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Studio d´André Perry à Morin Heights et celui à Montréal (Son Québec)

Au début des années 1970, André Perry, délaissant son sous-sol de banlieue à Brossard, inaugure le studio Son Québec (parfois appelé l´Église) dans une église près du carré Amherst. En 1970, à Brossard, il dispose déjà d´un magnétophone 16 pistes, utilisé pour enregistrer le groupe canadien The Bells. Il a travaillé brièvement pour RCA en début de carrière. Son approche est plus systématique que celle de la concurrence, privilégiant une console de grande qualité. Lui-même batteur de jazz, il comprend bien les besoins des musiciens. Homme d´affaires avisé, persuasif et animé, brillant gestionnaire et visionnaire, il a réussi à bâtir un petit empire, grâce à la publicité et à la notoriété que lui apporte l´enregistrement qu´il fait avec John Lennon, lors du bed-in avec Yoko Ono en 1969 à Montréal. Selon une entrevue accordée à la revue Beatlology Magazine (par Andrew Croft) en 2001, Perry raconte qu´il a utilisé pour cette session un simple magnétophone Ampex quatre pistes loué chez RCA, avec quatre microphones. Son propre équipement était utilisé à la Place des arts pour l´opéra rock Tommy. Un magnétophone huit pistes a toutefois été utilisé en postproduction.

Habitant au-dessus de son studio, il voit à tout. Omniprésent dans toutes les étapes de production, il engage les meilleurs techniciens, assurant un contrôle serré de la qualité. L´aide de sa conjointe, Yael Brandeis, a été déterminante. Il a établi des normes de niveau international, ce qui a inspiré les grands studios montréalais, dont Tempo, Piccolo, Marko, Victor et plusieurs autres. En quelques années d´opération, il a acquis des équipements de studio qui non seulement rivalisent avec ceux utilisés chez la multinationale RCA, mais devancent tous les compétiteurs. C´est le premier studio au monde à disposer, à partir de 1972, de deux magnétophones 16 pistes synchronisés à partir d´un contrôleur. Deux pistes étant réservées à la synchronisation, les musiciens bénéficient ainsi de 30 pistes.

En 1970, la parution de l´album Jaune de Jean-Pierre Ferland marque un tournant dans l'histoire de la chanson au Québec, par la qualité des arrangements et de la production artistique. Galvanisé par les Beatles et Robert Charlebois, le chansonnier s´entoure du musicien Michel Robidoux et du réalisateur André Perry pour concocter un album-concept. Premier disque au Québec à avoir été fait avec un magnétophone 16 pistes, il a été réalisé en huit ou neuf mois. Auparavant, la réalisation d'un disque au Québec s'effectuait en quelques heures, ou au plus, quelques jours.

Le studio de Perry sur Amherst ne disposait pas d´une acoustique aussi soignée que celle du studio Tempo, ce qu´il corrigera avec le studio de Morin Heights, en 1974. Ce perfectionniste décide de s'installer en région rurale afin de minimiser les coûts d'insonorisation, préférant plutôt investir dans l´équipement et dans la qualité acoustique de la salle d´enregistrement. Ce qui le motive aussi, c´est d´offrir aux musiciens un climat de travail agréable et naturel. La première console est une Trident. Ensuite, Perry acquiert une console Solid State Logic (SSL) de grande valeur, la première au Canada et possiblement en Amérique du Nord. L´Office national du film à Montréal en possède une. Son service à la clientèle, son sens des affaires, et sa propension à prévenir les problèmes techniques grâce à un entretien méthodique des équipements, lui permettent d´attirer les plus grands noms de la musique populaire anglo-saxonne.

Vers 1980, Perry acquiert l'une des premières console de mixage automatique avec 48 pistes, afin de répondre aux exigences élevées des clients tels David Bowie, Cat Stevens, The Police… Daniel Lanois suivra ses traces. Au milieu des années 1980, le studio de Perry devint aussi un complexe de production vidéo et de postproduction de films, tendance qui sera suivi par plusieurs grands studios de Montréal. En 1991, Marko acquiert l´ancien studio d´André Perry à Montréal (Son Québec) sur Amherst.

