1

Cimetières des lépreux
1964
Tracadie, Nouveau-Brunswick, Canada
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2

Informations sur le nombre des lépreux

Les lépreux soignés au N.-B. (1815-1965) : 327

Les lépreux soignés par les Religieuses Hospitalières (1868-1964) : 180

Les lépreux enterrés sur l'Ile Sheldrake (19 juillet 1844-25 juillet 1849) : 15

Les lépreux enterrés dans le cimetière des fondateurs (1798-1880) : 94

Les lépreux enterrés dans le cimetière près de l'église de Tracadie (1880-1898) : 42

Les lépreux enterrés dans le cimetière des lépreux (1899-1964) : 59

Le nombre de lépreux enterrés dans les quatre cimetières : 210

Les autres lépreux guéris, relâchés et retournés dans leur pays ou enterrés ailleurs : 117

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Prière de Julie Savoie (1860-1927), victime de la lèpre en quête de liberté.
1906

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Julie Savoie
1860-1927

Victime de la lèpre en quête de liberté

De Justinien et Julie Arseneau est née Julie Savoie le 15 mai 1860 à Tracadie. C'est en 1877 qu'elle vit apparaître sur son jeune corps les premiers signes de la lèpre. Consciente qu'elle s'acheminait vers une mort lente et atroce en plus d'une incarcération forcée au lazaret de Tracadie, Julie réussit à cacher les manifestations de la maladie durant plusieurs années jusqu'au jour où elle décida de s'exiler. On ne la retrouva que 12 ans plus tard à Lévis au Québec. Sa maladie était alors en phase terminale. Le 26 mars 1906, elle fut admise au lazaret de Tracadie où elle fut enfermée à clé dans une chambre parce « qu'on craignait qu'elle essaie de se sauver (...) Aussi parce qu'elle avait un tempérament aigre-doux ».

À son arrivée à Tracadie, on avait administré à Julie des traitements à l'huile de chaulmoogra, le seul remède utilisé à l'époque pour combattre les symptômes de la lèpre. Lors de son premier examen, le docteur Langis ne remarqua sur Julie que les effets irréversibles de la maladie et fit mention de ses amputations. Ses parents étant décédés, Julie n'avait plus de chez-soi. Elle demeura donc au lazaret où elle mourut le 19 juillet 1927, d'une maladie cardiaque.

5

Île Sheldrake Savoie, Bernard dit Barnabé, jeune garçon inhumé sur l'île
1844
Île Sheldrake, Nouveau-Brunswick, Canada
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6

Bernard dit Barnabé Savoie
1836-ca1848
La plus jeune victime de la lèpre
Bernard Savoie, mieux connu sous le nom de Barnabé, est né à Néguac, le 22 décembre 1836, fils de Victor Savoie et de Françoise Landry. Le 19 juillet 1844, alors âgé de huit ans, il débarqua d'une chaloupe à l'île Sheldrake avec sa mère Françoise, ses deux frères et dix-sept autres malades.
La famille de Victor Savoie était considérée, pour l'époque, comme vivant assez à l'aise. Victor, le père de Barnabé, était fermier et propriétaire de lots boisés. Leur maison était assez grande et bien tenue. Mais, comme chez plusieurs de leurs compatriotes, la lèpre ravageait la famille. Françoise était la soeur de la première victime connue de la lèpre, Ursule (Landry) Benoît et fille d'Anselme Landry et de Marie Brideau. Son grand-père était Alexis Landry, un des pionniers de Caraquet.
Au lazaret de l'île Sheldrake, les malades vivaient dans des conditions d'insalubrité telles que ceux qui le pouvaient se sauvaient. Parmi les fugitifs se trouvèrent Stanislas, Marin et leur jeune frère Barnabé. Françoise était décédée. Les trois frères Savoie se rendirent à Néguac. Les lois de l'époque interdisaient aux gens de cacher des lépreux sous peine d'une forte amende et même d'emprisonnement. Victor, leur père, suggéra à Stanislas et à Marin de se cacher dans le bois près de chez eux. Barnabé, étant un peu trop jeune, il le garda à la maison. Le docteur Robert Bayard de Saint-Jean (N.-B.), enquêteur du gouvernement, écrivit en 1849, « Victor Savoie m'a dit que ce membre du bureau de santé et son constable étaient venus chez lui et lui avaient arraché de force son fils Bernard, qu'ils l'avaient attaché avec des cordes et que lorsque lui(son père) avait essayé de le secourir, les officiers du lazaret lui avaient pointé un pistolet à la poitrine et ainsi l'avaient forcé à se soumettre ».
Lors de leur visite à l'île Sheldrake en 1847, les enquêteurs Bayard et Wilson trouvèrent Barnabé, en mauvais état. Il respirait avec difficulté, son visage et son corps étaient recouverts de plaies. Il est probablement décédé peu de temps après car il n'était pas parmi les quinze survivants qui furent transférés au nouveau lazaret à Tracadie en 1848.

