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La crise

Dans les années qui ont précédé la Confédération, le gouvernement a joué un rôle limité dans le domaine de la santé et des questions médicales. La plupart des actions du gouvernement avait trait à des ententes ponctuelles à propos du contrôle des épidémies de maladies infectieuses, à la prise en charge des institutions carcérales et la responsabilité d’établir et d’administrer les lois.

L'hôpital de la marine de Québec vers 1860. On voit la devanture de l'immeuble ainsi qu'un jardin

Le gouvernement fédéral était responsable des hôpitaux de la marine seulement, comme celui-ci à Québec – McCord Museum

Toutefois, en 1867, l’Acte de l’Amérique Britannique du Nord a aidé à définir le rôle du gouvernement nouvellement formé sur des questions telles que les soins de santé. À cette époque, le gouvernement fédéral a commencé à assumer la responsabilité de secteurs tels que la quarantaine ainsi que l’établissement et l’administration d’hôpitaux de la marine, tandis que l’établissement, l’administration et l’entretien d’hôpitaux, d’asiles et d’institutions de bienfaisance sont devenus la responsabilité des provinces nouvellement créées.

Portrait de John S. Macdonald

John S. MacDonald (aucun lien avec Sir John A. Macdonald) était le premier ministre ontarien en 1867. Domaine public.

Par contre, ce transfert de responsabilités de l’ancien gouvernement colonial aux nouveaux gouvernements fédéral et provinciaux en 1867 a eu des conséquences imprévisibles pour les hôpitaux canadiens. La loi passée en 1867 a rendu nécessaire que les hôpitaux présentent une demande directement aux provinces pour compenser les dépenses opérationnelles – un processus ardu, malheureusement, car l’appareil administratif responsable de la distribution des fonds aux hôpitaux n’était pas encore établi. Comme résultat, les hôpitaux n’ont pas reçu leur subvention annuelle, ce qui plaçait les hôpitaux publics du Canada dans une situation précaire, plusieurs opérant déjà avec un budget serré dans les années menant à la Confédération.

En 1867, le Toronto General Hospital a été forcé de fermer temporairement ses portes, après des années de mauvaise gestion financière; d’autres hôpitaux ont dû réduire le nombre de patients qu’ils pouvaient hospitaliser, et même renvoyer des employés pour joindre les deux bouts. Le futur de plusieurs hôpitaux opérant en Ontario à l’époque semblait incertain.

Hôpital Général de Toronto en 1868 avec des arbres et une route devant

Hôpital général de Toronto en 1868 – William Notman – I 34463 – Musée McCord

Même si l’hôpital général de Kingston était vanté comme étant l’un des hôpitaux les mieux administrés financièrement dans les années 1860, les répercussions qu’il a subies en raison du transfert de gouvernement en 1867 ont été trop importantes et il a frôlé la faille financière. Au début de l’année, les gouverneurs de l’hôpital notaient déjà des difficultés au chapitre de l’administration des finances de l’hôpital, étant donné le nombre croissant de patients, et ils ont commencé à discuter de la possibilité de limiter l’admission de patients et de trouver des moyens d’augmenter les revenus annuels de l’hôpital.

Au mois de juin, les gouverneurs ont tenté de solliciter l’aide de la ville de Kingston et des environs ainsi que du conseil de comté – un appel répété au cours des mois suivants, mais qui n’a rien donné. En août, la situation était critique : la perte de la subvention annuelle de l’hôpital, ainsi que la perte de 1000 $ de crédit à la suite à la faillite de la Banque commerciale du Canada a donné un dur coup à l’hôpital déjà mal en point. Avec toutes les sources de financement épuisées, les gouverneurs de l’hôpital ont annoncé la fermeture possible du KGH, des fonds suffisants n’étaient pas recueillis.