Un port dynamique
De 1900 à 1932, Ladysmith était à la fois un port maritime et une ville minière.
À l’apogée de l’industrie du charbon, plus d’un millier de navires faisaient escale chaque année sur les grands quais de Ladysmith pour charger du charbon. En réponse à ce trafic maritime, un superbe bureau de douane en briques ainsi qu’un bureau de poste attenant furent construits en 1909-1910 sur l’Esplanade, en face du port.
Outre les cargos de charbon et les chalands tirés par des remorqueurs, une grande variété de navires venait remplir leurs propres soutes à carburant.
La flotte du Pacifique de la marine impériale britannique, dont la base principale se trouvait à Esquimalt, dans le sud de l’île de Vancouver, utilisait parfois Ladysmith pour charbonner ses navires de guerre. Le HMS Flora, un croiseur de 320 pieds de long de la classe Astraea avec un équipage de 318 hommes, s’est rendu à Ladysmith en août 1904. En plus de charger du charbon, l’équipage a joué un match de football et a ensuite diverti la ville avec un concert à l’Opera House.
Des navires de renommée mondiale
Certains des navires de passage étaient célèbres dans le monde entier. En 1918, le USS Bear chargea du charbon à Ladysmith alors qu’il se dirigeait vers les eaux de l’Alaska depuis sa base à Oakland, en Californie. Bâti en Écosse en 1874, le Bear était un navire de chasse au phoque ultramoderne doté d’une double propulsion à vapeur et à voile, avec une coque de 6 pouces d’épaisseur conçue pour résister aux effets de la glace. Il avait été acheté par la marine américaine en 1884. Il a participé au sauvetage de l’expédition arctique malheureuse de Greeley en 1885 et a ensuite connu une riche carrière d’explorations dans l’Arctique et l’Antarctique. Il a même fait l’objet d’un film, la version cinématographique de 1930 du roman de 1904 de Jack London, The Sea Wolf. En 2021, le navire a de nouveau fait parler de lui lorsque sa coque a été retrouvée au large de l’île de Sable, en Nouvelle-Écosse.
La fin d’une époque
La fermeture des mines de charbon d’Extension en 1931 mit fin à l’histoire de Ladysmith en tant que grand port charbonnier. Les grands quais qui, au cours de leurs 31 années d’existence, avaient vu passer plus de 10 millions de tonnes de charbon, furent abandonnés, tombèrent en décrépitude et furent finalement enlevés.
Le chemin de fer vers Transfer Wharf est resté actif jusqu’en 1955, formant un lien important pour le trafic ferroviaire entre la Colombie-Britannique continentale et l’île de Vancouver.
Aujourd’hui, plutôt que d’accueillir des cargos de charbon et des cuirassés, Ladysmith est fréquentée par des embarcations de plaisance de toutes sortes qui accostent dans l’une des quatre marinas de son vaste port. Les grands navires commerciaux, bien qu’ils n’y accostent plus, l’utilisent comme mouillage temporaire en attendant de pouvoir entrer dans le port de Vancouver.