Les premiers artistes locaux de Ladysmith
En plus des fréquentes performances de stars internationales à la Ladysmith Opera House, la ville regorgeait de musiciens locaux dans ses premières années.
Avant l’ère de la radio, de la télévision et des disques phonographiques, la musique en direct était au cœur de la vie familiale et des rassemblements sociaux. Bien que peu de familles pussent s’offrir un piano, beaucoup avaient des proches qui jouaient d’instruments plus abordables, tels que le violon ou le concertina.
L’engouement pour la musique se traduit par la présence de plusieurs magasins de musique en ville ainsi que par de nombreuses annonces de cours de musique dans les journaux.
Groupes locaux
De nombreux petits groupes de trois à cinq musiciens, parfois appelés « orchestres », animaient les fréquentes soirées dansantes. Citons, par exemple, le Louden Orchestra, l’Arnold’s Orchestra, le Robinson’s Orchestra, le Earls Orchestra, le Star Orchestra, etc.
Certains concerts donnés par des musiciens locaux étaient peu communs :
En 1902, W.A. Aubin, pianiste, organiste et violoniste local de grand talent, s’assit simplement devant un piano dans le nouveau magasin de musique de W.H. Lively et donna un concert impromptu, interprétant un nocturne et ses variations. Il « grava également sur un disque de gramophone, dans le magasin de Waitt and Co., un solo de violon de sa propre composition, une improvisation qui mettait en valeur son talent musical… »
J. Cartwright a joué The harp that once through Tara’s halls sur un concertina anglais lors d’un concert du club de football en 1908.
En 1911, William Allester (violoniste) et Lizzie Louden (pianiste) ont joué l’accompagnement de l’opéra de Verdi Il Trovatore à l’Opera House, dans ce qui a été rapporté comme « l’un des meilleurs spectacles jamais donnés devant un public de film ».
Dans cette vidéo, la petite-fille de William Allester raconte son histoire.
VIDÉO : Musical Allesters (sous-titres disponibles en français et en anglais). Profitez de cette vidéo avec la transcription traduite en français.
Les solos de chant et les duos étaient courants lors des divers concerts de Noël, de Pâques, de la Saint-Patrick, de la Robbie Burns Day, etc. Beaucoup de chanteurs faisaient partie des quatre chorales d’église (anglicane, méthodiste, catholique et presbytérienne). Il y avait une chorale galloise particulièrement réussie ; elle assistait toujours aux funérailles de ses membres, chantant des hymnes spécifiques.
Chorales et clubs
Cependant, les chorales non religieuses étaient généralement peu fructueuses et de courte durée : elles avaient du mal à fidéliser leurs membres. Un exemple en est le Ladysmith Male Voice Party, créé en 1908; après quelques concerts, l’intérêt a diminué et, malgré une publicité dans les journaux implorant les membres de venir aux répétitions, la chorale a fermé en janvier 1909. Peu de temps après, en mai 1909, une chorale mixte, connue sous le nom de Ladysmith Choral Society, a été créée ; elle a également fermé en août 1909 après avoir rencontré des difficultés pour conserver ses chanteurs.
Une exception était le Ladysmith Glee Club, qui, en 1909, s’appelait le Orpheum Glee Club. En 1905, un concert du Glee Club à l’Opera House, donné en soutien à un mineur blessé, a été rapporté comme exceptionnel, avec de nombreuses prestations chorales mêlées à des solos vocaux ainsi qu’à des solos et duos instrumentaux.
Les parties de basse étaient exceptionnellement bien interprétées, les ténors du club se débrouillaient bien, mais si le nombre de voix de ténor était augmenté de deux ou trois chanteurs, équivalents à ceux déjà présents, le club pourrait être qualifié de vraiment excellent…
Le manque de ténors est un refrain de directeurs de chorale encore entendu de nos jours!