Collaborateurs :

Plusieurs ingénieurs du son montréalais renommés ont travaillé chez Perry. Michel Éthier a été le premier québécois à recevoir un Juno. Il a travaillé chez RCA, chez Perry et chez Tempo, développant une réputation de rapidité et d´efficacité. Michel Lachance est un des premiers preneurs de son engagé par André Perry dans son premier studio. Il a aussi travaillé chez Stereo Sound. Doté d´une grande sensibilité musicale, il est devenu chef ingénieur pour le studio Tempo, puis réalisateur. Il a concocté pendant plus d´un an l´un des albums les plus peaufinés de l´histoire du disque au Québec, l´Heptade d´Harmonium. Ian Terry a été engagé par André Perry pour transférer ses équipements de Brossard à l´Église. Par la suite, il a été assistant de Michel Lachance au même studio. Il s´est joint à l´équipe de Tempo. Il a enregistré et réalisé plusieurs albums de musiciens d´ici. D´origine britannique, Paul Northfield a travaillé pour André Perry à Brossard et à l´Église. Nick Blagona a travaillé à Morin Heights, notamment pour The Police.

Ian Terry, technicien et preneur de son au studio Tempo à Montréal

Début fulgurant d´André Perry et première mondiale
(1´20') - Ian Terry, enregistré en 2006

«Moi, j´ai vu une session dans son sous-sol à Brossard à la fin de l´année 1970. Il avait un 16 pistes à ce moment là. Il faisait un enregistrement avec le groupe The Bells, un mélange de musiciens anglophones de Montréal, Toronto et du Nouveau-Brunswick qui avaient fait un gros hit sur le marché intitulé Into my room she creeps et qui a fait un numéro un aux États-Unis, vendu à un million d´exemplaires (disques 45 tours). C´est à l´automne 1971 qu´il [Perry] est déménagé de Brossard à l´église [sur le carré Amherst]. Il avait un 16 pistes puis tout de suite après, sinon au même moment, mais définitivement au début de l´année 1972, il avait deux [magnétophones] 16 pistes synchronisés qui donnaient 30 pistes, parce qu´on perdait une piste dans chaque machine pour la synchronisation. C´était le premier studio au monde avec deux [magnétophones] 16 pistes synchronisés.
- Comment expliquer qu´un monsieur comme Perry qui venait d´un sous-sol à Brossard, pouvait faire compétition avec RCA Victor.
- D´où venait son argent, j´en ai aucune idée. Je prends pour acquis qu´il a été très bien payé pour Give Peace a chance de [Lennon] et pour les autres choses avec lequel il a eu beaucoup de succès dans son petit studio à Brossard.»

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Usine de Berliner à Montréal avant 1912 (BANQ, Fonds Conrad Poirier)
1912
Montréal


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Studio de Herbert Berliner

Le père d´Herbert Berliner, Emile (inventeur du disque plat notamment), s'installe à Montréal en 1899, sur la rue de l'Aqueduc (Lucien L'Allier). L'usine dispose à ses débuts d'un équipement minimal, constitué de quelques presses de disques. Cette entreprise commercialise en 1900 les premiers enregistrements sur disque fabriqués au Canada, dont le diamètre est de 18 cm (7 po). Les activités de pressage et de distribution étant florissantes, l'usine de Montréal prend un essor dès 1903, avec l'apparition de la Victor Talking Machine.

En 1903, le premier studio d'enregistrement ouvre ses portes à Montréal sur la rue Peel, sous l'initiative d'Herbert Berliner, fils d'Emile Berliner. L'aventure dure un an. Les premiers artistes enregistrés à Montréal sont d'origine française : Henri Cartal et Fertinel, de l'école du vaudeville (répertoire grivois). L. Loiseau et Joseph Saucier furent parmi les premiers artistes québécois à enregistrer des disques, notamment La Marseillaise, enregistrement entièrement fait au Canada, en 1904 (cette affirmation est toutefois contestée). La plupart des artistes canadiens enregistraient à l'extérieur du pays, dont Emma Albani et Henry Burr. Ces interprètes se devaient d'être polyvalents : folklore, opérette, musique de salon, chant patriotique, musique sacrée, romances...

