7.2 Des emplois connexes
Si de nombreux emplois étaient directement reliés au fonctionnement et à l'entretien du canal, le passage de cette voie navigable dans la région de Soulanges permettra à plusieurs personnes d'occuper des postes rattachés à la navigation. Engagés directement par les compagnies maritimes, des hommes occuperont les fonctions de capitaines, pilotes, bateliers, mécaniciens et matelots sur les navires parcourant les eaux du fleuve Saint-Laurent. Par exemple, à Pointe-des-Cascades, en 1959, 53 résidents travaillaient au canal, tandis que 25 autres naviguaient sur le Saint-Laurent. Comme le soulignait Pierre Clément, ancien employé du canal de Soulanges et ancien directeur de la Société de recherches historiques de Pointe-des-Cascades, il n'était pas rare qu'un besoin pressant en personnel à l'approche des écluses force les capitaines de certains bâtiments à engager de façon ponctuelle des jeunes sans emploi comme matelots afin de franchir les dernières étapes de leur parcours1. Pour ces hommes, c'était bien souvent une première expérience maritime. Certains en feront même leur futur métier.
1. Témoignage de monsieur Pierre Clément cité dans François Cartier. Canal de Soulanges. D'un défi à l'autre. Les Coteaux, Société de développement du canal de Soulanges / Musée régional de Vaudreuil-Soulanges, 1999, pp. 82-83.
Crédits:7.3 Soulanges : une région avant tout agricole
Malgré la mise en fonction du canal, la région de Soulanges demeurera avant tout un territoire dont l'économie repose principalement sur l'agriculture. En effet, jusqu'à tard au 20e siècle, la péninsule de Vaudreuil-Soulanges restera longtemps une enclave rurale. Jusqu'en 1941, 41,6 % de sa population résidait sur une ferme. Ainsi selon l'ethnologue Roland Viau, à l'exception de Pointe-des-Cascades où étaient regroupés ses installations et son personnel, la mise en fonction du canal de Soulanges n'aura qu'un impact relatif sur l'économie de ce territoire1. Ce phénomène sera également observable sur le plan démographique. La densité de la population de Soulanges restera faible jusqu'à la fin de la Deuxième Guerre mondiale.
1. Mario Filion, dir. Histoire du Haut-Saint-Laurent. Sainte-Foy, Les Éditions de l'IQRC, 2000, p. 260.
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