1

Le lazaret
1849
Tracadie, Nouveau-Brunswick, Canada
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Fondation du lazaret de Tracadie

Le 25 juillet 1849, après bien des démarches, le curé Lafrance réussit à faire transférer les 15 lépreux de l'Ile Sheldrake dans le nouveau lazaret de Tracadie. Une palissade fut placée autour du lazaret mais les lépreux furent très mécontents de se voir privés de leur liberté. Le 4 septembre 1852, le feu vint encore, comme autrefois à Sheldrake, détruire le lazaret. Un nouveau lazaret fut construit et habité au début d'octobre 1853 avec, cette fois, des grilles de fer aux fenêtres afin de limiter les évasions. Au début de l'année 1852, le curé Lafrance fut remplacé par le curé Gauvreau. Il fut lui aussi un ardent bienfaiteur des lépreux. À la mort du docteur Nicholson survenue en 1866, il est remplacé par le docteur Albert-Corbett Smith. Son premier soin fut de faire enlever toutes les barres de fer des fenêtres du lazaret. Celui-ci devait rester médecin du lazaret jusqu'à sa mort, survenue en mars 1909, et laisser, dans les coeurs de toute la population de Tracadie, le souvenir d'un homme plein de dévouement, de droiture et de bonté, et extrêmement charitable..
Quelques années plus tôt, le nouvel évêque de Chatham Mgr James Rogers, dès sa première tournée pastorale, passa par Tracadie et se rendit au lazaret. Malgré les améliorations récemment apportées, l'établissement présentait encore un aspect misérable. Dès ce moment une idée se fixa dans son esprit, qui ne devait plus en sortir. Le jour ne fut plus éloigné désormais où le sort des malheureux lépreux allait changer.

3

L'abbé Ferdinand Edmond Gauvreau, 2e curé de Tracadie.
1852
Tracadie, Nouveau-Brunswick, Canada
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Ferdinand Edmond Gauvreau
1806-1875

Ferdinand Edmond Gauvreau est né à Québec, le 12 septembre 1806. Il est ordonné prêtre en 1830.

En janvier 1852, il viendra à Tracadie pour y remplacer le curé Lafrance. Le champ de son activité à sa nouvelle paroisse s'étendait de Néguac jusqu'à Pokemouche à une soixantaine de milles. Mais l'oeuvre de son coeur et de son dévouement fut celle du lazaret et de l'amélioration du sort des lépreux. Il prit l'initiative d'un projet conçu avec son évêque, Mgr James Rogers, de faire venir des religieuses pour y soigner les lépreux. Les Hospitalières de Saint-Joseph de Montréal répondirent favorablement à leur requête et il se rendit lui-même à Montréal pour les visiter et les accompagna dans leur voyage au Nouveau-Brunswick en 1868.

Étant membre du bureau de santé, il a pris tous les moyens pour assurer des fonds nécessaires pour l'entretien de l'hôpital des lépreux et de celles qui y travaillent . C'est lui aussi qui a fait les démarches et les préparatifs pour la construction d'une église en pierre qui a été réalisée par son successeur l'abbé Babineau. Après dix-neuf années de dévouement, il retourne au Québec pour raison de santé. Il est décédé en 1875 à la paroisse de St-Flavien où il était curé.

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Labillois, Charles Marie, médecin au lazaret
1849
Tracadie, Nouveau-Brunswick, Canada
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Charles-Marie Labillois
1793-1868
Le médecin oublié


Charles-Marie est né à Ploërmel dans le Morbihan en Bretagne, le 8 juillet 1793. Pour des raisons inconnues, il vint s'installer en Gaspésie en 1816, à Saint-Joseph-de-Carleton. Le 4 octobre 1816, il épouse Amélia Meagher et eurent 11 enfants. En 1849, de septembre à décembre, Labillois fut le médecin résident du lazaret de Tracadie. Il y retournera de juillet à fin décembre1850. Il ne fut jamais rétribué pour ses services. Cependant, durant son séjour au lazaret, ses soins aux lépreux furent très efficaces, selon le secrétaire du Bureau de santé. "Les lépreux affirment tous que leur santé est meilleure et paraissent très contents."

Depuis l'ouverture du premier lazaret sur l'île Sheldrake, en 1844, aucun médecin ne s'était donné autant que le docteur Labillois pour soigner les lépreux. Aucun n'avait mérité autant le respect et l'affection des malades et de leurs familles. Il soigna les lépreux au péril de sa santé et de sa vie. En 1864, il reçoit, du gouvernement français, la médaille de Sainte-Hélène créée en 1857 par l'empereur Napoléon III.

