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Aster la station scientifique du Bas Saint Laurent
1996
Saint-Louis-du-Ha! Ha!
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La station scientifique ASTER est située à Saint-Louis-du-Ha! Ha!, dans la région du Bas-Saint-Laurent. Le projet d'établir un observatoire au Témiscouata voit le jour durant les années 1970 et s'inscrit dans une volonté régionale de développement économique, social et touristique. La région possédant des ressources forestières importantes, son économie est surtout basée sur l'industrie du bois, une réalité toujours présente aujourd'hui. Cependant, les problèmes économiques importants, notamment la faible industrialisation, entraînent un taux de chômage élevé chez les travailleurs et l'exode des jeunes vers les grands centres. Ainsi, dans les années 1960, ue démarche de regroupement communautaire et de prise en charge du développement (notamment par la diversification économique) est entreprise dans la région. Naissent alors, de la détermination et de la fierté témiscouataine, les opérations dignités I et II. Ces opérations contribuent à la survie et à la relance régionale en menant, par exemple, à un regroupement de petits villages; le JAL, empêchant ainsi leur fermeture. Elles permettent aussi l'ouverture d'une nouvelle entreprise directement liée à la ressource forestière; la Cartonnerie de Cabano, aujourd'hui une division de la compagnie Norampac, un employeur important pour le Témiscouata.
Bien que ces opérations touchent surtout les contextes économiques et sociaux, la démarche entreprise vise aussi le développement d'infrastructures récréo-touristiques, tant pour attirer les visiteurs dans la région que pour offrir aux habitants des alentours des loisirs diversifiés. Ainsi, en 1973, le Conseil inter-municipal des loisirs du Témiscouata est créé. Cet organisme, sans but lucratif, regroupe alors l'ensemble des 14 municipalités du territoire. Oeuvrant durant huit ans, le Conseil participe à l'installation de plusieurs équipements touristiques, sportifs et culturels. L'observatoire de Saint-Louis-du-Ha! Ha! s'incrit dans les réalisations auxquelles contribua grandement l'organisme, particulièrement au niveau financier.

Mais d'où est venue cette idée d'observatoire, cette volonté de rapprocher le Témiscouata du ciel?
De M. Jacques Pelletier, un passionné d'astronomie qui voulait faire partager sa passion en construisant un lieu où cette science pourrait être pratiquée et vulgarisée, où tous auraient un accès direct vers les étoiles. C'est donc grâce à cet homme dont on a déjà dit : "si on lui parle de la lune, il commence tout de suite à construire des échafauds" que cette aventure à débutée.

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Carte géographique de l'est du Québec
24 juillet 2003



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M. Jacques Pelletier
1996
Saint-Louis-du-Ha! Ha!


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Scéance d'observation du ciel
juillet 1982
Cabano
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Bien que son fondateur en rêve depuis son enfance, l'histoire du centre d'interprétation scientifique, mieux connu sous le nom d'observatoire du Témiscouata (et qui deviendra plus tard Aster; la station scientifique du Bas-Saint-Laurent), commence donc réellement en 1975. Malgré son cheminement parsemé d'embûches, la ténacité et la confiance ne font jamais défaut à Jacques Pelletier et aux autres pionniers, tous des bénévoles. Ainsi, après sept ans d'efforts, le défi quasi utopique d'établir un "complexe populaire de vulgarisation scientifique dans une zone éloignée des grands centres et dite défavorisée" est relevé. À l'été 1982, alors que s'achèvent les travaux de construction, l'observatoire est ouvert au public. La mise en opération officielle du télescope a lieu le 6 juillet 1982, sous l'oeil attentif et émerveillé de près de 400 personnes et alors que se produit la plus longue éclipse de lune observable en Amérique du Nord depuis le début du siècle!

