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Coutumes et croyances sont le quotidien des Beaucerons. Diverses habitudes prises par les acériculteurs découlent de superstitions plus farfelues les unes des autres. Or, en y réfléchissant bien, ces croyances sont-elles si saugrenues?

Début et fin du temps des sucres, comment peut-on le savoir? Il est possible d'observer les signes que nous envoie la nature, de par la température ainsi que grâce aux espèces végétales ou animales. La neige, le gel nocturne ainsi que la direction du vent donnent de bons indices sur la saison qu'auront les producteurs de sirop. Les acériculteurs, particulièrement ceux du XIXe siècle et ceux du début du XXe siècle, observent les animaux et les insectes. De fait, lorsqu'un oiseau de la famille des bruants surnommé oiseau des sucres fait son apparition, cela indique aux acériculteurs qu'il est temps d'entailler. Il y a également le papillon des sucres qui est un papillon gris et blanc, dont la croyance populaire dit que s'il est retrouvé noyé dans l'une des chaudières de sève, cela indique que la saison des sucres se terminera très bientôt. Il est dit également que lorsque le cri des outardes se fait entendre, c'est que la saison des sucres a pris fin.

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Papion des sucres
14 juillet 2008

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Crédits:
Photo: Fvlamoen
Wikipedia
Musée Marius-Barbeau

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article de journal
20e siècle
Saint-Joseph-de-Beauce (Québec), Canada
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Crédits:
Musée Marius-Barbeau

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Bernache du Canada
26 mars 2006

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Crédits:
Chuck Szmurlo
Wikipedia
Musée Marius-Barbeau

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Suite à de mauvaises productions vers les années 1940, les acériculteurs ont le désir de posséder une Sainte bien à eux. Celle-ci pourrait, de cette manière, protéger et favoriser l'exploitation de l'arbre essentiel pour les Québécois, l'érable. À la demande des producteurs, le cardinal Paul-Émile Léger rapporte la requête, le 11 novembre 1957, à Rome. Le Pape Pie XII comble le désir les producteurs de sirop d'érable en leur octroyant le droit d'invoquer Notre-Dame-des-Érables. L'authentique sculpture de la Sainte est fabriquée en marbre d'Italie et le modèle est conçu par le sculpteur français Albert Chartier. La maison Petrucci et Carli de Montréal a produit 5000 exemplaires de 23 cm en plâtre de la sculpture. Ces reproductions sont remises aux membres des Producteurs de sirop d'érable du Québec. Ces statuettes retrouvées dans la plupart des cabanes à sucre beauceronnes ont pour rôle de protéger continuellement ces dernières ainsi que l'érablière l'entourant.

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Pape XII
Deuxième moitié du 20e siècle

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Crédits:
Photographie : Associated Press
Musée Marius-Barbeau

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Notre-Dame-des-Érables
vers 1957
Saint-Joseph-de-Beauce (Québec), Canada
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Crédits:
Photo: Jean-Pier Fortin
Musée Marius-Barbeau

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La religion et les érables

Bénédiction des érables

Bien que la bénédiction des érables ne semble pas avoir été beaucoup pratiqué en Beauce, au 19e siècle, lors du premier réchauffement annonçant le début du temps des sucres, les sucriers pouvaient faire appel au curé du village afin qu'il bénisse les érables. De cette manière, le producteur de sirop s'assurait d'une bonne année de sucre. Selon certains, l'eau bénite était faite à partir de sève d'érable. Cette pratique se perdit en même temps que le déclin de la pratique de la religion catholique chez les Québécois.

Non loin du Carême

Le temps des sucres commence habituellement suite au Carême. Anciennement pratiqué, il était dit que les hommes sortaient du Carême amaigris. Ainsi, lors des parties de sucres, il y avait beaucoup de nourritures que les gens se servaient généreusement. Maintenant comme avant, le temps des sucres est un temps de réjouissance que l'on fête avec une grande variété de mets plus riches les uns des autres.

Pas de sirop le Vendredi Saint

Selon la croyance populaire, les producteurs de sirop ne doivent pas travailler à la cabane à sucre le Vendredi Saint. De fait, il est dit que si l'acériculteur travaille à la cabane au lieu d'assister au chemin de croix du Vendredi Saint, du sang devrait s'écouler des érables au lieu de la sève.

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Moules à sucre à motifs religieux
premier quart du 20e siècle
Saint-Joseph-de-Beauce (Québec), Canada
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Crédits:
Photo: Jean-Pier Fortin
Musée Marius-Barbeau

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D'enfant à adolescent

Dans un passé pas si lointain, le garçon de la Beauce devait parfois subir certains rites marquant une étape importante de sa vie. Notamment, lors du passage de l'enfance à l'adolescence, il était coutume de confier à un jeune garçon la responsabilité de la cabane à sucre durant une nuit. Cette responsabilité d'une nuit prouvait qu'il avait passé d'enfant à adolescent et qu'il était maintenant possible pour lui de rencontrer ainsi que de fréquenter des jeunes filles.

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Partie de sucre
vers 1950
Saint-Joseph-de-Beauce (Québec), Canada


Crédits:
Collection: Marc Gagné

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La cabane à sucre

La cabane, un refuge

Quelques légendes ont façonné la réputation des cabanes à sucre. Prises comme refuge, les cabanes auraient la réputation de protéger les gens fuyant des bandits mal attentionnés. De fait, une légende raconte qu'un homme poursuivit par un bandit trouva refuge dans une cabane à sucre ouverte. Lorsqu'il y entra, des araignées tissèrent des toiles derrière lui simulant une entrée empruntée depuis longtemps, ce qui lui sauva la vie. Grâce à cette légende, peu de gens laissaient leur porte de cabane fermée à clé. En outre, la cabane à sucre avait habituellement un paquet d'allumettes ainsi que des morceaux de viande séchés. Or, cette habitude changea avec la venue de gens de la ville, car il y avait trop de vols.

Excellente cachette

Les cabanes à sucre servirent aussi de cachette lors de la conscription pendant la deuxième Guerre mondiale. Tandis que certains s'amputaient, d'autres se mariaient, certains Beaucerons se cachaient dans les cabanes.

Heure du sauvage

Dans les premières cabanes, les sucriers n'ont guère d'horloge pour leur indiquer l'heure. Ainsi, pour se repérer dans le temps, ils font des marques sur le seuil de la porte de la cabane, dont chacune indique une heure fixe. De cette manière, selon l'emplacement du soleil, le sucrier peut savoir l'heure approximative. Or ce système est basé sur l'équinoxe du printemps et n'est donc pas utilisable à d'autres saisons.

Contrôle de l'ébullition

Avant d'acquérir une certaine technologie, plusieurs procédés ont été employés pour arrêter le gonflement du sirop lors de la cuisson. L'un d'entre eux est l'utilisation d'un rameau de sapin béni qui est suspendu au-dessus de la bouilleuse afin d'éviter le débordement. De la même manière, une petite couenne de lard salé, du beurre ou encore du lait peuvent aussi être utilisés.

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Cabane à sucre
Premier quart du 20e siècle, vers 1905
Saint-Joseph-de-Beauce (Québec), Canada
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Crédits:
Musée Marius-Barbeau