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De brute à raffinée



DE BRUTE À RAFFINÉE (suite)

De façon générale, les paysans qui ont amassé beaucoup de grain ont le luxe de ne consommer que la fine fleur, délaissant la balance à la moulée pour les animaux. Lorsque la récolte est moins généreuse, cependant, le meunier ajoute davantage de germe et de son à la fine fleur, afin d'obtenir une plus grande quantité de farine. Même si la qualité du pain souffre de ce mélange, cela permettra à tous d'assurer leur subsistance. Pour cette raison, le meunier préfère moudre le grain des cultivateurs séparément, selon la règle du premier arrivé, premier servi. D'autant plus que cela permet d'éviter les récriminations des paysans mécontents de retrouver une farine qu'ils estiment d'une valeur inférieure à celle de leur grain.

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Gilles Garceau, meunier
20e siècle, vers 1950
Moulin de la rivière aux Glaises, Pointe-du-Lac, Trois-Rivières (Québec), Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Archives du Moulin seigneurial de Pointe-du-Lac