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Premier bâtiment servant d'observatoire
1976
Saint-Louis-du-Ha! Ha!
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L'aventure de l'observatoire débute sous la gouverne de M. Jacques Pelletier, auquel s'associent quelques astronomes amateurs de la région, dont Émilien Dufour. Ensemble, ils transportent une vieille maison, qui leur a été donnée pour le projet, sur le terrain de Jacques Pelletier dans le rang Bellevue, à Saint-Louis-du-Ha!-Ha!. Aucun chemin d'accès n'étant aménagé au départ, le transport est assez difficile. À cette étape, Maurice Pelletier se joint à eux pour aider aux rénovations de la maison. En effet, on veut y apporter des améliorations et y faire de nouveaux aménagements intérieurs et extérieurs permettant de la rendre plus fonctionnelle, notamment une chambre noire et des espaces pour les expositions futures. Pour compléter les transformations et adapter la maison à sa nouvelle fonction d'observatoire, on veut également acquérir une coupole d'observation. Bien qu'un premier télescope (modèle Edmund Scientific de 8mm) soit disponible pour les observations, le réaménagement est évalué à environ 35 000$.
La recherche de financement débute donc et, malgré la réussite du projet, sera certainement la plus grosse embûche à sa réalisation. Au départ, le groupe de bénévoles prépare un dossier explicatif pour solliciter les entreprises et industries régionales mais, bien que l'originalité du projet attire l'attention de plusieurs d'entre-elles, la faible quantité d'information disponible à ce stade font hésiter les industriels à appuyer financièrement le projet.

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Premier télescope (8 mm)
1976
Saint-Louis-du-Ha! Ha!


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Vue aérienne du site de l'observatoire
1993

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Malgré les difficultés financières, les autres aspects du développement de l'observatoire vont bon train. Le choix du site, appartenant à M. Pelletier, est notamment validé en 1976. En effet, des tests sur la luminosité et la pollution environnantes, ainsi que sur l'humidité de l'air sont effectués par M. Damien Lemay, alors représentant de l'Est du Québec à la société royale d'astronomie du Canada et qui est, encore aujourd'hui, membre du conseil d'administration de l'observatoire. Cette évaluation permet d'établir que le lieu choisi, s'élevant à plus de 1 130 pieds au dessus du niveau de la mer et étant accessible en toutes saisons, est tout à fait adéquat pour l'observation de la voûte céleste. En effet, il offre une atmosphère sans trop de pollution aérienne et visuelle. Également, l'année suivante, Jacques Pelletier cède son terrain à la municipalité de Saint-Louis-du-Ha!-Ha! pour la somme symbolique de 1$. La municipalité y entreprend alors la construction d'un chemin d'accès de près d'un kilomètre, allant du rang Bellevue jusqu'à l'emplacement du bâtiment.

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Chemin d'accès allant du rang Bellevue à l'observatoire
1977
Saint-Louis-du-Ha! Ha!


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Réunion de la Corporation de l'observatoire du Témiscouata
1977
Saint-Louis-du-Ha! Ha!
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En 1977, les membres du projet demandent l'aide du Conseil inter-municipal des loisirs du Témiscouata pour élargir son financement. Le Conseil, avec son directeur général de l'époque, M. Gaétan Marcoux, s'implique alors dans l'aventure céleste et recommande au groupe de s'incorporer. Cette action permettrait de rendre l'association légale et de confirmer son caractère communautaire et non-lucratif, en plus de lui faciliter l'accès aux subventions gouvernementales. Le groupe décide de suivre la recommandation du Conseil et, le 27 octobre 1977, la "Corporation de l'observatoire du Témiscouata" devient officielle. Elle est la première corporation à caractère scientifique à voir le jour dans la région témiscouataine. Trois jours après sa création se tient une première assemblée générale où l'on procède à l'élection des directeurs généraux, qui sont au nombre de neuf. Ces représentants de l'ensemble du territoire environnant, comprenant les régions du Témiscouata, de Rivière-du-Loup et du nord du Nouveau-Brunswick, toutes trois impliquées dans le projet, sont : Jacques Pelletier, Émilien Dufour, Maurice Pelletier, Paul Darvaux, Julien Belley, Marc Bélanger, Paul Martel, Charles-Aimé Bélanger et François Basset. Ainsi, le projet passe de l'idée d'un groupe de particuliers à un projet d'appartenance collective régionale.