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Ernst Becker et le plus petit magasin de Terre-Neuve

Photographie d'archives en noir et blanc. Vue de la rue. Vue extérieure de la bijouterie d’E. Becker. Un homme à gauche de la photo prend une photo, une femme se tient sur le seuil du magasin, un groupe de six hommes en costume marche en direction du magasin et un garçon passe à vélo.

Bijouterie Becker, rue Main. 1965.

 

« Becker avait le plus petit magasin de Terre-Neuve. Il vous accueillait à la porte quand vous entriez », se rappelle John Connors.

Né en 1924 en Allemagne, Ernst Becker étudia l’horlogerie avant de déménager à Terre-Neuve en 1951. Il s’installa d’abord à Corner Brook, où il connaissait des compatriotes allemands qui travaillaient dans une cimenterie.

Clip audio et transcription : Dolores Becker raconte la venue de son mari à Terre-Neuve.

Ernst partit en Ontario après qu’un incendie eut détruit les commerces du quartier de Broadway, à Corner Brook, en 1952, mais finit par revenir à Terre-Neuve. Il travailla d’abord à la bijouterie Alteen’s à Corner Brook, puis à Grand Falls. Après un court séjour à St. John’s, Ernst et sa femme Dolores retournèrent à Grand Falls. Il travailla chez Riff à Windsor avant d’ouvrir son propre magasin de bijoux et de réparation de montres.

Dolores (McCarthy) Becker se souvient :

« Il louait un petit bâtiment un peu plus haut dans la rue. Le bâtiment était vieux, spacieux, plein de courants d’air ; ça ressemblait à une grange. Les enfants étaient tout petits à l’époque et un jour, George Stewart lui a dit : ‘Il y a un petit espace à côté de mon magasin. Vous n’avez pas besoin de rester dans cette vieille bicoque pleine de courants d’air. Pourquoi ne vous installeriez-vous pas là ? Ça faisait 8 pieds sur 32. Alors il y est allé. Madame Basha du Cozy Chat, à côté, était la propriétaire de ce petit terrain, sauf un petit bout qui appartenait à George. Ernst a acheté le terrain à Madame Basha et a construit ce petit magasin de 8 pieds sur 32. »

« Je me souviens y aller. On devait presque se tourner sur le côté pour passer le long du comptoir. Ernst Becker – il se faisait appeler Ernie Becker – était là. Je me souviens qu’il avait toujours sa loupe de bijoutier sur l’œil. Il levait la tête de ce qu’il était en train de faire et vous regardait avec sa loupe de bijoutier. Quand j’étais enfant, c’était assez intimidant de regarder par-dessus le comptoir et de voir ce monsieur qui me regardait avec sa loupe de bijoutier sur l’œil », relate Corey Sharpe.

Ernst répara les montres et les bijoux et vendit des bagues en diamant, des alliances, des chaînes en or et des horloges dans son magasin de la rue Main jusqu’à son départ à la retraite en 1980.