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Être facteur... à la Singer!
La taille imposante de l'usine Singer justifie l'installation d'un réseau de communication interne permettant aux départements de communiquer facilement entre eux, en plus, évidemment, de pouvoir communiquer avec l'extérieur. Ainsi, l'usine possède sa ligne téléphonique qui relie les départements. Un répertoire téléphonique Singer est même publié annuellement!

De plus, Singer a mis sur pied un service de distribution du courrier à l'interne reliant le bureau-chef et les différents départements. Un facteur est même employé à temps plein pour assurer la livraison du courrier dans l'usine. Le postillon (facteur) fait cinq tournées par jour à travers les quatre étages de l'usine et les deux étages du bureau principal. Son horaire est très serré. Dès 8h15, il entame sa première tournée de distribution. Deux autres tournées complètes de l'usine bouclent son avant-midi qui se termine au son du sifflet de midi. Il reprend ses tournées en après-midi. À 16 h, il récupère le courrier destiné à la poste externe et le remet à un commissionnaire qui se charge de l'apporter au bureau de poste.

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Le "p'tit char" de la Singer
L'autonomie de l'usine Singer s'étend au-delà de ses murs. L'usine possède en effet son propre réseau ferroviaire. Il s'agissait d'ailleurs de l'une des clauses du contrat entre la Ville et l'entreprise lors de l'opération charme pour inciter les dirigeants à installer l'usine à Saint-Jean. Ainsi, l'usine a son quai situé sur le canal Chambly. Les matériaux de tous genres (fonte, sable, glaise, etc.) qui arrivent par bateau sont installés dans les wagons de la compagnie et envoyés par la voie ferrée jusqu'à la rue Saint-Paul dans la cour à bois et aux divers départements. La voie ferrée de la Singer occupe le centre de la rue Saint-Paul et s'étale sur une distance de huit kilomètres.

La locomotive Singer, aussi surnommée le "p'tit char", est alimentée par un courant de 240 volts. En fonction depuis les débuts de l'usine, il semblerait que le "p'tit char" aurait cessé de fonctionner à l'hiver 1918. Selon les souvenirs, le "p'tit char", de couleur rouge, est conduit par un employé qui fait sonner la cloche pour avertir les gens de son passage.