Devant les succès de la petite entreprise de Berliner à Montréal, une compagnie est constituée en 1904 : la Berliner Gramophone Company of Canada. Il s'agit en fait d'une nouvelle charte de la même compagnie. Herbert Berliner devint un des actionnaires. La Berliner Gramophone Company of Canada achète en 1906 un terrain au coin des rues Lenoir et Saint-Antoine, dans le but de construire une nouvelle usine. Le rythme de croissance est impressionnant. En 1914, la Berliner Gramophone Company of Canada engage 150 employés à Montréal. La compagnie domine le marché canadien de l'industrie du disque. Sa production d'appareils et de produits en 1917 augmentera de 217%, ne suffisant plus à la demande.

Herbert Berliner crée en 1916 une série sur l'étiquette His Master's Voice (HMV). Celle-ci est consacrée aux artistes canadien-français dont Hector Pellerin, Paul Dufault, le professeur Ladébauche, Henri Prieur, André Descart, José Delaquerrière, Arthur- Joseph Boulay et Charles Dalberty. De la musique instrumentale, classique et populaire, est aussi publiée : Henri Miro, Raoul Duquette, Albert Chamberland, Willie Eckstein, Harry Thomas et l'ensemble de Montréal Venetian Garden. Herbert Berliner aurait même enregistré George Gershwin, jeune pianiste substitut appelé alors Lew Gershwin.

Herbert Berliner fonde la Compo Company en 1918 à Lachine, afin de presser les disques des concurrents faisant affaire à Montréal. Une première entente est conclue avec Phonola (première compagnie de disques canadienne devenue allemande). Puis, dès 1919, un accord est signé avec Gennett de la compagnie Starr Piano Company. Plus tard, les compagnies Banner, Regal, Domino, Crown, Royal, Sterling, Melotone, Lucky Strike, Brunswick et Decca feront presser leurs disques chez Compo. L'enregistrement des matrices était réalisé à l'étranger, mais parfois à Montréal. Compo produit ses propres disques Apex, Radia-Tone, Sun, et à partir de 1923, des disques de jazz pour le marché noir américain de marque Ajax. Certains disques 78 tours gravés à Montréal comportaient environ 20% plus de sillons, préfigurant de façon modeste le disque à plus longue durée.

Roméo Beaudry, directeur de la section française de la Starr Company of Canada, qui produit le plus grand nombre de disques québécois en 1924, octroie à Herbert Berliner, en 1919, le contrat de pressage de toute la production de disques Gennett à partir de matrices faites aux États-Unis. En 1920, Beaudry poursuit des activités de producteur pour l´étiquette Gennett sur le boulevard Saint-Laurent à Montréal. Il enregistre au studio d'enregistrement d'Herbert Berliner plusieurs artistes dont Hector Pellerin, Isidore Soucy, Ovila Légaré, Alexandre Desmarteaux et surtout Mary Travers, connue sous le nom de La Bolduc.

Dès 1921, Herbert Berliner fait concurrence à son frère Edgar. Il lui ravit les meilleurs professionnels et les engage chez Compo, dont Henri Miro, directeur musical, Elmer Avery, ingénieur du son et Walter B. Rogers, compositeur et ingénieur du son de la Victor. Cette nouvelle équipe dispose d´un studio d'enregistrement sur la rue Metcalfe. C´est dans ce studio que seront enregistrés les nouveaux disques Starr pour le marché local.

Herbert Berliner baisse les prix de ses disques Apex depuis quelques temps, ce qui est un des facteurs, mais pas le seul, poussant son frère Edgar à vendre la nouvelle usine Berliner et sa filiale His Master's Voice à la compagnie Victor Talking Machine en 1924; Edgar Berliner en acquiert une part importante et devient président. 50 % des parts appartenaient déjà à la Victor, ce qui laisse à penser qu'il y a d'autres raisons à cette vente.

La même année, Herbert Berliner fonde la maison de disque Sun à Toronto, appelée plus tard Apex. L'instauration d'une industrie canadienne du disque encourage la réalisation de quelques nouveaux enregistrements à Montréal et à Toronto.

Avant qu'Herbert Berliner ne fonde Compo, la compagnie Victor n´apprécie guère l'essor des disques canadiens, au détriment de ceux pressés aux États-Unis. Herbert Berliner s'associe avec la Starr et d'autres petites compagnies pour contrer l'attitude de monopole de la Victor. Celle-ci perd ses procès. Les revendeurs bénéficient d'une liberté d'approvisionnement et de fixation des prix. Herbert Berliner et Roméo Beaudry publient près de 100 enregistrements d'artistes francophones en 1927, 10 fois plus que son concurrent Victor-HMV. Beaudry adapte en français des succès américains, pratique qui traversera le siècle.

