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L’homme ou la naissance d’une légende

Portrait noir et blanc d’un homme de trente ans, plutôt gras et aux cheveux foncés. Vêtu d’une soutane noire boutonnée jusqu’au cou, l’homme est assis, le bras déposé sur un meuble ouvragé et il tient un livre dans la main droite. Son regard est neutre et il ne sourit pas.

Portrait du jeune prêtre Antoine Labelle.

 

Quelques années seulement après sa naissance, en 1833, le jeune François-Xavier Antoine Labelle est plongé dans une époque marquée par le soulèvement des Patriotes de 1837. Sainte-Rose, deuxième paroisse de l’île Jésus, se trouve en effet au cœur de l’une des régions ébranlées par ce soulèvement nationaliste. Ces circonstances marquantes ainsi que l’influence d’une mère très pieuse l’impressionnent fortement. Déjà, les premiers traits de sa personnalité se dessinent. Plus tard, ils feront de lui l’homme d’Église que l’on connaît et un grand patriote.

Le jeune Antoine entre au Petit Séminaire de Sainte-Thérèse à 11 ans et entreprend ses études classiques. Élève curieux, avide de connaissances et d’idées, plein d’initiative, il démontre très tôt des qualités de chef. Il affectionne particulièrement les études en histoire et en philosophie.

Gravure à l’encre noire du portrait d’un homme âgé. Celui-ci porte une chemise pâle retenue par un nœud papillon au cou et un veston boutonné seulement dans le haut. L’homme a le front dégarni, des cheveux poivre et sel, quelques rides profondes et il regarde vers la droite.

Gravure d’Auguste Nicolas, théologien et apologiste.

Dessin d’un bâtiment de quatre étages en pierre avec un toit à quatre versants. Chaque étage comprend neuf fenêtres à carreaux alors que la toiture est percée de sept lucarnes. À chaque extrémité se trouve une cheminée. En arrière-plan, à droite, on retrouve un bâtiment en pierre de deux étages. Une clôture de planches ceinture le terrain.

Le Petit séminaire de Sainte-Thérèse en 1848.

 

 

 

 

 

 

Il prend la soutane à 19 ans et est nommé prêtre quatre ans plus tard. Il administre différentes cures qui forment son caractère. La plus marquante est celle du village frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle où il est témoin de l’exode de ses compatriotes vers les États-Unis. Véritable gifle, le spectacle de cette expatriation raffermit ses convictions nationalistes.

Le curé Labelle allait bientôt investir « son nord » et en devenir le légendaire roi.