7

À la mémoire de Jean Baptiste fils de Marguerite Robichaud.
1845
Île Sheldrake, Nouveau-Brunswick, Canada
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8

Marguerite Robichaud
1813-1897

Marguerite Robichaud, troisième enfant de François (à Jean) Robichaud et de Marie (à Firmin) Savoie de Tracadie fut baptisée à Bartibog, le 5 novembre 1813 et épousa Jean-Baptiste Saulnier, fils de Pierre (à Joseph) Saulnier et de Marguerite Savoie le16 juillet 1832. Le 17 mai 1833, naissait leur premier enfant, un fils nommé Israël. Marguerite ressentit les premiers symptômes de la lèpre après la naissance d'un deuxième enfant, Luc, né le 24 octobre 1838. Des taches suspectes apparurent sur ses joues, son nez et son front et elle perdit toute sensation aux doigts dont les extrémités finirent par tomber.

Peu après un accouchement subséquent, soit le 19 juillet 1844, Marguerite, accompagnée de son nouveau-né, Jean-Baptiste, rejoignirent le lazaret sur l'île Sheldrake où dix-huit autres patients, dont trois étaient ses frères, avaient été transportés. Elle y demeura pendant cinq ans.

Elle reçut son congé après un traitement du docteur Charles Labillois, nouveau médecin du lazaret de Tracadie. Sa fille Lucille, née le 23 juillet 1854, avait neuf ans lorsque les symptômes de la lèpre apparurent sur son corps. Marguerite la garda chez elle jusqu'à l'arrivée des religieuses au lazaret en 1868. Jean-Baptiste, le mari de Marguerite, décéda le 13 mars 1874 et Marguerite fut accueillie chez son fils, Luc, qui avait épousé Elizabeth Benoit. Elle y demeura jusqu'en 1880, année où elle fut à nouveau internée au lazaret. Elle avait 67 ans et il est probable qu'elle y retourna faute de logement car aucun rapport ne laisse croire que la maladie se serait à nouveau manifestée chez elle. Elle décéda le 22 mai 1897, à l'âge de 83 ans.

9

Davis, John E.
1910
Tracadie, Nouveau-Brunswick, Canada
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10

Révérend John E. Davis

John Davis est né en 1858, à Wicklaw, Ontario. Après ses études, il devient pasteur de l'église Baptiste. Il épouse Laura Lockhart et le couple s'engage comme missionnaire aux Indes en 1887. Pendant ces 17 années de service, John E. Davis contracte la lèpre. Avec sa famille il vit isolé six ans sur une ferme afin de voir grandir ses quatre enfants. Après le décès de sa femme survenu en 1910, il demande à venir au lazaret de Tracadie, afin de ne pas être à charge de ses enfants. Il y fait son entrée le 26 novembre 1910 accompagné de son frère.

Dans sa correspondance avec sa famille, il nous parle de la vie au lazaret, de son médecin traitant, le docteur Langis et du pasteur Richardson, de ses bons amis ainsi que des bons soins prodigués par les religieuses. Dans ses dernières années, soeur Pitre se charge de sa correspondance, car il est devenu aveugle. Il décède le 29 avril 1916 et, selon son désir, est inhumé en Ontario dans son village natal.

11

Religieuses et lépreuses
1910
Tracadie, Nouveau-Brunswick, Canada
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12

Soeurs Marie Pitre et Marguerite Maillet au service des malades avec deux jeunes filles atteintes de la lèpre.

13

Lépreuses au lazaret
1920
Tracadie, Nouveau-Brunswick, Canada
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14

Soeur E. Allard et deux lépreuses, 1920ca

Soeur E. Allard et 2 jeunes filles avec leurs poupées. Elles sont atteintes de la lèpre.

Soeur Allard a travaillé à diverses tâches au lazaret et à l'hôpital.