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En 1977, les membres du projet demandent l'aide du Conseil inter-municipal des loisirs du Témiscouata pour élargir son financement. Le Conseil, avec son directeur général de l'époque, M. Gaétan Marcoux, s'implique alors dans l'aventure céleste et recommande au groupe de s'incorporer. Cette action permettrait de rendre l'association légale et de confirmer son caractère communautaire et non-lucratif, en plus de lui faciliter l'accès aux subventions gouvernementales. Le groupe décide de suivre la recommandation du Conseil et, le 27 octobre 1977, la "Corporation de l'observatoire du Témiscouata" devient officielle. Elle est la première corporation à caractère scientifique à voir le jour dans la région témiscouataine. Trois jours après sa création se tient une première assemblée générale où l'on procède à l'élection des directeurs généraux, qui sont au nombre de neuf. Ces représentants de l'ensemble du territoire environnant, comprenant les régions du Témiscouata, de Rivière-du-Loup et du nord du Nouveau-Brunswick, toutes trois impliquées dans le projet, sont : Jacques Pelletier, Émilien Dufour, Maurice Pelletier, Paul Darvaux, Julien Belley, Marc Bélanger, Paul Martel, Charles-Aimé Bélanger et François Basset. Ainsi, le projet passe de l'idée d'un groupe de particuliers à un projet d'appartenance collective régionale.

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Terrain de l'observatoire et chemin d'accès construit à l'aide d'une subvention gouvernementale
1980
Saint-Louis-du-Ha! Ha!
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L'incorporation porte fruit et des premières sources de financement gouvernementales sont accordées, notamment une subvention fédérale de 38 000$, obtenue avec l'aide du Conseil intermunicipal des loisirs, dans le cadre du programme Canada au Travail. Cet argent permet notamment de procéder à l'aplanissement du terrain et à certaines constructions et réparations au bâtiment. Également, en mars 1978, le terrain, la bâtisse et le télescope deviennent officiellement propriétés de la station.

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Le conseil d'administration
1978
Cabano
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Durant les premières années de la Corporation, les membres du Conseil commencent à élargir leur vision première du projet et à envisager d'étendre le rôle du futur observatoire en y intégrant d'autres sciences que l'astronomie. En effet, grâce aux différents contacts établis avec les milieux susceptibles de devenir des partenaires du projet, ou du moins de s'y intéresser, notamment le milieu scolaire, l'idée d'une centre d'interprétation et de vulgarisation des sciences devient de plus en plus présente. À la même époque, on convient de la nécessité de construire un nouveau bâtiment, la maison installée sur le terrain ne répondant pas aux normes de sécurité des édifices publics. Les énergies douces apparaissent alors comme une alternative très intéressante et le concept d'autonomie énergétique est proposé. Rapidement, le projet initial d'observatoire se métamorphose et devient celui d'un centre d'interprétation scientifique autosuffisant au niveau énergétique, grâce à l'utilisation des énergies solaire et éolienne. Cette nouvelle orientation s'intègre tout à fait dans l'optique du respect de l'environnement de la Corporation, en plus de démontrer le sérieux de sa démarche d'expérimentation scientifique puisque, à cette époque, l'emploi des énergies douces en est encore à ses débuts, du moins au Canada. On compte également sur cette caractéristique originale pour aider à la promotion du Centre auprès des futurs visiteurs.

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Article paru dans le journal Le Soleil concernant le projet de l'observatoire
10 octobre 1978

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"CABANO- Complètement autonome, avec chauffage solaire et éclairage à l'énergie éolienne, un observatoire mis en chantier depuis quelques semaines sur les hauteurs de Saint-Louis-du-Ha!-Ha!, à quelques milles au nord-ouest de Cabano, dans le Témiscouata, s'inscrira comme une première au Canada et la deuxième installation du genre au monde.
Ces aspects d'avant-garde seront particulièrement mis en évidence à l'occasion de l'inauguration du projet, qui aura lieu lors du congrès mondial des astronomes amateurs devant réunir des délégués de quelques 80 pays, l'été prochain, à Montréal.
C'est ce qu'a précisé le président de la Corporation de l'observatoire du Témiscouata et principal promoteur, M. Jacques Pelletier, ces jours derniers, à Cabano, à l'occasion du dévoilement de la maquette de l'observatoire, en présence du ministre délégué au Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports, M. Claude Charron.
D'un coût évalué à $250 000, M. Pelletier a signalé qu'il s'agira là du fruit de démarches et d'efforts remontant à plus d'une quinzaine d'années, sous le signe du plus complet bénévolat.

