayant des antécédents de problèmes de santé, se plaignit de violentes crampes d’estomac. Il fut traité pour une indigestion aiguë, mais mourut peu de temps après. L’autopsie révéla qu’il souffrait de tuberculose intestinale et qu’un mauvais diagnostic ainsi qu’un traitement inapproprié avaient causé sa mort.

Joseph avait plaidé coupable pour éviter une longue peine de prison, qu’il craignait de ne pas survivre. Ironiquement, son père, qui avait également été arrêté, plaida non coupable et fut acquitté par un jury.

Photographie en couleur montrant le texte gravé sur l'obélisque en granit commémorant Joseph Mairs au cimetière de Ladysmith.

Inscription sur l’obélisque de Joseph Mairs au cimetière de Ladysmith.

La mort de Joseph choqua le mouvement syndical. À Ladysmith, plusieurs centaines de mineurs, de membres de leur famille et d’amis défilèrent dans un cortège funèbre d’un kilomètre jusqu’au cimetière.

Un monument en forme d’obélisque a été érigé sur sa tombe par le syndicat United Mine Workers of America. Considéré comme un martyr du travail, son mémorial fait aujourd’hui l’objet d’un rassemblement annuel avec des discours, de la musique et des chants.

VIDÉO:  Labour Martyr Joseph Mairs (sous-titres disponibles en anglais). Profitez de cette vidéo avec la transcription.