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La vie de labeur de Leo Hayse (racontée par sa femme Jane Hayse)

Leo Hayse chez lui dans son jardin

Leo Hayse

Au cours de nos discussions en 2013, Jane Hayse m’a raconté que son mari (Leo Hayse) avait dû partir au loin pour gagner sa vie.

Leo a commencé à travailler à 15 ans. Il a trouvé son premier emploi à Bay l’argent, dans un entrepôt de harengs. À 16 ans, il travaillait à Glenwood comme bûcheron.

Il a ensuite été engagé par le Canadien Pacifique (Jane a utilisé l’expression locale « the track »), où il a travaillé aux voies ferrées pendant trois ans.

Après avoir quitté le CP, il a entendu parler de l’ouverture d’un chantier à l’aéroport de Gander auquel il a aussi participé. Il a également tenté sa chance un certain temps comme pêcheur à Fermeuse, puis il a travaillé dans une cuisine de chantier à Trepassy, au même endroit que son père.

Le frère de Lee, Lonz, conduisant un engin sur le chantier des voies ferrées

Lonze Hayse, frère de Leo, « sur les rails » du CP

Leo est allé à l’école pour apprendre le métier de conducteur d’équipement lourd, ce qui lui a été utile pour trouver un emploi au ministère des Transports. Après son mariage en 1969, il a travaillé à Churchill Falls et à Labrador City. À cette époque, quand le travail venait à manquer, il n’était pas question de rester à la maison. Il fallait commencer à travailler ailleurs dès qu’un emploi se présentait. Comme il y avait peu d’emplois permanents, il fallait prendre celui qu’on trouvait, selon Jane. Leo a encore œuvré environ vingt ans comme peintre en bâtiment avant de prendre sa retraite. En ce temps-là, la vie était dure pour les familles, si bien que Leo a dû partir pour subvenir aux besoins des siens. De là où il travaillait, il envoyait sa paie à la maison par mandat, ce qui permettait de régler les factures et de faire quelques courses à l’épicerie.

Jane Hayse photo de mariage

« Il n’y avait pas de supermarché comme maintenant, explique Jane, mais on allait dans un magasin local à Parker’s Cove avec la liste de ce qu’il fallait acheter. » Il lui arrivait même de ne pas pouvoir payer et de faire inscrire le montant qu’elle devait. Il y avait deux magasins où on pouvait repartir avec ses achats et payer plus tard, c’était ceux de Fred Synard et d’Alb Synard. Fred empaquetait ce qu’elle avait noté sur la liste et lui livrait le tout à la maison.

Le premier chèque envoyé par Leo de Labrador City était de 38 $ et Jane en a même conservé le talon. Il gagnait alors 1,47 $ de l’heure. À la fin de son contrat, il recevait habituellement une prime si le résultat de l’inspection était satisfaisant et on gardait cet argent pour Noël.

Les achats de Noël se faisaient par catalogue. C’était généralement celui d’Eaton ou de Simpsons-Sears.

« En ce temps-là, la vie était pénible pour beaucoup de gens, raconte Jane Hayse à la fin de notre entretien. Les choses n’étaient pas faciles, mais on s’en sortait quand même, et cela nous rendait meilleurs, je peux vous le dire ».

 

 

Remerciements : Un grand merci à Jane Hayse