1

Religieuses et lépreux au lazaret
1874
Tracadie, Nouveau-Brunswick, Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


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L'arrivée des religieuses
pour soigner les lépreux

Comprenant qu'un seul moyen restait de subvenir au bien matériel et moral des lépreux, Mgr. Rogers décida de confier l'oeuvre à des religieuses. Une nouvelle bâtisse fut construite en prolongation même de l'hôpital pour servir de couvent aux religieuses. On eut recourt aux Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph de Montréal. Le 29 septembre 1868 six religieuses arrivèrent à Tracadie sous la direction de mère Marie Pagé. La première année fut difficile, car les soeurs ne reçurent aucune ressource du gouvernement avant l'année suivante. Elles durent vivre de la charité des paroissiens et des largesses du vicaire général, qui était curé de Caraquet ; l'abbé Paquet les avait autorisées à prendre chez les marchands ce dont elles auraient besoin et il s'était engagé à payer leurs comptes. Le gouvernement n'accepta de leur verser 200 dollars que l'année suivante. En 1869, le curé de Tracadie, l'abbé Gauvreau donna aux soeurs 100 arpents de terre. Les paroissiens construisirent une grange et leur fournirent le bois de chauffage par corvée. Le curé fut vraiment un bienfaiteur pour les soeurs. Une école fut ouverte par les soeurs vers la fin de l'année 1873, grâce aux bienfaiteurs des religieuses, comme l'honorable W. Davidson, le curé Babineau et les paroissiens. Peu de jours après, en comptait déjà soixante-quatre élèves et dès le début de la seconde année scolaire, le nombre arrivait à cent vingt-quatre.

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Mgr James Rogers, évêque de Chatham
1868
Chatham, Nouveau-Brunswick, Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


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Mgr James Rogers
1826-1903

Monseigneur James Rogers fut premier évêque de ce nouveau diocèse de Chatham qui couvrait les territoires du Nord du Nouveau-Brunswick. Fils unique de John Rogers et de Mary Britton, il naquit en Irlande, le 11 juillet 1826 et émigra à Halifax en Nouvelle-Écosse avec ses parents en 1831. En 1850, il entreprit ses études théologiques au séminaire des Sulpiciens à Montréal. Il acquit aussi une parfaite connaissance du français. Il fut ordonné prêtre à Halifax par Mgr Walsh le 2 juillet 1851. Nommé curé missionnaire du territoire de Church Point (Pointe de l'Église), Nouvelle-Écosse, ce prêtre qui ne manquait ni d'aplomb, ni de zèle, ni de jovialité, y renforça les assises de l'Église en prêchant en français, en anglais et à l'occasion en micmac.

En 1857 il fut envoyé aux Bermudes où il construisit la première église catholique de ces îles. Rappelé en 1859, il devint secrétaire de l'archevêque, tout en enseignant au collège Saint Mary's de Halifax. Le 8 mai 1860, il fut nommé évêque de Chatham et reçut son ordination épiscopale à Charlottetown le 15 août 1860.

Le jeune évêque trouva un champ d'apostolat à la mesure de son zèle et de son énergie : un vaste diocèse de 60 missions avec seulement 8 prêtres pour les desservir. Les lépreux de la région, internés au Lazaret de Tracadie, attirèrent immédiatement sa compassion. Il fit alors des démarches pour faire venir une communauté religieuse de Montréal afin de prendre soin des lépreux et des autres malades de la région. Au cours de ces années, il dota le diocèse d'écoles, d'hôpitaux et de prêtres. Totalement dévoué à sa mission, il eut le courage et la capacité de s'en acquitter avec énergie et prévoyance. Monseigneur Rogers décéda le 22 mars 1903 à l'Hôtel-Dieu de Chatham, après 42 ans d'épiscopat.

5

Monastère et lazaret
1868
Tracadie, Nouveau-Brunswick, Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


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Monastère et lazaret à l'arrivée des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph en 1868.

Avant leur arrivée le bureau de santé fit des réparations et une prolongation même du lazaret, afin de loger les religieuses. "La bâtisse nouvelle mesurait, en longueur, quarante-deux pieds, sur vingt-cing de largeur et treize de hauteur. Des mansardes furent aménagées sous le toit et fournirent cinq petites chambres, tandis que le rez-de-chaussée était divisé en quatre pièces."

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Joseph Auguste Babineau, 3ième curé de Tracadie
1871
Tracadie, Nouveau-Brunswick, Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


8

Joseph-Auguste Babineau
1844-1915

Joseph-Auguste Babineau est né le 29 avril 1844, à Saint-Louis de Kent, Nouveau-Brunswick. Le 9 septembre 1871, il est appelé à remplacer le curé Gauvreau comme curé de la paroisse de Tracadie. Son premier souci fut de poursuivre les démarches en vue de la construction d'une nouvelle église en pierre, au lieu actuel. Ce projet de construction commence en 1874 et se termine vers 1896. Peu de temps après, il bâtissait le presbytère. C'est également sous ses soins et avec son aide que les religieuses ont construit le Lazaret de pierre (1896) et l'hôpital (1898).

En 1880 lorsque l'administration du lazaret passa du Bureau de santé provincial au gouvernement fédéral, les soeurs prirent la responsabilité des soins des malades avec le médecin, mais c'est le père Babineau, qui en fut nommé directeur et signa l'entente. Il fit plusieurs voyages à Ottawa pour obtenir la construction d'un nouvel édifice et aussi l'augmentation de l'allocation annuelle aux soeurs pour les soins des malades. Pendant les 32 années passées à oeuvrer à la paroisse de Tracadie, il fut le protecteur et l'appui du lazaret prenant à coeur leurs intérêts. L'oeuvre avait profité de son zèle et lui doit reconnaissance. Au printemps 1903, il fut nommé pasteur à Saint-Léonard où il demeura jusqu'à sa mort le 31 mars 1915.

