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Bacille de Hansen
1873
Norvège

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La lèpre

Les plus vieilles légendes hindoues nous parlent de cette maladie. La Bible relate l'histoire de plusieurs personnages importants affligés de cette maladie qui fut toujours un objet de terreur. Dans un des livres de la Bible, le Lévitique, chapitre XIII, Moïse en fait une mention détaillée. Cette maladie n'épargne personne : hommes, femmes enfants.

Le nom scientifique de la lèpre est mycobacterium leprae humanum. Elle porte aussi le nom de « maladie de Hansen », suite à la découverte du bacille de la lèpre par G-A Hansen, un chercheur norvégien, en 1873. Elle est une infection cutanée à évolution lente, peu contagieuse. Il y a deux formes de lèpres : la tuberculoïde et la lépromateuse. La première est la forme la plus fréquente.

Comment la lèpre se propage-t-elle? Le père Damien de Veuster, ss.cc. (1840-1889), grand apôtre des lépreux, mort lui-même de la lèpre, prétend que « la lèpre se contracte par l'inoculation et par la respiration. Elle n'est pas contagieuse, mais infectieuse.. Cela peut avoir lieu de différentes manières : par exemple par la vaccination, le contact de la bactérie avec une plaie, une égratignure ou bien en portant des habits qui ont servi aux lépreux, en dormant dans le même lit, en fumant la même pipe, en travaillant avec les outils qui ont servi à leur usage ». Un fait à noter, au lazaret de Tracadie, les Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph ont soigné les lépreux de 1868 à 1965 et aucune n'a contracté la lèpre.

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Groupe de 15 lépreux et lépreuses au lazaret
1874
Tracadie, Nouveau-Brunswick, Canada

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Apparition de la lèpre au Nouveau-Brunswick

La théorie la plus plausible voulant expliquer l'apparition de la lèpre au Nouveau-Brunswick, semble mettre en cause deux hommes de la Norvège. Une goélette, la Florida, naviguait entre Caraquet et Québec. Vers 1817, lors d'un de leur voyage, deux européens embarquèrent sur la goélette pour se rendre à la Baie des Chaleurs. Au cours du voyage, le capitaine remarqua que les deux voyageurs étaient couverts d'ulcères et qu ils répandaient une odeur fétide. Le capitaine avertit son équipage de les éviter, ne sachant pas de quel mal ces voyageurs étaient affectés. Ces deux voyageurs débarquèrent à Maisonnette. Quelques jours plus tard, ils étaient rendus dans la région de Tracadie. Naturellement, ils couchèrent chez des familles acadiennes. Parmi une de ces familles, une femme, Scholastique Ursule Landry, prit la lèpre et mourut en 1828. Son mari prit aussi la lèpre et décéda en 1834. Ses soeurs, Isabelle et Françoise ainsi que quelques autres personnes moururent de cette maladie dans leur propre maison, toutes avant 1844. Cette tradition orale, raconte aussi que les deux voyageurs norvégiens se seraient évadés d'un lazaret de leur pays.

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L'abbé François Xavier S. Lafrance, premier curé résident de Tracadie
1842
Tracadie, Nouveau-Brunswick, Canada

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Reconnaissance de la maladie par la province

Le curé Lafrance arrivait à Tracadie au début de 1842. Aussitôt il constata le nombre élevé de personnes atteintes d'un mal étrange, que les gens appelaient "la maladie". Lui-même avait étudié la médecine avant d'être ordonné prêtre. Il décida alors de faire connaître au gouvernement de la province l'état dangereux de la maladie qui sévissait dans la paroisse. À la demande du gouvernement, il fit un rapport au lieutenant-gouverneur de la province où il disait que le mal était semblable à la lèpre tuberculeuse qui , au XIIIe siècle, sévissait en Europe. Pour arrêter le mal, des lazarets avaient été construits. Il suggérait donc d'en faire construire un à Tracadie et d'accorder une subvention annuelle pour son entretien. Il demandait aussi qu'un comité soit nommé avec autorité de faire interner les malades atteints de cette maladie. Il obtint gain de cause avec la création d'un "Bureau de santé", le premier de la province et même du Bas Canada. Les membres de ce Bureau (Joseph Cunard, président, George Kerr, secrétaire, Alexandre Key, médecin, François-Xavier-S. Lafrance, chapelain et Charles J. Peters) reçurent l'autorité et le pouvoir de trouver un endroit pour accueillir les malades de la région.

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Rayons X des pieds d'une lépreuse
1960
Tracadie, Nouveau-Brunswick, Canada

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Rayon X illustrant les effets de la lèpre.

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Acte pour prévenir la diffusion d'un fléau.
13 avril 1844
Frédéricton, Nouveau-Brunswick, Canada

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DÉCRET

Acte pour prévenir la diffusion d'un fléau qui sévit dans certaines localités des comtés de Gloucester et de Northumberland (avril 1844).

" Aux honorables Joseph Cunard, Alexandre Rankin, esq., Alexandre Key, chirurgien, révérend F.-X. Lafrance, George Kerr, Charles J. Peters, esq. "

" Par un acte de l'Assemblée générale de cette province, fait et passé le treizième jour du mois d'avril de la VIIIe année du règne de sa majesté la reine Victoria intitulé: Acte pour prévenir la diffusion d'un fléau qui sévit dans certaines localités des comtés de Gloucester et de Northumberland".

"Il a été arrêté que le lieutenant-gouverneur a le pouvoir de nommer trois ou plusieurs personnes, pour former un ou plusieurs bureaux de santé* dont l'autorité s'étendra aux deux comtés de Gloucester et de Northumberland, ou sera restreinte à telles paroisses ou tels districts que le lieutenant-gouverneur jugera nécessaire".

"En second lieu, que le lieutenant-gouverneur a également le pouvoir de changer les membres du bureau, de les relever de leurs fonctions, de les remplacer par d'autres, de les accroître ainsi que de multiplier les bureaux".

"Maintenant, sachez, qu'en vertu du pouvoir qui m'a été conféré par l'acte susdit, je vous ai nommés, et par les présentes, vous nomme, vous : l'honorable Joseph Cunard, Alexandre Rankin, esq., Alexandre Key, chirurgien, révérend F.-X. Lafrance, George Kerr, Charles J. Peters, esq., me confiant en votre fidélité et prudence pour constituer un bureau de santé pour les comtés de Gloucester et Northumberland et en être les membres".
"Je vous confère, dès maintenant, tous les pouvoirs donnés par l'acte ci-dessus mentionné, à charge de les exercer tout le temps qu'il plaira au lieutenant-gouverneur et commandant en chef de la province; ou jusqu'à ce que d'autres personnes soient nommées pour vous remplacer".
"Les officiers et autres sujets de Sa Majesté sont priés de prendre connaissance des présentes, et d'agir en conséquence."
*Ce fut le premier "bureau de santé" du Nouveau-Brunswick- Bas Canada.