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Service pendant la Première Guerre mondiale

Un homme en uniforme d’aviateur, debout devant une clôture en bois.

Roy peu après son arrivée à Chingford, en Angleterre.

En Angleterre, Roy a rejoint son ami Stearne Edwards au centre d’instruction de Chingford. Là, il s’est familiarisé avec les commandes des Maurice Farman S.7 ainsi que des Avro 500 et des BE2c, et il s’est initié aux techniques du pilotage militaire et du largage de bombes. Le 6 avril 1916, il a eu son premier accident grave. Il semblait s’en être tiré indemne, mais on a constaté le lendemain qu’il s’était cassé une vertèbre. Roy a dû attendre la fin de sa convalescence, en août 1916, avant de reprendre l’instruction.

Photocopie en noir et blanc d'une lettre manuscrite. Sur le haut du coin gauche de la première page se trouve un logo d'un oiseau volant portant une couronne avec les lettres RNAS ci-dessous

Lettre de Roy à sa mère. Voir traduction.

En mars 1917, il était prêt pour le service actif. Il a été affecté à l’Escadron naval no 9 et il a commencé à patrouiller les côtes belges aux commandes d’un Sopwith Pup. Son escadron avait pour mission principale de défendre la flotte de la mer du Nord. Au bout de trois missions, il s’est écrasé à l’atterrissage et s’est de nouveau blessé au dos, ce qui lui a valu d’être évacué sur l’Angleterre.

En juin, Roy a été affecté à l’Escadron naval no 11. Le 17 juillet, à la tête d’une escadrille[1] de Sopwith Pup,  il ouvrait son tableau de chasse en descendant un Albatros DIII, un appareil bien plus performant que le sien. Le lendemain 18 juillet, son commandant le nommait capitaine d’aviation par intérim, soit une promotion de deux grades.

Quand l’Escadron no 11 a été dispersé, à la mi-août, Roy est retourné à l’Escadron no 9 avec un Sopwith Camel. Il a obtenu sa 5e victoire le 13 octobre 1917 et est ainsi entré dans les rangs des « as » de l’aviation.

Ses supérieurs le considéraient alors comme un très bon chef d’escadrille et un pilote intrépide, doué pour le commandement. Roy a reçu la Croix du service distingué (D.S.C.) en reconnaissance de ses succès dans les airs, et en particulier pour être venu en aide à un pilote allié isolé qui était menacé par quatre aéronefs allemands. Même si ses propres mitrailleuses s’étaient enrayées, il s’est élancé au secours du pilote et il a forcé les aéronefs allemands à  se disperser en fonçant directement sur eux. C’était un acte de bravoure remarquable.

Comme de nombreux pilotes de la Grande Guerre, Roy préférait penser qu’il s’attaquait à des machines plutôt qu’à des hommes. Il s’inquiétait pour ses camarades et il était très affecté chaque fois que l’un d’entre eux perdait la vie. Il n’a toutefois perdu aucun des pilotes des escadrilles qu’il a commandées.

Deux femmes en manteau de fourrure et un homme en uniforme debout dans la neige devant une résidence.

Roy avec sa cousine Alice Pickup et une femme non identifiée, devant la résidence des Brown à Carleton Place (Ontario). Décembre 1917.

Pendant l’offensive allemande de mars 1918, Roy effectuait au moins deux missions de combat par jour et il assurait en outre l’entraînement des pilotes novices qui lui étaient confiés. Le stress de toute cette activité commençait à se faire sentir. En avril, lors d’une visite, le colonel Raymond Collishaw, qui était son commandant, a remarqué que Roy semblait épuisé; il avait perdu 25 livres, et ses cheveux grisonnaient déjà. Il n’avait pourtant que 25 ans.

Un homme en uniforme et une femme en manteau de fourrure, debout dans la neige. On aperçoit des arbres et des maisons à l’arrière-plan.

Roy et sa mère devant la maison familiale, rue Judson, à Carleton Place. Décembre 1917.

Lorsque le Royal Flying Corps et le RNAS ont été fusionnés pour former la Royal Air Force, le 1er avril 1918, l’unité de Roy a été rebaptisée 209e Escadron, et Brown lui-même a été promu capitaine. Le 9 avril, son camarade de classe à Edmonton, Wilfrid May, arrivait au 209e Escadron et était affecté à l’escadrille de Roy.

Roy effectuait chaque jour un nombre croissant de missions dangereuses et il a fait mouche les 11 et 12 avril dans la région de la Somme. Ces succès ont porté son tableau à neuf victoires aériennes. Il devait remporter sa dixième et dernière victoire neuf jours plus tard, dans la matinée du 21 avril 1918.

[1] L’escadrille est une subdivision  de l’escadron. Elle comprend trois ou quatre aéronefs qui relèvent d’un même commandant.