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Mère Marie Pagé, supérieure fondatrice à Tracadie
1868
Tracadie, Nouveau-Brunswick, Canada
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10

Soeur Marie Pagé
(1811-1893)
Supérieure-fondatrice de la mission de Tracadie

Soeur Marie Pagé est née à St-Philippe de Laprairie, non loin du village de l'Acadie, dans le Haut-Richelieu, le 25 décembre 1811. Elle entre chez les Hospitalières de Saint-Joseph de Montréal, le 13 mars 1834, à l'âge de 22 ans. On lui confie très tôt des responsabilités : économe, maîtresse des novices ou supérieure de la communauté de Montréal.

En 1868, elle fut élue supérieure fondatrice de la mission de Tracadie. À ce moment, au nord-est du Nouveau-Brunswick, une terrible maladie sévit : la lèpre. Elle vint d'abord en mai 1868, accompagnée de soeur Davignon visiter la future mission. Leur présence au milieu de ces pauvres infortunés provoqua des scènes touchantes de foi et de confiance.

C'est le 29 septembre que mère Pagé et cinq autres compagnes arrivent à Tracadie pour y entreprendre une grande oeuvre de charité. Cependant, après neuf mois, elle est rappelée à la Maison-mère.

Elle revint à Chatham en 1872 et se rendit visiter ses chers lépreux de Tracadie. La maison de Chatham requière à nouveau ses services à titre de maîtresse des novices de 1878 à 1881.

Septuagénaire, elle aura le courage et la force d'accepter la charge de supérieure fondatrice de l'Hôtel-Dieu d'Arthabaska en 1884. Elle revient à son monastère d'origine en juillet 1890. Son habile direction dans les oeuvres et son grand respect des personnes firent d'elle une guide éclairée partout où elle exerça sa mission.

Elle est décédée à Montréal le 3 janvier 1893, à l'âge de 81 ans.

11

Soeur St Jean de Goto, fondatrice du lazaret de Tracadie.
1868
Tracadie, Nouveau-Brunswick, Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


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Soeur Amanda Viger
(Soeur Saint-Jean-de-Goto)
1845 - 1906
Première pharmacienne

Soeur Amanda Viger, dite Saint-Jean-de-Goto, est née de Bonaventure Viger et d'Eudoxie Trudel le 26 juillet 1845 à Boucherville, Québec. Le 8 septembre 1860, âgée seulement de 15 ans, elle entra au noviciat des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph de Montréal où elle fit sa profession religieuse le 2 février 1863. Ce fut surtout à la pharmacie que les talents de la jeune soeur furent remarqués. Le 29 septembre 1868, elle arriva à Tracadie, Nouveau-Brunswick, avec ses cinq compagnes fondatrices. Le 9 décembre 1873, elle ouvrit une école et après seulement quinze jours, sa classe comptait déjà cinquante élèves.

Soeur Saint-Jean-de-Goto remplit l'office de secrétaire de la communauté pendant dix-huit ans. En 1875,elle fut élue supérieure de la communauté. En 1881, pendant son 2e mandat comme supérieure et comme directrice de l'oeuvre, un premier octroi fédéral permit à soeur St-Jean de faire construire une aile de 45 pieds par 25 au lazaret qui comprenait la nouvelle pharmacie, la procure du lazaret, le magasin de provisions et la cuisine des lépreux. Elle fit construire un bâtiment de deux étages pour les soeurs, où on établit la cuisine, le réfectoire, une chambre de travail et quatre petites cellules. Enfin, en 1893, le gouvernement fédéral décida de construire un lazaret en pierre qui sera terminé le 8 mars 1896. Soeur St-Jean n'oubliait pas pour autant les autres démunis, les orphelins et les orphelines. Grâce à des dons et aux ventes de charité, on réussit à ramasser les fonds nécessaires pour construire l'orphelinat(ouverture le 2 septembre 1898) et un petit hôpital (ouverture le 1er novembre 1898).

Au mois d'août 1902, elle fut appelée à Arthabaska, province de Québec, afin d'y remplir encore la fonction de supérieure de cette communauté. Soeur St-Jean laissa Tracadie au milieu d'un regret général. Le 8 mai 1906, elle expira à l'âge de 61 ans.

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Soeur Delphine Brault, fondatrice à Tracadie
1868
Tracadie, Nouveau-Brunswick, Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


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Soeur Delphine Brault
1839-1918

Soeur Delphine Brault naquit le 20 mars 1839, à l'Acadie, province de Québec.

Le 5 juin 1856, elle entra chez les Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph de Montréal où elle fit profession le 18 septembre 1858. À l'Hôtel-Dieu de Montréal, elle travailla comme aide à l'économe et comme responsable des orphelins et des orphelines, ce qui la prépara pour ses fonctions à Tracadie, Nouveau-Brunswick. Avec cinq autres religieuses, elle arriva à Tracadie le 29 septembre 1868. Le lazaret fut le théâtre de son dévouement durant un quart de siècle. Elle y exerça les charges suivantes : hospitalière-en-chef, directrice de l'hôpital, secrétaire de la communauté, maîtresse des novices et supérieure de 1878 à 1881, puis de 1902 à 1909.

Un fait marquant de sa carrière fut son dévouement quasi héroïque auprès des victimes de la picote en 1874, à Pokemouche et à Caraquet. Soeur Brault retourna à Montréal, en 1886, revint à Tracadie comme supérieure en 1902, et y demeura jusqu'en 1909. Elle décéda le 22 octobre 1918, à l'âge de 79 ans.