Emile Berliner meurt à Washington en 1929. Il était également inventeur des tuiles acoustiques pour amortir le son des salles et des studios trop réverbérants.

John Bradley, successivement preneur de son au studio Layton Brothers en 1948 et responsable du matriçage (mastering) chez Compo à Lachine puis chez London à Montréal, a travaillé auparavant pour les fils de Berliner dans les années 1930.

En 1951, Herbert Berliner vend Compo à Decca. C´est la fin d´une époque.

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Studio de l´Institut Trebas à Montréal
2006
Montréal
ATTACHEMENT DE TEXTE


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Studio de l´Institut Trebas à Montréal

David P. Leonard, directeur de l´Institut Trebas, a connu diverses expériences dans le milieu. Il a mis sur pied un petit studio (Leonard studio) au début des années 1960. Il a travaillé à New York dans l´un des premiers studios où l´enregistrement multipiste est utilisé de façon professionnelle. Il sera le premier à importer cette technologie au Canada.

En 1979, l´Institut Trebas est fondé. Quelques collèges de cette entreprise apparaissent au Canada. Longtemps installé au Vieux-Montréal, le collège, maintenant sur la rue Sherbrooke, dispose d´un studio conçu par l´acousticien Serge Melançon, qui a travaillé au Lincoln Center et aussi conçu le studio Saint-Charles. Le studio est prioritairement utilisé pour les activités pédagogiques. Le programme vise à former des jeunes voulant acquérir les outils pour oeuvrer dans le milieu du son (en musique, cinéma et multimédia).
Nelson Vipond, qui a travaillé notamment au Studio 6, y enseigne. Émile Lépine, graveur, a aussi enseigné ce métier chez Trebas.

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Microphones haut de gamme
2006



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Studio de l´Université McGill

Dans les années 1980, des collèges techniques consacrés à l´enseignement des métiers reliés à l´enregistrement sonore, tels que Trebas et MusiTechnic apparaissent à Montréal. D´autres cégeps emboîteront le pas.

Le premier programme de maîtrise en enregistrement sonore au Canada est créé à l'Université McGill. La compagnie réputée de microphone Bruël & Koer (acquise par Danish Pro Audio) a acheté un principe développé à l'Université McGill. Il s´agit de réflecteurs en forme de balle mis au bout des microphones qui, selon le diamètre, accentue une bande de fréquences donnée. La formation à cette université met l´accent sur l´expérimentation, la formation auditive (dont un cours de solfège des timbres conçu par René Quesnel) et les connaissances techniques.

Les studios des facultés de musique ne servent pas qu´à enregistrer les musiciens en jazz et en musique classique. Certains groupes de la musique alternative montréalaise font des enregistrements dans les périodes non utilisées, ce qui permet à l´équipe technique et aux musiciens d´expérimenter à peu de frais le travail en studio.

Johanne Goyette, responsable de la maison de musique classique ATMA, a eu sa formation en prise de son à l'Université McGill. Brad Michael fut son mentor. La prise de son acoustique demande intuition, sens analytique, oreille artistique, dosage entre le son direct (intelligibilité) et le son réverbérant (ambiance) et concentration. Ce type de prise est privilégie non seulement en musique classique mais aussi parfois en jazz, folk et chanson intimiste. Carl Talbot, ingénieur du son pour Analekta notamment, a aussi étudié à l´Université McGill, de même que les trois associés du studio Saint-Urbain, dont le doyen André White qui y a enseigné.

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Salle de mixage du collège MusiTechnic
2006
Montréal


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Studio du collège MusiTechnic

Gilles Valiquette innove en concert et en studio, en utilisant des technologies à la fine pointe à l´époque. Ces expériences amèneront Valiquette à fonder le premier studio avec une intégration systématique de l´informatique au Québec. Quand l´industrie locale a compris le potentiel de ces nouveaux outils, Valiquette a troqué ses fonctions de propriétaire de studio pour celles de consultant en informatique musicale, puis de concepteur d´un programme de formation dans le domaine, embryon du collège MusiTechnic. Ce collège est fondé en 1987.

