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Marconi en Amérique

Un grand bâtiment de faible hauteur entouré de dépendances et de plus d’une douzaine de pylônes et de fils d’antennes.

Station de télégraphie sans fil Marconi, Cape Cod (Massachusetts), 1901

La communication entre l’Amérique du Nord et l’Europe ne sera pas chose facile. Le message de Marconi entre l’Angleterre et la France devait parcourir environ 45 kilomètres. S’il voulait envoyer un message de Poldhu, en Angleterre, à Cape Cod, dans le Massachusetts, . Il savait d’emblée que ses émetteurs habituels n’en seraient pas capables. Il lui fallait une radio plus grande et plus puissante que toutes celles qu’il avait construites jusqu’à présent.

S’aventurer en terrain inconnu

À l’époque, on ne comprenait pas grand-chose aux ondes radio, mais on savait qu’elles se déplaçaient en ligne droite, comme les rayons lumineux. Les scientifiques se sont donc demandé si les ondes pourraient suivre la courbure de la Terre. Bon nombre de personnes pensaient que cela était impossible. Ils ne connaissaient cependant pas encore l’existence de l’ionosphère (qui ne sera découverte que 23 ans plus tard). L’ionosphère est une couche de l’atmosphère terrestre sur laquelle les ondes radio peuvent rebondir pour être renvoyées vers la surface de la Terre.

Marconi travailla avec une équipe d’ingénieurs et de physiciens afin de trouver un moyen d’envoyer et de recevoir des signaux plus puissants. Pour créer un signal suffisamment puissant pour traverser l’océan Atlantique, ils auraient besoin d’un générateur d’électricité de 25 kilowatts. Rien de bien extraordinaire de nos jours, mais à l’époque, cela représentait beaucoup d’énergie. L’antenne à elle seule était un système complexe composé de vingt poteaux de 60 mètres de haut reliés par des milliers de mètres de fil.

Inquiétudes concernant le vent

Des pylônes d’antennes et des câbles de soutien disposés en cercle entourent un bâtiment de plain-pied.

Station de télégraphie sans fil Marconi, Poldhu (Royaume-Uni)

Dès le début, certains ingénieurs du projet craignaient que le système d’antenne ne résiste pas à des vents violents. On ne sait pas exactement qui a choisi d’ignorer cette inquiétude, mais en 1901, les stations de Poldhu et de Cape Cod ont toutes deux été construites telles qu’elles avaient été conçues. Marconi utilisa la station de Poldhu pour effectuer des essais à courte distance, communiquant avec Crookhaven, dans le comté de Cork, en Irlande.

Malheureusement, les vents violents ont réellement posé problème. Le 17 septembre 1901, la station de Poldhu est presque entièrement détruite lors d’une tempête de vent. Peu de temps après, le système d’antennes de la station de Cape Cod est lui aussi détruit par des vents violents. Les deux stations deviennent alors inutilisables.

Un long bâtiment de plain-pied est entouré de quatre grands pylônes d'antennes. Une pyramide inversée de fils relie les pylônes à un point unique sur le toit du bâtiment.

Esquisse d’un système d’antennes de remplacement pour la station de Poldhu

N’étant pas de nature à baisser les bras, Marconi se reprend et élabore un nouveau plan. Déterminé à envoyer le signal avant la fin de l’année 1901, il sait qu’il doit agir rapidement. Il fait donc installer une antenne temporaire à Poldhu pour gagner du temps. Sachant que cette antenne n’aurait pas la même portée que l’antenne originale, Marconi doit trouver un moyen de réduire la distance. C’est alors qu’il a l’idée de diminuer considérablement la distance en déplaçant sa station occidentale le plus à l’est possible. Il prend une carte, fait quelques calculs et jette son dévolu sur St. John’s, à Terre-Neuve.