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La guerre des barres de chocolat

Imaginez que le prix de votre gâterie préférée augmente de 60 % du jour au lendemain. Ne seriez-vous pas mécontent(e)?

Eh bien, c’est exactement ce qui s’est passé le 25 avril 1947, après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, lorsque le gouvernement a levé le contrôle des prix. Les salaires sont restés bas, et l’argent était compté.

Photo en noir et blanc d'un groupe d'enfants se tenant devant un magasin nommé WigWam, certains léchant des cornets de crème glacée, tenant des pancartes portant des variantes de la phrase « Ne soyez pas dupes, n'achetez pas de barres à 8 cents ».

Des enfants manifestent contre la hausse du prix d’une barre de chocolat.

Un groupe d’enfants de Ladysmith s’est rendu à la confiserie locale, appelée The WigWam. En s’imaginant déjà savourer le goût délicieux de leurs barres de chocolat préférées, ils ont été déçus de découvrir qu’au lieu de 5 cents, les barres coûtaient désormais 8 cents ! C’était un coup dur, car leur argent de poche – s’ils avaient la chance d’en recevoir – ne s’élevait qu’à environ 15 cents par semaine. Cela signifiait que leur argent de poche n’était plus suffisant : ils ne pouvaient plus s’offrir de barres de chocolat!

Les enfants ne se sont pas laissés décourager…

Ils ont décidé de rassembler leurs amis et de défiler dans le centre-ville avec des pancartes pour protester contre la hausse des prix. Avec leur slogan « Ne soyez pas dupes – n’achetez pas de barres à 8 cents », ils encourageaient les jeunes à faire grève en boycottant les barres de chocolat à 8 cents pour tenter de forcer les fabricants de friandises à baisser leurs prix. L’un des jeunes, Parker Williams, 16 ans, possédait un vieux camion McLaughlin de 1923, recouvert de slogans. Des enfants y montaient, tandis que d’autres marchaient derrière, brandissant des pancartes et scandant :

Nous voulons une barre de chocolat à 5 cents.

8 cents, c’est beaucoup trop cher.

Soutenez notre grève des acheteurs.

Une barre de chocolat, à 5 cents.

rah rah rah

Ils ont manifesté pendant trois jours consécutifs. D’abord perçue avec amusement par les adultes, la manifestation s’est étendue, d’abord à l’île de Vancouver, puis à Vancouver et, de là, à travers tout le Canada. C’était devenu du sérieux. Partout, des enfants défilaient en réclamant le retour de la barre de chocolat à 5 cents, chantant la chanson des barres de chocolat.

Malheureusement, tout cela s’est terminé sans que le prix ne soit réduit. Les accusations selon lesquelles des communistes auraient influencé les enfants pour semer le chaos, ainsi que les justifications des fabricants de friandises, qui expliquaient la hausse des prix par l’augmentation des coûts de production et la pénurie de produits, ont affaibli le soutien du public au mouvement. À la mi-mai, la manifestation s’était éteinte.

Contrairement à la barre de chocolat à 5 cents, le WigWam a survécu, tout comme l’histoire de la façon dont une manifestation d’enfants dans une petite ville est devenue un mouvement national.

Une fresque murale à Chemainus, sur l'île de Vancouver, montrant des enfants léchant des cornets de crème glacée à 5 ¢ au lieu de manger des barres de chocolat à 8 ¢, tout en protestant contre la hausse du prix du chocolat de 5 ¢ à 8 ¢ pendant la guerre des barres de chocolat de 1947. Peinte en 2017.

Une fresque murale à Chemainus, sur l’île de Vancouver, montrant des enfants léchant des cornets de crème glacée à 5 ¢ au lieu de manger des barres de chocolat à 8 ¢, tout en protestant contre la hausse du prix du chocolat de 5 ¢ à 8 ¢ pendant la guerre des barres de chocolat de 1947. Peinte en 2017.