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Les origines de l'oeuvre dédiée aux filles-mères : l'Hospice Saint-Joseph de la Maternité de Québec

Mademoiselle Marie Métivier a précédé les Soeurs du Bon-Pasteur dans l'oeuvre de la maternité. Le 21 septembre 1852, cette demoiselle pieuse, connue pour sa grande implication dans les oeuvres charitables de Québec, fonde, à la demande des autorités religieuses, l'Hospice Saint-Joseph de la Maternité de Québec. D'abord localisée dans une maison du faubourg Saint-Jean, la petite maternité déménage en mars 1855 dans le Quartier latin, au coin des rues Ferland et Couillard.

Dans sa tâche, mademoiselle Métivier, surnommée " la religieuse du monde ", est soutenue financièrement par des dames de la bonne société de Québec.

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Marie Métivier (1812-1885), fondatrice de l'Hospice Saint-Joseph de la Maternité de Québec
s.d.
Québec (Québec), Canada
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Crédits:
Archives Bon-Pasteur

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Un groupe de bienfaitrices de l'Hospice Saint-Joseph de la Maternité de Québec
Entre 1861 et 1870
Québec (Québec), Canada
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Crédits:
Archives Bon-Pasteur

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Créer une autre maternité

Au début des années 1870, la petite maternité de mademoiselle Métivier ne suffit plus à la demande. Deux médecins de Québec, les docteurs Laurent Catellier (1839-1918) et Olivier Robitaille (1811-1896), font pression auprès des Soeurs du Bon-Pasteur qui, selon eux, doivent prendre la direction d'une autre maternité afin d'accueillir un plus grand nombre de "victimes de la séduction". En effet, plusieurs femmes sont obligées, faute de place et d'argent, d'accoucher en prison ou à l'Hôpital de la Marine, un hôpital réservé à l'accueil des marins et des immigrants malades.

Les Soeurs du Bon-Pasteur, en accord avec ce projet qui correspond en tous points à la mission de la congrégation, n'ont cependant pas les ressources financières pour se lancer dans une telle aventure. Ce n'est qu'après avoir obtenu l'assurance d'une aide gouvernementale et le soutien des "Messieurs du Séminaire" qu'elles acceptent le défi.

En août 1874, elles ouvrent à quelques pas de la maternité de mademoiselle Métivier, l'Hospice de la Miséricorde.

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Ouverture de l'Hospice de la Miséricorde

Dans une maison de la rue Saint-Flavien au coin de la rue Couillard, les Soeurs du Bon-Pasteur commencent à accueillir des femmes, sans distinction de nationalité, de religion et de condition sociale. Dans les faits, la majorité de ces femmes sont indigentes.

L'ouverture de l'établissement soulève des inquiétudes dans le voisinage : "Plusieurs citoyens de la ville s'étaient alarmés de cette nouvelle fondation, entre autres un ami de notre Asile, dont quelques propriétés se trouvent dans la rue Couillard. On prétendait que personne ne voudrait habiter le voisinage d'un tel Hospice et que les propriétaires ne tireraient plus aucun profit de leurs bâtisses." (Annales de la Maison mère, 20 août 1874)

Le 8 septembre, décrivant les cérémonies d'ouverture, l'annaliste ajoute : "Mr (sic) le Procureur a jugé qu'il valait mieux faire cette cérémonie en silence et faire entendre au ciel seulement l'expression de notre gratitude et de nos voeux. Le chant [...] aurait pu choquer les oreilles des personnes du voisinage, car on se rappelle que quelques familles sont hostiles au nouvel établissement."

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La plus vieille partie de la Maison de Béthanie, au coin des rues Saint-Flavien et Couillard
Début du XXe siècle
Québec (Québec), Canada
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Archives Bon-Pasteur

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La première supérieure

Soeur Marie-de-la-Présentation (Éléonore Thivierge, 1830-1913), collaboratrice de la première heure de Mère Marie-du-Sacré-Coeur (Marie-Josephte Fitzbach), est nommée supérieure de l'Hospice. Deux soeurs la secondent dans sa tâche. Les trois "occupent la Maison de Mr (sic) le Docteur Wells située sur la rue Couillard et attenante à l'Hôpital".
(Annales de l'Hospice de la Miséricorde, août 1874)

Monsieur Philippe Wells, docteur en médecine, était professeur d'hygiène et de clinique interne à la faculté de médecine de l'Université Laval.

Sous la direction de soeur Marie-de-la-Présentation, l'Hospice prend son envol. Ainsi, du 1er septembre 1874 au 1er septembre 1875, soixante-dix femmes accouchent à la Miséricorde.

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Soeur Marie-de-la-Présentation (Éléonore Thivierge, 1830-1913)
s.d.
Québec (Québec), Canada
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Crédits:
Livernois
Archives Bon-Pasteur

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Fusion et construction

En 1876, l'Hospice Saint-Joseph de la Maternité de Québec, qui a accueilli, en 24 ans, 614 patientes, est fusionné avec l'Hospice de la Miséricorde. Dorénavant, toutes les filles-mères qui se présentent sur la rue Couillard seront accueillies à la Miséricorde. Mademoiselle Métivier continue cependant à vivre au rez-de-chaussée de son ancien hospice.

À la même époque, les Soeurs du Bon-Pasteur décident de faire construire un hôpital plus spacieux. Elles confient le travail à David Ouellet (1844-1915), architecte spécialisé en architecture religieuse. Il conçoit les plans d'un bâtiment composé d'un corps central et de deux ailes latérales.

Quelques maisons de la rue Couillard sont démolies pour permettre l'érection du corps central. Les travaux s'échelonnent sur deux ans (1876-1878).

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Insurance plan of Quebec City, 1875
1875
Québec (Québec), Canada
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Crédits:
Service d'aménagement du territoire de la Ville de Québec

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Des liens avec l'Université Laval et le Séminaire

La construction du corps central permet de tisser des liens serrés avec la faculté de médecine de l'Université Laval qui peut maintenant y tenir ses cliniques de Tocologie (l'art des accouchements). L'Hospice peut compter sur la présence quotidienne d'un interne en médecine supervisé par un médecin-chef.

Cette longue collaboration entre les deux institutions permettra à l'Hospice d'obtenir du matériel médical essentiel à son bon fonctionnement. La collaboration du Séminaire est essentielle à l'oeuvre de la Miséricorde : "Notre oeuvre de la Miséricorde se soutient et progresse même, grâce à la générosité de ces Messieurs du Séminaire, qui fournissent pour notre Hôpital, Médecins (sic) et remèdes et cela depuis 1874." (Annales de l'Hospice de la Miséricorde, 9 janvier 1914)

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Page titre de l'Annuaire de l'Université Laval,1877-1878
1877-1878
Québec (Québec), Canada


Crédits:
www.archive.org

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Extrait de l'Annuaire de l'Université Laval
1877-1878
Québec (Québec), Canada
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Crédits:
www.archive.org

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L'Hospice de la Miséricorde
Début du XXe siècle
Québec (Québec), Canada
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Crédits:
Bibliothèque et Archives Canada (PA-24251)