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Petite histoire générale de la vannerie
2012



Crédits:
CSW

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Petite histoire générale de la vannerie.

Imaginez-vous habiter dans un monde naturel. À part l'eau, les pierres et les animaux, tout ce qui vous entoure est végétal. Alors vous inventez des objets à partir des arbres et des plantes; structures d'habitation, clôtures, paillasses, tapis, cordage, ceinture, bandeaux et contenants. Ils sont nombreux et de toutes les tailles, de différentes formes, souples ou rigides. Ils servent à transporter et ranger des choses, à faire la cuisine, servir les aliments, attraper les poissons ou contenir les instruments de chasse.

La vannerie est un art fondamental calqué directement sur la nature. Les branches et racines entrecroisées, les nids d'oiseaux, les toiles d'araignée et les cabanes de castors sont les précurseurs du tissage et de la vannerie fabriqués par les humains. La poterie serait née d'un panier recouvert de glaise qui serait tombé dans le feu.

Chez les Premiers Peuples d'Amérique du Nord, les contenants sont d'abord fabriqués avec de larges sections d'écorce comme celle du bouleau par exemple. Ils sont rigides mais ont une multitude d'usages allant des récipients de toutes tailles (les plus gros étant des wigwams* et des canots) à la marmite de cuisson.

Les contenants tissés, sacs et paniers, sont fabriqués à partir de fibres végétales d'une grande variété: osier, jonc, roseau, cosses de maïs, feuilles de quenouilles; herbes diverses dont le foin d'odeur, la laîche, l'acore; plusieurs plantes dont le chanvre, l'apocynum*, l'asclépiade, la vigne; les écorces d'arbres, dont le bouleau et le tilleul; les tiges de saule; les racines de différents arbres dont l'épinette et le cèdre. On tire des éclisses*, qui sont en définitive de longs rubans de bois, du bois des arbres comme le cèdre, le chêne blanc et le frêne noir. En Europe, on obtenait des éclisses du pin et du genévrier.

Au dix-septième siècle, dans le nord-est de l'Amérique du Nord, des chroniqueurs européens remarquent que les peuplades autochtones fabriquent d'immenses paniers qui peuvent contenir jusqu'à quatre boisseaux* de maïs séché.

* Wigwam: mot d'origine algonquienne qui signifie habitation.
* Apocynum: différentes espèces de chanvre dont les fibres sont utilisées pour fabriquer des cordages.
* Éclisse ou clisse: du vieux français escliser ou fendre en segments. Terme employé pour désigner les longs rubans de bois prélevés sur un tronc de frêne.
* Boisseau: contenant de forme tubulaire (ronde) pour mesurer des matières sèches comme les grains. Il vaut 8 gallons ou 145 litres.

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Séparation des âges
Années 1960
Odanak (Québec), Canada


Crédits:
Musée des Abénakis

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L'histoire de la vannerie est probablement vieille comme le monde car les humains ont toujours su inventer des technologies pour fabriquer des objets qui rendent la vie plus facile. On ne peut que spéculer sur l'âge véritable des origines de la vannerie, dix, vingt, quarante milles ans ou plus? Les fragments trouvés par les archéologues sont rares à cause de la désintégration rapide des matériaux végétaux utilisés en vannerie. Le climat du nord-est de l'Amérique du Nord, plutôt humide, ne permet pas de conserver ces fibres. Par contre, on a trouvé, dans l'état de New York, des fragments de paniers Sénéca* qui datent de la fin du seizième siècle.

La vannerie faite à partir d'éclisses de bois est très ancienne. Les peuples Wabanakis connaissaient possiblement la technique de détacher des éclisses de certaines espèces d'arbres comme le cèdre et le chêne blanc avec de très lourds maillets. Les lamelles de frêne noir devaient aussi être employées à la fabrication de paniers d'entreposage.

Sur cette photographie contemporaine, un artisan du frêne, Jean-Marie Msadoques, sépare les âgesou lamelles du frêne au couteau et à la hache. Elles deviendront des éclisses après un travail de raffinage.

* Sénéca: euple iroquoien qui habite dans l'état connu aujourd'hui comme celui de New York aux États-Unis d'Amérique.

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Levée de battée
Années 1960
Odanak (Québec), Canada


Crédits:
Musée des Abénakis

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Opération vieille de milliers d'année, un artisan du frêne, Jean-Marie Msadoques, lève une battée d'éclisses.

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Machinage des éclisses
Années 1970
Odanak (Québec), Canada


Crédits:
Atelier Waban-aki

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L'affinage des éclisses, probablement réalisé d'abord avec des outils tels que le couteau croche fait de dents de castors ou au couteau de pierre, s'est davantage sophistiqué avec l'apport des objets de métal au seizième siècle.

Clément Sadoques raffine les éclisses de frêne à la machine.

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Panier sculpté



Crédits:
Musée du Fort Saint-Jean

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Ce minuscule panier a été trouvé sur un site archéologique situé à Saint-Jean sur Richelieu et probablement fréquenté par des Abénakis à une époque ancienne. Il a été sculpté dans un noyau d'une espèce d'arbre du Nord-Est de l'Amérique du Nord. Il mesure un peu plus de 3 centimètres. Selon les traces visibles sur le panier, il aurait été sculpté avec un outil en pierre.

Note : À l'été de 2012, cette minuscule sculpture était à l'étude afin de déterminer de quel arbre est issu le noyau ayant servi à la fabrication de cet objet très rare.

« Cet objet a été retrouvé lors d'interventions sur les sols du Campus du Fort Saint-Jean à Saint-Jean sur Richelieu. Par sa forme, son mode de fabrication et sa matière, je situe cet objet dans une période temporelle entre la fin du Sylvicole (1000 à 1600) et la période de Transition ou de Contact (1500 à 1930) selon les régions du Nord-Est de l'Amérique; soit pour la région d'étude entre 1400 et 1666 (date de construction du fort Saint-Jean) ».
Geneviève Treyvaud, archéologue au Laboratoires d'archéologie, département d'Histoire de l'Université Laval. Membre du CIERA et du CELAT

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Carte
2012



Crédits:
CSW

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Carte situant la rivière Richelieu et l'endroit où est situé Saint-Jean sur Richelieu ainsi que le fleuve Saint-Laurent, la rivière Saint-François et Odanak.

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Panier jouet ?
2012



Crédits:
CSW

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Supposition No 1: panier-jouet
Quelqu'un a peut-être créé un panier-jouet à l'intention d'une petite fille pour sa poupée. Comme dans cette représentation fictive où une poupée en cosse de maïs tient le petit panier.