Capteurs solaires

L'observatoire sera pourvu d'un télescope de 14 pouces, de type Célestron, qui est présentement en fabrication à Los Angeles et qui sera installé dans un dôme de 20 pieds de diamètre.
Il comptera encore un édifice de 1 800 pieds de plancher et de 20 pieds de profondeur par 25 de hauteur, qui sera construit à 1 135 pieds d'altitude, non loin du rang Bellevue, dans la municipalité de Saint-Louis-du-Ha!-Ha!
Toujours selon les précisions fournies par M. Pelletier, la façade du bâtiment, orientée vers le sud, servira elle-même de capteur solaire d'une superficie de 400 pieds carrés. Ce qui s'ajoutera à deux tours de verre de 25 pieds carrés flanquant de part et d'autre cette partie centrale de la construction, et formant deux autres panneaux solaires dirigés respectivement vers le sud-est et le sud-ouest. L'énergie produite constituera un système autonome de chauffage suffisant aux besoins annuels d'un ménage ordinaire.
Selon des explications complémentaires fournies par l'architecte du projet d'observatoire, M. Charles Ross, de Rimouski, il s'agira là d'un prototype visant la réalisation de futurs édifices que la firme projette de doter d'installations à énergie solaire.
Comme autre particularité de l'observatoire du Témiscouata, M. Ross a fait état de ce que son dôme sera complètement détaché et isolé du bâtiment central, avec accès par l'arrière. À l'instar du téléscope, il reposera sur un pylône de 24 pieds de hauteur arrimé au roc même de la montagne.
Le promoteur, M. Jacques Pelletier, a précisé que les travaux de fondation à cette fin sont déjà terminés et qu'ils ont été accomplis par voie de deux programmes Canada au travail totalisant $60 000.
Le solde de l'investissement de $250 000 proviendra de différents ministères et organismes intéressés aux aspects particuliers de développement technologique de l'observatoire.

Projet-pilote de l'Hydro-Québec

L'une de ces collaboration viendra de l'Hydro-Québec, qui profitera de l'occasion pour conduire une expérience-pilote en matière d'énergie éolienne.
Le gérant des relations publiques pour l'Est du Québec, M. Christian Girard, a confirmé au SOLEIL que l'Institut de recherches de l'Hydro-Québec s'intéressait effectivement au projet.
Il a déclaré que ce sera pour cette société d'État une occasion d'expérimentation d'une éolienne de 25 000 watts, du type horizontal, au sommet d'une tour indépendante de 45 pieds.
L'énergie éolienne ainsi développée devra s'avérer suffisante à l'éclairage du complexe, en vue d'une complète autonomie d'opération.

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Jeune garçon observant le ciel au télescope
31 mars 1993
Saint-Louis-du-Ha! Ha!
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En ajoutant au projet certaines sciences connexes à l'astronomie, telles la sismologie, la météorologie et les énergies douces, on augmente les possibilités d'utilisation du Centre en élargissant son potentiel d'intérêt. Le milieu scolaire devient une importante clientèle puisque, grâce à son rôle de vulgarisateur, le centre se présente désormais comme un outil pédagogique unique pour les jeunes de la région. Il leur permet en effet de vivre des expériences scientifiques concrètes et de découvrir le monde des sciences d'une façon qui leur était jusqu'alors impossible. Le nouvel objectif de la Corporation est de «créer un centre éducatif régional permanent à la disposition de tout organisme dont les buts immédiats sont éducatifs et scientifiques». Le projet prend donc une ampleur considérable en ayant pour but de permettre au public de pouvoir comprendre les phénomènes naturels qui l'entourent, tant dans les airs que sous la terre.
En 1979, un comité scientifique est formé pour aider la Corporation au niveau des recherches techniques et pour la conseiller sur les équipements scientifiques nécessaires à la réalisation de leurs objectifs.
Débute alors la construction de ce complexe scientifique "futuriste".

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Photo de la lune prise à l'aide du télescope
1996