Le docteur Labillois décède le 16 septembre 1868 à l'âge de 76 ans. Il est inhumé dans le cimetière de la paroisse Saint-Joseph-de-Carleton, Québec en Gaspésie.

7

Lazaret au temps du Dr Robert Gordon
1863
Tracadie, Nouveau-Brunswick, Canada
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8

Robert Gordon, médecin
1799-1863

Le docteur Robert Gordon est né en 1799 de parents écossais. Il pratique la médecine à Bathurst. Il fut nommé membre de la commission médicale du comté pour faire enquête sur «la maladie » qui sévissait dans la région de Tracadie. Il est aussi responsable de visiter le lazaret de Tracadie, ce qu'il fit quelques fois par année de 1851 à 1863.

Il devient membre de l'assemblée législative du Nouveau-Brunswick en 1850.

Il est décédé à Fredericton en 1863 et inhumé à Bathurst.

Lazaret au temps des visites du Dr Gordon.
Cette peinture montre le lazaret entouré d'une palissade.

9

Dr Nicholson James, premier médecin spécialiste du lazaret
1863
Tracadie, Nouveau-Brunswick, Canada
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James Nicholson, médecin
(1834-1865)

Après avoir fait des études à l'université de New-York, il s'installa à Bathurst en 1856. Le 3 mai 1863, il arriva à Tracadie comme médecin spécialiste et en sera le premier médecin résident.
Il croyait la lèpre héréditaire et non contagieuse. Pour prouver sa théorie, il alla même jusqu'à s'inoculer la maladie. La présence du docteur Nicholson amena un peu d'apaisement et d'ordre parmi les lépreux. Il organisa des jeux et des exercices au grand air afin de réduire l'ennui. Par la suite, il prit des dispositions pour leur procurer un bateau pour la pêche et la navigation.
Il devait mourir de phtisie à 31 ans, le 11 avril 1865. Il a été inhumé au cimetière de l'église St-Andrew's de Chatham. Dom Félix Lajat dit "qu'il a laissé la réputation d'un homme dévoué, très apprécié des lépreux".

11

Dr Alfred Corbett Smith, premier médecin résidant à Tracadie
1865
Tracadie, Nouveau-Brunswick, Canada
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12

Alfred Corbett Smith, médecin
(1841-1909)

Né le sept juin 1841 de James Smith et de Suzanne M. Dunn de Bathurst, il épousait le deux mai 1866, Helen Young, fille de James Young et Ann Ferguson de Tracadie. Il pratiqua d'abord la médecine à Newcastle et fut nommé en charge du lazaret en 1865. Il avait une pratique générale à Tracadie, région où il serait le seul médecin dans un rayon de cinquante milles.

Il y eut toujours une certaine distance entre le docteur Smith et la population française au sein de laquelle il travailla. D'abord, il n'était pas catholique; puis il était Anglais. Malgré cela il semble que la population de Tracadie se souvient de lui avec chaleur comme d'un homme très gentil. Il était connu pour faire le diagnostic des pauvres gens et les soigner gratuitement.
Il paya même de sa poche, à l'occasion, certains médicaments. Il reconnut, avec les médecins de l'époque, que la lèpre était incurable. Il n'était pas intéressé, à ce moment-là, à trouver un remède; il chercha plutôt à en améliorer les symptômes.

Son travail fut apprécié. Il rendit la vie de ses patients plus aisée et il enleva tous les barreaux des fenêtres de l'institution. Il conserva son poste jusqu'à sa mort en 1909.

Le docteur Smith s'identifie avec l'oeuvre hospitalière de Tracadie jusqu'à sa mort, survenue le 12 mars 1909, à l'âge de 68 ans. Il est inhumé au cimetière des protestants à Tracadie-Sheila, Nouveau-Brunswick.

13

Dr Joseph Charles Taché, sous ministre de l'agriculture au gouvernement fédéral.
1880
Tracadie, Nouveau-Brunswick, Canada
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14

Entente Fédérale-Provinciale

En 1878, le docteur Jean-Charles Taché, visite le lazaret de Tracadie et fit une intéressante étude sur la lèpre.

Il proposa le transfert de l'administration du Lazaret du gouvernement provincial au fédéral afin d'en faciliter l'aide financière. Les démarches furent effectuées et se réalisent par la signature de l'entente le 25 novembre 1880 à Tracadie, en présence de l'honorable P. Landry, ministre des Travaux publics dans le cabinet de Fredericton, du Père A. Babineau agissant au nom du ministre du gouvernement fédéral et de Mère Brault et son conseil.