Installé sur le boulevard de Maisonneuve, le collège dispose d´un studio conçu pour le mixage en 5.1. Le studio est prioritairement utilisé pour les activités pédagogiques. La clientèle des débuts était surtout constituée de professionnels et de musiciens voulant se perfectionner. Maintenant, la clientèle se compose de jeunes voulant acquérir les outils pour oeuvrer dans le milieu du son (en musique, cinéma et multimédia).

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Studio Karisma
2006
Montréal


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Studio Karisma

Le studio Karisma est fondé vers 1989 par Stéphane Morency, sonorisateur expérimenté anciennement du studio Pélo, et par Marcel Gouin, du studio installé au Spectrum. Auparavant, ce studio fut une salle de répétition. Les rénovations se sont succédées. Comme dans le cas de plusieurs studios renommés, plusieurs tests sont faits périodiquement pour améliorer les constituantes de la chaîne d´enregistrement : conductivité des câbles, taux d´échantillonnage et résolution de plus en plus élevé, atteignant 384K en 24 bits (octets), amélioration de l´acoustique, emplacement des micros dans la salle d´enregistrement et des sources dans la salle de matriçage (mastering). Des nouveaux services émergent pour contrer l´arrivée des studios domestiques : une salle de matriçage avec des équipements de pointe, est ouverte aux musiciens, afin de compléter et d´améliorer une session amorcée ailleurs. Karisma offre désormais quatre studios à sa clientèle.

Studio La Majeure

Au milieu des années 1980, le studio d'André Perry devint aussi un complexe de production vidéo et de postproduction de films, tendance qui sera suivi par plusieurs grands studios de Montréal. Le Studio La Majeure au centre-ville de Montréal, opéré par le preneur de son Luc Fontaine, s´est spécialisé dans ce créneau, délaissant les productions musicales.

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Studio Leonard
1960
Montréal
ATTACHEMENT AUDIO


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Studio Layton

À la fin des années 1940, le studio Layton Brothers, au 1170 de la rue Sainte-Catherine Ouest, offre aux musiciens l'alternative moins coûteuse de graver les enregistrements directement sur le disque. L´ingénieur de ce studio, John Bradley, devient responsable du matriçage (mastering) chez Compo à Lachine puis chez London à Montréal. Il acquiert à New York un magnétophone Ampex, en même temps que Jean-Marc Audet. Bradley avait travaillé auparavant pour les fils de Berliner dans les années 1930. La maison Layton existe encore. On y vend du matériel audio.

Studio Leonard

Au début des années 1960, David P. Leonard, directeur de l´institut Trebas, ouvre un petit studio (Leonard studio) avec un magnétophone Ampex acheté à New York, offrant une alternative moins coûteuse aux musiciens, avec un équipement moins professionnel que celui des grands studios. Il a aussi fondé l´étiquette Monticana, tout en enregistrant parfois pour London, RCA et Columbia, des productions de moindre envergure d´une facture plus risquée. Avec l´exemple de la compagnie Sun, les multinationales s´aperçoivent qu´il est parfois rentable d´enregistrer à l´extérieur de leurs grands studios. David P. Leonard travaille dans un des premiers studios à New York où l´enregistrement multipiste est utilisé de façon professionnelle (magnétophone de trois ou quatre pistes). Il sera aussi le premier à importer cette technologie au Canada. Les studios indépendants émergent pour répondre à une approche plus personnalisée et innovatrice.

David P. Leonard (technicien et preneur de son, directeur et fondateur de l´Institut Trebas à Montréal)

À propos de l´ingénieur du son et du graveur John Bradley
(30´´) - David P. Leonard, enregistré en 2006

«John Bradley, c´était, non pas l´ingénieur, mais le responsable pour la qualité de pressage et de matriçage (mastering). C´est lui qui était l´ingénieur du son en 1948 pour mon enregistrement [au studio] Layton Brothers. Il a travaillé avec le groupe qui a travaillé avec les frères Berliner, avec Thompson je pense, dans les années 1930, avant la seconde guerre mondiale.»

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Salle de mixage du studio Marko
2006
Montréal