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Le ballon Montgolfier
1789
Versailles, France


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Les frères Joseph-Michel, producteur de papier, tout comme Jacques-Étienne Mongolfier, de Vidalon-lès-Annonay, en France, étaient intrigués par l'ascension de la fumée. Ils découvrirent que la chaleur pouvait faire s'envoler une feuille de papier. Leurs expériences se raffinèrent tant que, le 19 septembre 1783, ils réussirent, à Versailles, à faire monter un ballon à air chaud transportant dans un panier en osier un canard, un coq et un mouton.
Le roi Louis XVI assistait à la démonstration. Le 21 novembre 1783, Pilâtre de Rosier et le marquis d'Arlande firent une randonnée de 28 minutes au-dessus de Paris. Les frères Montgolfier furent anoblis par Louis XVI pour leur invention. Au mois de décembre suivant, Jacques Charles et Nicolas Robert firent également un voyage dans un ballon recouvert d'une toile, gonflé à l'hydrogène, et non pas à l'air chaud.

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Le ballon de Giffard
1852



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Le dirigeable, envoyé dans les airs le 24 septembre 1852 par Jules Henri Giffard (1825-1882), était doté d'une hélice activée par un moteur à vapeur de 3 ch; il mesurait 43 mètres de long. Il réussit tant bien que mal, en partant de l'hippodrome de Paris, à survoler une partie de cette ville à une vitesse ne dépassant jamais 5 kilomètres à l'heure.

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L'inventeur allemand Graf Zeppelin
1900



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Les premiers succès du ballon à structure rigide sont bien connus du milieu de l'aviation. Ferdinand von Zeppelin réussit à faire voler, le 2 juillet 1900, le LZ-1, avec cinq personnes à bord, pendant plus d'une quinzaine de minutes. C'était le début d'une longue aventure. L'influence de Zeppelin fut tellement grande qu'on parla pendant longtemps d'un " zeppelin " plutôt que d'un dirigeable. Ces aéronefs étaient dotés d'un squelette formé de poutrelles en métal léger ; la forme était recouverte d'une toile.

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Tragédie du dirigeable allemand Hindenburg
1937
Lakehurst, New Jersey, USA


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Un voyage en dirigeable était une entreprise souvent téméraire et parfois désastreuse. Des dirigeables comme le Dixmude, le R-34, le USS Shenandoah et l'Italia furent détruits lors d'accidents. Le premier explosa en pleine nuit, le 21 décembre 1923, au-dessus de la Méditerranée, près de la Sicile, dans un ciel tourmenté par les vents. En 1919, le second, le R-34, avait déjà accompli un exploit digne de mention en faisant la navette, en un peu plus de 108 heures entre East Fortune, près d'Édimbourg en Écosse, et New York, en aller-retour ; en janvier 1921, il s'écrasa dans le brouillard. Le USS Shenandoah était le premier dirigeable entièrement construit aux États-Unis ; il fonctionnait à l'hélium plutôt qu'à l'hydrogène. L'appareil s'écrasa en Ohio, le 3 septembre 1925. Le dernier, l'Italia, s'écrasa au pôle Nord, au mois de mai 1928. Seuls les Allemands continuaient de performer avec leurs dirigeables. Pendant ce temps, les avions devenaient plus rapides et volaient de plus en plus longtemps. Le Hindenburg explosa en 1937 à Lakehurst, New Jersey, aux États-Unis.

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Hangars
1926
Howden, Angleterre


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Les membres de l'équipe de conception du R-100 déménagèrent, le 6 avril 1926, à Howden. Les ateliers de construction étaient en fait à 5 kilomètres du village de Howden. On construisit une vingtaine de petites maisons, près du hangar, pour loger quelques employés. La compagnie avait hérité, en 1925, d'un site en piteux état. Il fallut un an pour en faire un centre spatial respectable. On dut notamment construire, à côté du hangar, une usine capable de générer de l'hydrogène. Construites en 1916, les installations furent abandonnées en 1921. De plus, les hangars étaient plutôt étroits pour la construction de ce Léviathan de l'air. Pourtant, ils furent un temps les plus grands ateliers au monde avec une profondeur de 228,6 mètres et une largeur de 45,7 mètres.

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Barnes Wallis, concepteur du dirigeable R-100
1940



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Les plans du R-100, qu'on qualifia de dirigeable " capitaliste ", furent confiés à Neville Barnes Wallis, un employé de la Vickers. Né en 1887, à Ripley, dans le Derbyshire, et fils d'un médecin, il fut recruté par la Vickers pour dessiner des dirigeables. Il conçut, avec H.B. Pratt, les R-9, R-23 et R-26. Il fut même ingénieur en chef du R-80. Plus tard, il conçut les bombardiers Wellington. Les premiers travaux, très théoriques, commencèrent dans les bureaux de la Vickers, à Westminster, en 1924. Les plans furent conçus quelques mois plus tard à Crayford, dans la région du Kent. La conception des plans exigea de nombreux calculs. Les ordinateurs n'existaient pas à l'époque et il fallait se fier au talent d'une équipe de " calculateurs ".

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Moteur Rolls Royce
1929
Howden, Angleterre


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Le dirigeable était propulsé par 6 moteurs Rolls-Royce Condor IIIB de 12 cylindres et de 700 cv fonctionnant au gazole. La compagnie changea d'idée à quelques reprises sur le choix des moteurs. Elle travailla au début sur des moteurs fonctionnant à l'hydrogène et au kérosène, mais elle réalisa que le développement de ces moteurs ne respecterait pas les échéances fixées. Elle opta alors pour les moteurs diesels ; l'expérience dura six mois, mais les dirigeants en vinrent à la conclusion que les moteurs étaient beaucoup trop lourds et ils se tournèrent alors vers ceux utilisés dans l'aviation, c'est-à-dire des moteurs au pétrole. Ces moteurs étaient regroupés par deux dans trois gondoles suspendues au R-100. Ils étaient à l'extérieur de la structure métallique pour prévenir tout contact avec l'hydrogène hautement inflammable. Les moteurs réusinés Rolls-Royce étaient équipés d'un système réversible : un avantage considérable sur le R-101 lorsque l'appareil est amarré ou s'apprête à l'être.